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Le Chemin Néochatéchuménal


Le Pape François enseigne le Chemin Néochatéchuménal



Audience à la communauté du Chemin néocatéchuménal
Communion, action de l'Esprit Saint, liberté spirituelle
 Rome, 4 février 2014


Discours du pape François

Chers frères et chers sœurs,

Je remercie le Seigneur pour la joie de votre foi ainsi que pour l'ardeur de votre témoignage chrétien, Dieu soit loué ! Je vous salue tous cordialement, à commencer par l'Equipe internationale responsable du Chemin néocatéchuménal, avec les prêtres, les séminaristes et les catéchistes. Un salut plein d'affection adressé aux enfants, présents en grand nombre. Ma première pensée va tout spécialement aux familles, qui se rendent dans différentes parties du monde pour annoncer l'Evangile et rendre témoignage. L'Eglise vous est reconnaissante de votre générosité ! Je vous remercie pour tout ce que vous faites dans l'Eglise et dans le monde.

C'est au nom de l'Eglise, notre Mère – notre Sainte Mère l'Eglise, hiérarchique comme aimait le dire saint Ignace de Loyola – au nom de l'Eglise je voudrais vous proposer quelques simples recommandations. La première est celle d'avoir le plus grand soin à construire et conserver la communion à l'intérieur des Eglises particulières au milieu desquelles vous irez travailler. Le Chemin a un charisme qui lui est propre, une dynamique personnelle, un don qui, comme tous les dons du Saint Esprit, a une profonde dimension ecclésiale ; ceci veut dire, se mettre à l'écoute de la vie des Eglises dans lesquelles vos responsables vous envoient, à en valoriser les richesses, à souffrir pour les faiblesses s'il le faut, et à cheminer ensemble, comme un seul troupeau, sous la direction des Pasteurs des Eglises locales. La communion est essentielle : parfois il vaut mieux renoncer à vivre tous les éléments que votre itinéraire exigerait, en vue de garantir l'unité entre les frères qui forment l'unique communauté ecclésiale, avec laquelle vous devez toujours vous sentir en communion.

Une autre recommandation : où que vous alliez, cela vous fera du bien de penser que l'Esprit de Dieu arrive toujours avant nous. C’est important : le Seigneur nous précède toujours ! Pensez à Philippe, quand le Seigneur l'envoie sur la route où il rencontre un administrateur assis sur son char (Ac 8, 27-28). Le Saint Esprit est arrivé avant : il lisait le prophète Isaïe et il ne comprenait pas, mais son cœur brûlait. Ainsi, quand Philippe l'approcha, il était préparé pour la catéchèse et pour le Baptême. L'Esprit Saint nous précède toujours ; Dieu arrive toujours avant nous ! Même dans les endroits les plus reculés, même dans les cultures les plus différentes. Dieu répand partout les semences de son Verbe. De là jaillit la nécessité d'une attention spéciale au contexte culturel dans lequel vos familles iront travailler : il s'agit d'un environnement souvent très différent de celui d'où vous venez. Beaucoup d'entre vous prendront la peine d'apprendre la langue locale, parfois difficile, et cet effort est appréciable. Bien plus important sera votre engagement à « apprendre » les cultures que vous rencontrerez, sachant reconnaître le besoin de l'Evangile qui est présent partout, mais aussi l'action que le Saint Esprit a accompli dans la vie et dans l'histoire de chaque peuple.

Et enfin, je vous exhorte à prendre soin avec amour les uns et des autres, de manière particulière des plus faibles. Le Chemin néocatéchuménal, en tant qu'itinéraire de découverte du Baptême, est un chemin exigeant, au long duquel un frère ou une sœur peuvent trouver des difficultés imprévues. Dans ces cas, l'exercice de la patience et de la miséricorde de la part de la communauté est un signe de maturité dans la foi. La liberté de chacun ne doit pas être forcée, et on doit respecter également le choix éventuel de celui qui décide de chercher, hors du Chemin, d'autres formes de vie chrétienne qui l'aide à progresser dans sa réponse à l'appel du Seigneur.

Chères familles, chers frères et sœurs, je vous encourage à porter partout, même dans les milieux les plus déchristianisés, spécialement aux périphéries existentielles, l'Evangile de Jésus Christ. Evangélisez avec amour, apportez l'amour de Dieu. Dites à tous ceux que vous rencontrerez sur les routes de votre mission, que Dieu aime l'homme tel qu’il est, même avec ses limites, avec ses erreurs, même avec ses péchés. C’est pour cela qu’il a envoyé son Fils, afin qu'Il prenne nos péchés sur lui. Soyez des témoins de l'Infinie bonté et de l'inépuisable miséricorde du Père.

Je vous confie à notre Mère, Marie, afin elle inspire et soutienne toujours votre apostolat. A l'école de cette tendre Mère soyez des missionnaires zélés et joyeux. Ne perdez pas la joie, en avant !