vendredi

Démonstration de l'existence de Dieu et raisons de croire chrétiennes



Beaucoup ne sont pas croyants mais à un moment on doit tous se poser les questions essentielles 

Y a-t-il une vérité ? Y a-t-il des raisons de croire ?

« Qui cherche trouve » promet Jésus (Mt 7,7) car en cherchant vraiment, on découvre les raisons de croire chrétiennes qui sont très étonnantes, vraiment uniques, nombreuses, fortes et très convaincantes.

Mais comment accéder à la vérité ?

Les anciens et la tradition disent qu’il y a 2 livres … :
     - Le livre de la Création, témoin de la loi naturelle, accessible par la raison
     - Le livre de la Bible, témoin de la Révélation, accessible par la foi

… et 2 témoignages :
le témoignage des autres, et notamment celui des saints, des martyrs et des chrétiens qui ont rencontré le Christ, et surtout le témoignage intérieur que l’Esprit Saint rend au Christ quand nous le rencontrons vraiment, car c’est bien le but ultime, et la chose ultimement convaincante : la rencontre personnelle que chacun est appelé à faire avec le Christ vivant, qui se manifeste dans notre vie.

Il y a, à ces sujets, deux grandes promesses du Christ :
Demandez et l’on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira” (Mt 7,7)
Celui qui garde mes commandements, mon Père l’aimera, je l’aimerai et je me manifesterai à lui ” (Jn 14,21)

Le plan de la vidéo jointe est le suivant :
      - Démonstration de l'existence de Dieu (à partir de 5'27)
      - Certitude de l'existence du Christ (23'33)
      - Fiabilité et conservation des Évangiles (24'31)
      - Ce qui rend Jésus unique dans toute l'histoire de l'humanité (27'56)
      - Et les autres raisons de croire :
      - La sublimité de l'enseignement du Christ (30'38)
      - Les prophéties et leur accomplissement (33'30)
      - Les signes, miracles et prodiges divins (35'44)
      - L'expansion miraculeuse du Christianisme (40'22)
      - La consécration totale de multitudes au Christ dans tous les siècles (41'02)
      - La permanence de la sainteté dans l'Église (42'25)
      - La permanence de l'Église et de son Magistère (42'54)
      - Le témoignage des rencontres avec Jésus (43’10)

Enfin, si les raisons de croire sont si nombreuses et si fortes : comment expliquer que tout le monde ne croit pas ? (43'33)

1. Démonstration de l’existence de Dieu (5'27)
En résumé, une démonstration directe de Dieu n’est logiquement pas possible. Car le Créateur transcende la Création. Nous sommes avec le Créateur dans le rapport du vase avec le potier, comme le dit la Bible : « Seigneur, tu es notre père ; nous sommes l’argile, tu es le potier ; nous sommes l’œuvre de tes mains » (Is 64,7). Or à partir du monde des pots, on ne peut strictement rien dire du potier.  La nature du Créateur transcende la Création.

Le Créateur n’est pas de ce monde, et il n’est donc pas directement accessible à partir des réalités de ce monde, mais, le Dieu invisible se rend visible par ses œuvres de manière indirecte comme une cause se fait connaître de manière certaine par ses effets. Et il s’agit d’une démonstration véritable à partir du principe de causalité. Il ne peut pas y avoir d’effet sans cause : c’est un principe logique

Il y a ainsi 2 grands types de démonstrations indirectes de l’existence d’un Dieu Créateur :
  1/ à partir du principe de causalité appliqué à l’être même, au niveau métaphysique,
  2/ à partir du principe de causalité appliqué à l’oeuvre de la Création, dans laquelle l’Artisan se révèle

1/ Démonstration en métaphysique (7’24)
- Si je vois des traces de pas dans le sable, je peux être certain qu’il y a une cause à cela.
Car le sable n’a pas par lui-même cette forme

- Si je vois des aiguilles de montre qui bougent, je peux être certain qu’il y a une cause à cela. Car les aiguilles ne bougent pas par elles-mêmes

- Si je vois une lumière qui éclaire un espace, je peux être certain qu’il y a une cause à cela.
Car l’espace n’est pas éclairé par lui-même

Transposons maintenant ce raisonnement au niveau métaphysique, en considérant les choses dans leur existence même.

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Je peux être certain qu’il y a une cause à cela. Car rien de ce qui existe n’a l’existence par lui-même. Or cette cause a elle-même forcément une cause, qui en a une aussi et ainsi de suite, mais comme on ne peut pas remonter de manière infinie dans les causes, il y a finalement une Cause première, qui est à l’origine de tout et que l’on appelle Dieu

Du Big Bang à la planète terre

Il n’y a pas d’effet sans cause : au niveau métaphysique, Dieu est d’abord la Cause première et permanente de l’existence de tout ce qui existe dans l’Univers. Sans cette cause d’existence, rien n’existerait ni dans le passé, ni aujourd’hui.

Parenthèse biblique : c’est bien ainsi que Dieu se révèle à Moïse dans le récit du Buisson Ardent :
« Je Suis Celui qui Est » (Exode 3,14). Le livre de la Création rejoint le livre de la Bible.

2/ Démonstration à partir des œuvres créés (10’20)
Car la Création porte partout la trace d’une Intelligence supérieure
- Si sur une planète vide on trouvait une rose ou une Ferrari, on dirait : Quelqu’un a fait cela. Mais dans le monde, on ne voit plus rien, on s’habitue parce qu’il y a trop de merveilles :

Il pourrait n’y avoir que des pierres dans l’Univers : comment a-ton pu passer de l’inerte au vivant ?

Au XIXème siècle on pensait que la vie était née « dans un petit étang chaud » (Darwin)
On croyait à la « génération spontanée » parce qu’on ne mesurait pas la complexité du vivant

Mais pour que vive le protozoaire (une seule cellule), l’être vivant le plus simple et le plus primitif, il faut au préalable beaucoup de choses très complexes : il faut la préexistence de macromolécules complexes : les 4 bases, qui permettent ensuite la constitution des 21 acides aminés qui doivent aussi préexister, et il faut leur combinaison pour former l’ADN et son langage ultra complexe, avec une programmation fantastique pour assurer une capacité de croissance, une stratégie de reproduction, une capacité d’interaction avec l’environnement, une aptitude à durer, à se nourrir, etc, etc. Comment a-ton pu passer sans programmation intelligente de l’inerte à un premier vivant forcément extrêmement complexe ?

Et puis … D’où vient l’ordre de l’Univers ? D’où vient l’incroyable diversité du monde ? D’où vient la beauté que l’on trouve au cœur de cette diversité ? D’où vient l’incroyable variété de la vie ?

Le Réglage fin de l’Univers dépend de la valeur de 15 constantes telles que la Densité de l’Univers, la Charge du proton & de l’électron, la Masse de l’électron, du neutron & du proton, la Constante gravitationnelle, la Constante de structure fine, la Force gravitationnelle, la Force nucléaire, la Force électromagnétique, la Force nucléaire faible, la Vitesse de la lumière, etc …
Un infime changement et … toute vie serait impossible

La science d’aujourd’hui peut calculer la probabilité que ces constantes soient telles que la vie soit possible : 1 chance sur 1.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000 J !

Un bon mathématicien n'est pas athée

Qui a programmé ces Lois ? Qui a rendu l’Univers propice à la vie ?
Le problème, c’est qu’on ne voit plus les miracles quand il y en a trop.
On naît tous de presque rien : d’une simple cellule qui se divise et se reproduit, de cellules qui décident à un moment de se différencier, et puis on grandit sans rien maîtriser, et puis on mange des carottes et ça devient des yeux ou des neurones et on trouve ça … normal ! 

Les preuves de l'existence de Dieu par les frères Bogdanov


Mais par quel miracle a-t-on pu passer de la matière à la pensée ?
Quel savant pourrait inventer ça ?

La Bible, bien avant la science, a reconnu l’aspect extraordinaire de tout cela :  « C’est Toi Seigneur qui m’a créé, qui m’a tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant Toi le prodige, la merveille, l’être étonnant que je suis » (Ps 138,13). Le livre de la Création rejoint le livre de la Bible.

On se moque parfois de l’explication des croyants :
- « Vous, vous croyez que Dieu a pris de la terre dans ses mains et qu’il a fait tout cela ? »
- « Et vous ? Vous croyez que la terre s’est mise en mouvement toute seule pour faire tout cela ? »

En fait, on n’a le choix qu’entre 2 visions ou croyances :
- on peut penser que c’est l’œuvre d’un Dieu Créateur, et donc d’une Intelligence supérieure : il y a une vraie logique et une vraie crédibilité à croire cela, comme l’on cru tous les hommes depuis l’origine des temps.
- on peut croire (car c’est bien une croyance !) que c’est l’œuvre absurde du Hasard et donc que tout s’est fait tout seul sans intelligence : mais au-delà des modes de pensée, est-ce vraiment logique et crédible ?

Quelle technologie géniale dans cette graine qui produit une rose qui se reproduit à l’infini !
   - Mais pourquoi est-ce beau en plus ? Si c’était fait par hasard, ça pourrait être moche.
   - Pourquoi est-ce soyeux en plus ? Par hasard, ça pourrait être rugueux
   - Pourquoi est-ce ça sent bon en plus ? Par hasard, ça pourrait sentir mauvais

Ceux qui croient au Hasard doivent expliquer non seulement pourquoi c’est génial, mais aussi pourquoi c’est en même temps beau, soyeux et parfumé …

« La grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur »  dit la Bible (Livre de la Sagesse 13,1). Et il est bien exact que la contemplation de la Création nous dit quelque chose de la grandeur et de la puissance du Créateur :

Quelle est la durée de l’Univers ?
Si 1.000 ans représentent 1 millimètre, alors en faisant un pas de 1 m on fait 100.000 ans !
Mais il faudrait marcher 13,7 km  pour correspondre à la durée de l’Univers …
Ou encore … Un an, c’est … long ! 1.000 ans, c’est très, très long. Essayons d’imaginer 1.000 x 1.000 ans … Et 13.700 x 1.000 x 1.000 ans ? Telle est la durée inimaginable de l’Univers.

Quelle est la taille de l’Univers ?
Chaque seconde, la lumière parcourt 300.000 km. Quelle distance parcourt-elle en 13.500 x 1.000 x 1.000 ans ? Telle est la taille inimaginable de l’Univers

L’homme moderne qui sait tout cela devrait être très humble devant la Création et son Créateur ! …

Comme le disait Louis Pasteur – grand chrétien – dans une sentence valable pour chacun et pour l’histoire du monde aussi – : « Un peu de science éloigne de Dieu. Beaucoup y ramène »

Pour aller plus loin et ouvrir le livre de la Révélation sur ces sujets, il y a 3 textes clés

Le Livre de la Sagesse chapitre 13 : « Oui, vains tous les hommes ignorants de Dieu, qui, en partant des biens visibles, n'ont pas été capables de connaître Celui-qui-est, et qui, en considérant les oeuvre, n'ont pas reconnu l'Artisan. (…)Car la grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur »

L’Epitre de Saint Paul aux Romain chapitre 1, à partir du verset 18 : « Ce que Dieu a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité »

Le Concile Vatican I, reprit par Vatican II : « La Sainte Église, notre mère, tient et enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine, à partir des choses créées »

Et Jésus ?
Quelles sont les raisons de croire au Christ ?

Ouvrons ce deuxième chapitre :

2. Les raisons de croire chrétiennes (23’33)
Nous allons voir successivement :
   La certitude de l’existence du Christ (23'44 sur la vidéo)
   La fiabilité et la conservation parfaite de la Bible et des Évangiles (24'31)
   Le choix qu’oblige à faire la personne du Christ, totalement unique (27'56) par :
   Sa vie
   Sa mort
   Sa résurrection
   Les autres raisons de croire chrétiennes uniques et notamment
   La sublimité de l'enseignement du Christ (30'38)
   Les prophéties et leur accomplissement (33'30)
   Les signes, miracles et prodiges divins (35'44)
   L'expansion miraculeuse du Christianisme (40'22)
   La consécration totale de multitudes au Christ dans tous les siècles (41'02)
   La permanence de la sainteté dans l'Église (42'25)
   La permanence de l'Église et de son Magistère (42'54)

1.  La Certitude de l’existence de Jésus (23'44)

Ce point est assez simple à établir car jamais pendant 19 siècles personne n’a remis en cause la réalité de son existence. Pas même ses adversaires : juifs, romains ou païens, qui le critiquent violemment. Aujourd’hui aucun historien sérieux ne doute de l’existence réelle de Jésus.

2. La Fiabilité et la conservation parfaite des Évangiles  (24'31)
Le premier point clair est que ces textes ont été écrits par des contemporains du Christ. Saint Luc insiste dans l’introduction de son Évangile (Lc 1) sur les témoins oculaires qu’il a rencontré, pour tout vérifier, alors que d’autres Évangiles, assurément Matthieu et Marc, ont déjà été écrits. Et beaucoup de ces gens-là ont donné leur vie pour attester la vérité de ces témoignages. Tous les Apôtres ont subi le martyrs, les 19 premiers Papes sont morts martyrs, et aussi des multitudes d’Évêques et de disciples. Or on ne meurt pas pour ce qu’on sait être un mensonge.

« Je crois des témoins qui se font égorger » comme disait Blaise Pascal.

On sait notamment que les lettres de Saint Paul en particulier sont écrites entre 48 et 60 après Jésus Christ et il écrit des choses comme celles-là : « Le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, il a été mis au tombeau, il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de 500 frères à la fois - la plupart d'entre eux demeurent jusqu'à présent et quelques-uns se sont endormis - ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Et, en tout dernier lieu, il m'est apparu à moi aussi, comme à l'avorton ».  (1 Co 15, 3-8)

On ne peut bien sûr pas écrire un texte comme celui là si on court le risque d’être démenti …

Le deuxième point clé est que la diffusion a été internationale & immédiate ce qui en fait de très loin et sans comparaison le texte le mieux conservé du monde antique.

Pour la plupart des textes anciens, on n’a que quelques copies manuscrites : 8 ex. pour Hérodote, 10 ex. Guerre des Gaules, quelques dizaines maximum pour les autres / etc. et ces copies sont éloignées de 7, 8 ou 10 siècles des originaux, mais personnes ne remet en cause ces textes.

Pour le Nouveau Testament, du fait de la diffusion immédiate et dans toutes les Eglises de ces textes, on a 5.000 manuscrits grecs, 10.000 manuscrits latins, 9.000 en d’autres langues et plus de 36.000 citations de ces textes dans les écrits des Pères de l’Eglise et de leurs contemporains.

Aucun texte ne présente scientifiquement de telles garanties de fiabilité et de conservation.

Il faut aussi dire un mot des découvertes archéologiques extraordinaires de Qumran où on a pu trouver  les plus vieux manuscrits du monde (datés d’un siècle avant Jésus-Christ)

Il y a été retrouvé parmi d’innombrables textes, des extraits de tous les livres de la Bible identiques
à ceux que nous trouvons en librairie aujourd’hui à quelques variantes de copistes près. Les stupéfiantes découvertes de Qumran démontrent la conservation parfaite de la Bible, qui, comme les Évangiles, a été gardée, diffusée et vénérée dans le monde entier, en hébreu, en araméen, en grec puis dans toutes les langues.

Le Christ oblige à faire un choix (27'56)

Si l’on est donc certains :
   - que Jésus a existé
   - que les Évangiles sont fiables

Alors Jésus a vraiment dit ce qu’iI a dit et certaines de ses paroles sont stupéfiantes :
« Avant qu’Abraham ait été, Moi, Je Suis » (Jn 8,58)
« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 20,28)
« Personne ne va vers le Père sans passer par Moi » (Jn 20,28)
« Si vous ne mangez pas mon corps et si vous ne buvez pas mon sang, vous n’aurez pas la vie éternelle » (Jn 6,53)
Etc, etc.

Jésus ne nous laisse pas beaucoup de choix : il n’est pas un grand homme ou un grand prophète :
   Soit il est Celui qu’il dit être
   Soit il est un fou ou un menteur

Jésus oblige chacun à un choix : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16,15)

Historiquement, cet homme est unique parmi tous les hommes de l’Histoire par 3 traits :
    1 - Sa vie : c’est le seul homme censé et suivi qui a parlé et agi comme étant l’égal de Dieu
   2 - Sa mort : en contraste absolu avec cette prétention divine du Christ, qui survient dans une humiliation radicale et une Passion terrible, où le Christ pardonne et offre sa vie pour la multitude

3 - Sa Résurrection : car c’est le seul homme dont on témoigne au prix de la vie que Dieu lui a fait traverser la mort.

La figure du Christ, telle que les Évangiles la révèlent à tous leurs lecteurs, est absolument unique, mais il y a aussi bien d’autres raisons de croire, qui sont aussi uniques :

1 - La sublimité de l’enseignement du Christ (30'38)
Qu’est-ce qui est unique ?
Des paroles prononcées oralement sur 3 ans par un jeune charpentier sortant d’une obscure province, aux confins de l’Empire romain qui deviennent le plus grand « best seller » de tous les temps, conformément à ce qu’il avait prophétisé : « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas » (Mt 7,7)
Au total : une sagesse supérieure qui est le sujet sur lequel on a le plus discuté, pensé, écrit (60.000 livres) depuis 2.000 ans, à cause de cet homme qui a coupé l’Histoire en deux.

« Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jn 7,46)
« Les foules étaient frappées de son enseignement » (Mt 7,28)
« Il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes » (Mt 7,29)

Si l’on fait un sondage, on verra que beaucoup ont lu de A à Z, des livres comme « Le Seigneur des Anneaux », « Narnia », « Eragon », « Harry Potter ». Mais combien ont lu l’Evangile ? Il est stupéfiant de voir combien l’Evangile est ignoré alors qu’il est à la base de notre civilisation, de notre culture, de notre monde.

Comment peut-on comprendre le monde dans lequel nous vivons sans avoir lu et médité l’Evangile ?

2 - Les prophéties et leur accomplissement (33'30)
Qu’est-ce qui est unique ?
Une multitude d’hommes complètent et précisent leurs prophéties sur plusieurs siècles pour annoncer la venue en Israël d’un Messie qui sera le Sauveur du monde. Ils précisent mystérieusement sa naissance, sa vie, sa mort, sa mission, son destin, son mystère, et même la date de sa venue
Au total : l’attente d’Israël est unique au monde, jamais vue, historiquement incontestable.
(Liste des prophéties : attentes et accomplissements)

3 - Les signes, miracles et prodiges divins (35'44)
Qu’est-ce qui est unique ?
De manière continue depuis Moïse, au temps du Christ, dans l’Eglise et jusqu’à aujourd’hui, il y a une variété incroyable de signes, miracles et prodiges, donnés par Dieu pour attester la vérité : Apparitions, visions, prophéties, guérisons, prodiges, inédie, conservation des corps, miracles eucharistiques, stigmates, interventions dans l’histoire, contre les maladies, parfums, lévitations, bilocations, images miraculeuses, lacrymations, multiplication de nourriture, exorcismes, etc, etc …

Au total : des confirmations absolument uniques au monde, malheureusement très ignorées.

Les miracles de la sortie d’Egypte comme la naissance du Peuple d’Israël est liée à sa sortie d’Egypte et aux miracles divins qui l’accompagnent ou tout l’Ancien Testament qui est empli d’oeuvres de Dieu, ne peuvent pas être vérifiés aujourd’hui.

Les innombrables miracles du Christ car la venue du Messie s’est accompagnée de faits miraculeux très étonnants, que même ses opposants reconnaissaient, ne peuvent pas non plus être vérifiés.

Mais le Christ a fait une promesse à ses disciples : celle qu’ils feront aussi des oeuvres comparables et même plus grandes (Jn 14,12) : et c’est ce qui s’est passé par les Apôtres et après, comme nous pouvons le vérifier avec tant et tant d’exemple : Linceul de Turin, Tilma de Guadalupe, Rue du Bac, Fatima, Lourdes, Kibeho, Zeitoun, Akita, Pontmain, La Salette, Saragosse, stigmates Padre Pio, Jeanne d’Arc, Maria Valtorta, Curé d’Ars, Thérèse d’Avila, Sainte Philomène, Czestochowa, Civitavecchia, Soufanieh, guérisons comme Père Tardif, inédie comme Marthe Robin, corps conservés comme Saint Charbel, Sainte Catherine Labouré, Saint Vincent de Paul à Paris, etc, etc. 

Pour chaque canonisation il y a deux miracles authentifiés après enquête très sérieuse en deux étapes, avec avocat du diable … et il y a eu plus de 2.000 saints canonisés !

A Lourdes simplement, le bureau médical a analysé plus de 3000 guérisons inexplicables avec des critères scientifiques très sérieux et qu’on ne retrouve dans aucune autre religion ou circonstance.
Au total : aucune religion ne donne tant de signes et de preuves de sa vérité.

4 - L’expansion miraculeuse du Christianisme (40'22)
Qu’est-ce qui est unique ?
Après la mort du Christ, l’avenir de l’Eglise repose sur 12 pauvres Apôtres démoralisés, qui n’ont aucune renommée, pas de relations, pas d’argent et rien pour séduire le monde.
Ce sont pourtant eux qui deviennent témoins de la Résurrection et rien ne pourra les faire renier.
A leur suite, les martyrs de l’Eglise naissante vont offrir leur vie pour témoigner de la vérité sans aucune violence et leur témoignage sera si fort qu’ils vont finalement convertir l’Empire romain. 
Au total : les martyrs sont semence de chrétiens et la fermeté de la foi vainc les persécutions.

5 - La consécration de multitudes au Christ dans tous les siècles (41'02)
Qu’est-ce qui est unique ?
Jésus attire sans cesse des multitudes d’hommes et de femmes qui choisissent de le suivre. Ils se consacrent à lui dans la pauvreté, la chasteté et l’obéissance, renonçant à toutpour vivre de lui
Ces vies données à Dieu et aux autres ont généré la plus grande vague de charité de l’histoire, pour prier, civiliser, bâtir, enseigner, soigner, guérir, compatir, aider et témoigner d’amour aux foules. 
Aucune autre religion n’a produit de tels fruits et de tels engagements radicaux.
Au total : un phénomène étonnant qui ne peut s’expliquer que par la beauté et la vérité du Christ.

6 - La permanence de la sainteté dans l’Église (42'25)
Qu’est-ce qui est unique ?
Le message du Christ a été écouté dans tous les siècles et il a été d’une intense fécondité.
Dans chaque génération, les figures humaines les plus remarquables s’en sont inspiré en sont nées
L’Évangile est semence d’une sainteté sans cesse différente en fonction des besoins des temps
Les grands saints sont des lumières magnifiques qui illuminent le monde et le rendent beau
Au total : les plus belles figures humaines sont nées de l’Évangile et du message du Christ.

7 - La permanence de l’Église et son Magistère (42'54)
Qu’est-ce qui est unique ?
Tous les Royaumes et Empire de l’Antiquité ont disparu, et il ne demeure que les deux plants divins, que sont Israël et l’Église, qui défient les siècles et n’auront pas de fin. Et le Magistère de l’Église enseigne depuis 2000 ans une doctrine constante, précise, détaillée, raisonnable, qui exprime une vision de l’homme juste, équilibrée et pleine de sagesse, en s’opposant à toutes les idéologies et toutes les déviations qui ont produit tant de fruits de mort et de désolation.
Au total : aucune religion ne possède ainsi un Magistère simple et sûr, capable de produire un catéchisme qui explique la foi et en rend compte de manière détaillée, raisonnable et forte.

8 - le témoignage des rencontres avec Jésus (43’10)
Qu’est-ce qui est unique ?
Des multitudes de gens témoignent de leur rencontre personnelle avec Jésus dans des témoignages de conversion étonnants, dans tous les coins du monde. On ne peut trouver nulle part autant de témoignages forts et convaincants de personnes qui ont rencontré Dieu et qui tiennent à lui, au milieu parfois de persécutions énormes et effrayantes, de grandes difficultés ou de grandes croix.

Au total : aucune religion ne donne de telles raisons de croire. La différence est énorme.

Mais il reste une question que l’on peut se poser, si les raisons de croire sont si évidentes et si nombreuses :
Comment expliquer que tout le monde ne croit pas ? (43'33)

Il y a plusieurs explications à donner :

1. Il y a dans le monde une réelle complexité …
Beaucoup de questions sont très difficiles et très complexes, non résolues. Il y a de la l’ombre et de la lumière. Il y a un doute légitime sur beaucoup de choses. Même si cela ne devrait pas empêcher les synthèses et le bon sens, la réelle complexité du monde peut éveiller des tas de questions qui brouillent la vision. Il n’est pas anormal d’être un peu perdu au milieu de tout cela, surtout quand on a perdu la boussole.

2. Le monde est le lieu d’un combat spirituel …
Il y a Dieu, mais il y a aussi l’adversaire de l’homme, le diable, qui est menteur et père du mensonge
Aujourd’hui le monde est rempli de mensonges objectifs et de mensonges par omission. Il y a quantité de choses fausses. Dieu n’intéresse pas les médias. Il y a aussi quantité de faux prophètes et de prodiges mensongers très dangereux et malheureusement très réels : horoscopes, voyants, drogue, pouvoirs occultes, sorciers, tables qui tournent, etc … Toute une série de choses qui lient à l’adversaire et obscurcissent la vision.

3. La raison est moins décisive que le sentiment…
On peut croire spontanément que les gens sont très rationnels et mus par des raisonnements, mais la réalité du monde est que le sentiment ou le sentimentalisme a une part en fait prépondérante
Bien peu de gens se conduisent selon leur raison et mettent leur vie en cohérence. L’affectif, la mode, le « qu’en dira-t-on » sont très important pour l’homme d’aujourd’hui qui est suiveur et très faible moralement. Mais seules les feuilles mortes suivent le courant.

4. Nécessité parfois de lever un voile …
Des systèmes de pensée peuvent enfermer et empêcher de voir. Saint Paul évoque cela avec la partie d’Israël qui ne s’est pas convertie au Christ : « L’entendement des fils d’Israël s'est obscurci. Jusqu'à ce jour en effet, lorsqu'on lit l'Ancien Testament, un voile demeure. Il n'est point retiré; car c'est le Christ qui le fait disparaître. Oui, jusqu'à ce jour, toutes les fois qu'on lit Moïse, un voile est posé sur leur cœur. C'est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé » (2 Co 3,14)

5. Nécessité de la bonne volonté …
A qui cherche de bon coeur et sans a priori, Dieu se révèle tôt ou tard, mais il n’est pas si évident d’être ouvert et sans a priori … Il faut une vraie bonne volonté : « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur terre aux hommes de bonne volonté »  (Lc 2,14)

6. Nécessité de l’humilité …
Jésus tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint et dit: « Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents  et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. Tout m'a été remis par mon Père, et nul ne sait qui est le Fils si ce n'est le Père, ni qui est le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler. » (Lc 10,21)

7. Nécessité de synthèse pour voir clair …
Il faut au milieu des multiples sollicitations du monde être capable de s’intéresser aux questions essentielles et ne pas se noyer dans les détails ou les questions inutiles : « Évite les querelles de mots, bonnes simplement à perdre ceux qui les écoutent » Saint Paul (2 Tim 2,9)

En conclusion ce n’est pas compliqué, mais il faut chercher vraiment et prier aussi, bien sûr, pour surmonter les pièges du monde et recevoir l’Esprit de vérité : l’Esprit Saint.

« Et Moi, Je vous dis: demandez et l'on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit; qui cherche trouve; et à qui frappe, on ouvrira. Quel est d'entre vous le père auquel son fils demandera un poisson, et qui, à la place du poisson, lui remettra un serpent ? Ou encore s'il demande un œuf, lui remettra-t-il un scorpion? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient ! » (Lc 11,9)



jeudi

Pape François : L'Onction des malades


Prendre l'habitude de faire venir le prêtre auprès des malades
Catéchèse sur l'Onction des malades


Chers frères et sœurs, bonjour.

Aujourd’hui je voudrais vous parler du sacrement de l’Onction des malades, qui nous permet de toucher du doigt la compassion de Dieu pour l’homme. Autrefois on l’appelait « extrême onction », car il était perçu comme un réconfort spirituel au moment de la mort. Or parler d’ « Onction des malades » nous aide à voir plus loin, à inscrire l’expérience de la maladie et de la souffrance sur l’horizon de la miséricorde de Dieu.

1. Il y a une icône biblique qui exprime dans toute sa profondeur le mystère qui transparaît dans l’Onction des malades : c’est la parabole du « Bon Samaritain » dans l’Evangile de Luc (10,30-35). A chaque fois que nous célébrons ce sacrement, le Seigneur Jésus, dans la personne du prêtre, se fait proche de celui qui souffre, est gravement malade ou âgé. La parole dut que le Bon Samaritain prend soin de l’homme souffrant en versant sur ses blessures de l’huile et du vin. L’huile nous fait penser à ce qui est béni par l’évêque chaque année, à la Messe chrismale du Jeudi Saint, en vue précisément de l’Onction des malades. Le vin, lui, est signe de l’amour et de la grâce du Christ qui jaillissent du don de sa vie pour nous et s’expriment dans toute leur richesse dans la vie sacramentelle de l’Eglise. Enfin, la personne souffrante est confiée à un aubergiste, afin qu’il puisse continuer à prendre soin d’elle, quoi qu’il lui en coûte. Maintenant, qui est cet aubergiste? C’est l’Eglise, la communauté chrétienne, c’est nous, à qui chaque jour le Seigneur Jésus confie ceux qui sont affligés, dans leur corps ou leur esprit, pour que nous continuions à reverser sur lui, sans compter, toute sa miséricorde et son salut.

2. Cette mission est réaffirmée de manière explicite et précise dans la lettre de Jacques, dans laquelle celui-ci recommande: « L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. » (5,14-15). C’est donc une pratique qui existait déjà au temps des apôtres. Jésus a en effet enseigné à ses disciples à avoir la même prédilection pour les malades et pour les souffrants et il leur a transmis la capacité et le devoir de continuer à étendre, en son nom et selon son cœur, ce réconfort et cette paix, à travers la grâce spéciale d’un tel sacrement. Mais ceci ne saurait nous faire tomber dans la recherche obsessionnelle du miracle ou dans la présomption de pouvoir obtenir toujours et de toute façon la guérison. Ce sacrement est une garantie que Jésus est proche du malade mais aussi de la personne âgée, car chaque personne âgée, chaque personne de plus de 65 ans, peut recevoir ce sacrement, grâce auquel Jésus lui-même s’approche de nous.

3. Quand quelqu’un est malade, on se dit parfois : « appelons le prêtre pour qu’il vienne ». « Non, cela va porter malheur, ne l’appelons pas », ou alors : « le malade va prendre peur ». Pourquoi pensons-nous cela? Parce qu’il y a un peu cette idée qu’après le prêtre les pompes funèbres arrivent. Et cela n’est pas vrai. Le prêtre vient pour aider le malade ou la personne âgée, c’est pourquoi la visite des prêtres aux malades est si importante. Il faut appeler le prêtre, le faire venir près du malade et lui dire: « venez, donnez-lui l’onction, bénissez-le ». C’est Jésus en personne qui arrive pour soulager le malade, pour lui donner des forces, pour lui donner l’espérance, pour l’aider; et pour lui pardonner aussi ses péchés. Et c’est très beau! Et il ne faut pas penser que c’est un tabou, car il est toujours beau de savoir qu’au moment de la douleur et de la maladie nous ne sommes pas seuls: le prêtre et ceux qui sont présents lors de l’Onction des malades représentent en effet toute la communauté chrétienne qui, comme un seul corps, se rassemble autour de celui qui souffre et autour de ses proches, alimentant en eux la foi et l’espérance, et les soutenant par la prière et la chaleur fraternelle. Mais le réconfort le plus grand vient du fait que c’est le Seigneur Jésus lui-même qui se rend visible dans le sacrement, qui nous prend par la main, nous caresse comme il le faisait avec les malades et nous rappelle que désormais nous lui appartenons et que rien – ni même le mal et la mort – ne pourra jamais nous séparer de Lui. Avons-nous cette habitude d’appeler le prêtre, de le faire venir pour qu’il donne à nos malades – je ne dis pas aux malades qui ont la grippe, pendant trois ou quatre jours, mais quand il y a une maladie sérieuse – mais aussi à nos personnes âgées, ce sacrement, ce réconfort cette force de Jésus pour continuer à avancer ? Faisons-le !

mercredi

La vocation des Cardinaux : Servir l'unité de l'Eglise

Saint Jean-Paul II crée Cardinal le futur Pape François

Servir l'unité de l'Eglise, vocation des cardinaux
Allocutions à l'angélus  


Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et soeurs, bonjour!

Dans la deuxième lecture de ce dimanche, saint Paul affirme : « Il ne faut pas mettre sa fierté en tel ou tel homme. Car tout vous appartient, que ce soit Paul, Apollos, Céphas [c’est-à-dire Pierre], le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1Co 3,23). Pourquoi l’apôtre dit-il cela ? Parce que le problème que l’apôtre doit affronter est celui des divisions dans la communauté de Corinthe, dans laquelle s’étaient formés des groupes qui se référaient à différents prédicateurs qu’ils considéraient comme leurs chefs. Ils disaient : « « Moi, j’appartiens à Paul », « Moi, j’appartiens à Apollos », « Moi, j’appartiens à Pierre » » (1, 12). Saint Paul explique que cette façon de penser est erronée parce que la communauté n’appartient pas aux apôtres, mais ce sont eux – les apôtres – qui appartiennent à la communauté ; mais la communauté, tout entière, appartient au Christ !

Il découle de cette appartenance que, dans les communautés chrétiennes – diocèses, paroisses, associations, mouvements -, les différences ne peuvent pas contredire le fait que nous tous, par le baptême, nous avons la même dignité : tous, en Jésus-Christ, nous sommes enfants de Dieu. Et c’est là notre dignité : en Jésus-Christ, nous sommes enfants de Dieu ! Ceux qui ont reçu un ministère de guide, de prédication, d’administration des sacrements, ne doivent pas se considérer comme les propriétaires de pouvoir spéciaux, comme des patrons, mais se mettre au service de la communauté, en l’aidant à parcourir avec joie le chemin de la sainteté.

L’Eglise confie aujourd’hui le témoignage de ce style de vie pastorale aux nouveaux cardinaux, avec lesquels j’ai célébré la sainte messe ce matin. Nous pouvons saluer les nouveaux cardinaux par des applaudissements. Nous les saluons tous ! Le consistoire d’hier et la célébration eucharistique d’aujourd’hui nous ont offert une occasion précieuse pour faire l’expérience de la catholicité, de l’universalité de l’Eglise, bien représentée par les origines variées des membres du Collège cardinalice, rassemblés en étroite communion autour du Successeur de Pierre. Et que le Seigneur nous donne la grâce de travailler pour l’unité de l’Eglise, de construire cette unité, parce que l’unité est plus importante que les conflits ! L’unité de l’Eglise est du Christ, les conflits sont des problèmes qui ne sont pas toujours du Christ…

Que les moments liturgiques et de fête, que nous avons eu l’occasion de vivre au cours de ces deux derniers jours, fortifient en nous tous la foi, l’amour du Christ et de son Eglise ! Je vous invite aussi à soutenir ces pasteurs et de les aider de votre prière afin qu’ils guident toujours avec zèle le peuple qui leur a été confié, en manifestant à tous la tendresse et l’amour du Seigneur. Mais combien un évêque, un cardinal, un pape a besoin de prière afin de pouvoir aider le Peuple de Dieu à avancer !

Je dis « aider », c’est-à-dire servir le Peuple de Dieu, parce que la vocation de l’évêque, du cardinal et du pape est justement d’être serviteur, de servir au nom du Christ. Priez pour nous, afin qu’ils soient de bons serviteurs : de bons serviteurs, pas de bons patrons ! Tous ensemble, évêques, prêtres, personnes consacrées et fidèles laïcs, nous devons offrir le témoignage d’une Eglise fidèle au Christ, animée par le désir de servir ses frères et prête à répondre, avec un courage prophétique, aux attentes et aux exigences spirituelles des hommes et des femmes de notre temps. Que la Vierge Marie nous accompagne et nous protège sur ce chemin.

Paroles du pape François après l’angélus

Je salue tous les pèlerins présents, en particulier ceux qui sont venus à l’occasion du consistoire pour accompagner les nouveaux cardinaux, et je remercie beaucoup les pays qui ont voulu être présents à cet événement par des délégations officielles.

Je salue les étudiants de Toulouse et la communauté des Vénézuéliens résidant en Italie.

Je salue les fidèles de Caltanissetta, Reggio Calabria, Sortino, Altamura, Ruvo et Lido degli Estensi; les jeunes de Reggio Emilia et ceux du diocèse de Lodi; l’Association cycliste d’Agrigente, et les bénévoles de la Protection civile de la Bassa Padovana. A tous, bon dimanche et bon déjeuner. Au-revoir ! 


Messe avec les nouveaux cardinaux: cultiver la docilité à l'Esprit Saint
"Le Cardinal entre dans l'Eglise de Rome, pas dans une cour"  



Homélie du pape François

« Que ton aide, Père miséricordieux, nous rende toujours attentifs à la voix de l’Esprit » (Collecte)

Cette prière, prononcée au début de la Messe, nous appelle à une attitude fondamentale : l’écoute de l’Esprit Saint, qui vivifie l’Église et l’anime. Par sa force créatrice et rénovatrice, l’Esprit soutient toujours l’espérance du Peuple de Dieu en marche dans l’histoire, et soutient toujours, comme Paraclet, le témoignage des chrétiens. En ce moment, nous tous, avec les nouveaux Cardinaux, nous voulons écouter la voix de l’Esprit qui parle à travers les Écritures proclamées.

Dans la première Lecture a résonné l’appel du Seigneur à son peuple : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lv 19, 2). Et Jésus dans l’Évangile rappelle : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Ces paroles nous interpellent tous, disciples du Seigneur ; et aujourd’hui, elles sont adressées spécialement à moi et à vous, chers frères Cardinaux, d’une manière particulière à vous qui êtes entrés hier dans le Collège cardinalice. Imiter la sainteté et la perfection de Dieu peut sembler un but inaccessible. Cependant, la première Lecture et l’Évangile suggèrent des exemples concrets afin que le comportement de Dieu devienne la règle de notre agir. Mais rappelons-nous tous, rappelons-nous que sans l’Esprit Saint, notre effort serait vain ! La sainteté chrétienne n’est pas avant tout notre œuvre, mais elle est le fruit de la docilité – voulue et cultivée – à l’Esprit de Dieu trois fois Saint.

Le Lévitique dit : « Tu ne haïras pas ton frère dans ton cœur… Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune… mais tu aimeras ton prochain… » (19, 17-18). Ces attitudes naissent de la sainteté de Dieu. Nous au contraire habituellement nous sommes si différents, si égoïstes et orgueilleux… pourtant la bonté et la beauté de Dieu nous attirent, et l’Esprit Saint peut nous purifier, il peut nous transformer, il peut nous modeler jour après jour. Faire ce travail de conversion, conversion du cœur, conversion que nous tous –spécialement vous Cardinaux, et moi – nous devons faire. Conversion !

Dans l’Évangile, Jésus aussi nous parle de la sainteté et nous explique la loi nouvelle, la sienne. Il le fait au moyen de quelques antithèses entre la justice imparfaite des scribes et des pharisiens et la justice supérieure du Royaume de Dieu. La première antithèse du passage d’aujourd’hui concerne la vengeance. « Vous avez appris qu’il a été dit : "Œil pour œil, dent pour dent". Eh bien ! moi, je vous dis : … si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre » (Mt 5, 38-39). Non seulement nous ne devons pas rendre à l’autre le mal qu’il nous a fait, mais nous devons nous efforcer de faire le bien avec largesse.

La seconde antithèse fait référence aux ennemis : « Vous avez appris qu’il a été dit : "Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi". Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent » (v. 43-44). À celui qui veut le suivre, Jésus demande d’aimer celui que ne le mérite pas, sans contrepartie, pour combler les vides d’amour qu’il y a dans les cœurs, dans les relations humaines, dans les familles, dans les communautés et dans le monde. Frères Cardinaux, Jésus n’est pas venu pour nous enseigner les bonnes manières, des manières de salon ! Pour cela il n’y avait pas besoin qu’il descende du ciel et meure sur la Croix. Le Christ est venu pour nous sauver, pour nous montrer le chemin, l’unique chemin de sortie des sables mouvants du péché, et ce chemin de sainteté c’est la miséricorde, chemin qu’il a fait et qu’il fait avec nous chaque jour. Être saints n’est pas un luxe, c’est nécessaire pour le salut du monde. C’est ce que le Seigneur nous demande.

Chers frères Cardinaux, le Seigneur Jésus et notre Mère l’Église nous demandent de témoigner avec beaucoup de zèle et d’ardeur de ces attitudes de sainteté. La sainteté d’un Cardinal consiste vraiment en ce supplément d’oblativité gratuite. Par conséquent, aimons ceux qui nous sont hostiles ; bénissons celui qui dit du mal de nous ; saluons d’un sourire celui qui peut-être ne le mérite pas ; n’aspirons pas à nous faire valoir, mais opposons la douceur à la tyrannie ; oublions les humiliations subies. Laissons-nous toujours guider par l’Esprit du Christ, qui s’est sacrifié lui-même sur la croix, pour que nous puissions être des "canaux" par lesquels s’écoule sa charité. C’est l’attitude, ce doit être la conduite d’un Cardinal. Le Cardinal – je le dis spécialement à vous - entre dans l’Église de Rome, frères, il n’entre pas dans une cour. Tous évitons et entraidons-nous pour éviter des habitudes et des comportements de cour : intrigues, bavardages, cercles, favoritismes, préférences. Que notre langage soit celui de l’Évangile : "oui, oui; non, non"; nos attitudes celles des Béatitudes, et notre route celle de la sainteté. Prions de nouveau : « Que ton aide, Père miséricordieux, nous rende toujours attentifs à la voix de l’Esprit ».

L’Esprit Saint nous parle aujourd’hui aussi à travers les paroles de saint Paul : « Vous êtes le temple de Dieu… le temple de Dieu est sacré, et ce temple c’est vous » (1 Co 3, 16-17). Dans ce temple, que nous sommes, se célèbre une liturgie existentielle : celle de la bonté, du pardon, du service, en un mot, la liturgie de l’amour. Notre temple est comme profané si nous négligeons nos devoirs envers le prochain. Quand dans notre cœur le plus petit de nos frères trouve place, c’est Dieu lui-même qui y trouve place. Quand ce frère est laissé dehors, c’est Dieu lui-même qui n’est pas accueilli. Un cœur vide d’amour est comme une église désaffectée, soustraite au service divin et destinée à un autre.

Chers frères Cardinaux, restons unis dans le Christ et entre nous ! Je vous demande de me demeurer proche, par la prière, le conseil, la collaboration. Et vous tous, évêques, prêtres, diacres, personnes consacrées et laïcs, unissez-vous dans l’invocation de l’Esprit Saint, afin que le Collège des Cardinaux soit toujours plus ardent de charité pastorale, davantage rempli de sainteté, pour servir l’Évangile et aider l’Église à rayonner l’amour du Christ dans le monde.



"L'Eglise a besoin de votre communion", dit le pape aux cardinaux
Consistoire pour la création de 19 cardinaux



Homélie du pape François

« Jésus marchait devant eux… » (Mc 10,32).
Jésus marche devant nous aussi, en ce moment. Il est toujours devant nous. Il nous précède et nous ouvre la voie… Et c’est notre confiance et notre joie : être ses disciples, demeurer avec lui, marcher derrière lui, le suivre…
Quand nous avons célébré ensemble la première Messe dans la Chapelle Sixtine, « marcher » a été la première parole que le Seigneur nous a proposée : marcher, et ensuite construire et confesser.

Aujourd’hui cette parole revient, mais comme un acte, comme l’action de Jésus qui continue: « Jésus marchait… ». Cela nous frappe dans les Évangiles : Jésus marche beaucoup, il instruit les siens au long du chemin. C’est important. Jésus n’est pas venu pour enseigner une philosophie, une idéologie… mais une « voie », une route à parcourir avec lui, et la route s’apprend en la faisant, en marchant. Oui, chers Frères, voilà notre joie : marcher avec Jésus.

Mais ce n’est pas facile, ce n’est pas confortable, parce que la route que Jésus choisit est celle de la Croix. Alors qu’ils sont en chemin, il parle à ses disciples de ce qui va arriver à Jérusalem : il annonce sa passion, sa mort et sa résurrection. Alors ils sont « stupéfaits » et « remplis de crainte ». Stupéfaits, bien sûr, parce que, pour eux, monter à Jérusalem voulait dire participer au triomphe du Messie, à sa victoire – on le voit ensuite dans la demande de Jacques et de Jean ; et remplis de crainte pour ce que Jésus allait devoir subir, et aussi pour ce que eux risquaient de subir.

A la différence des disciples d’alors, nous savons que Jésus a vaincu, et nous ne devrions pas avoir peur de la Croix ; bien plus, dans la Croix nous avons notre espérance. Cependant, nous sommes nous aussi humains, pécheurs, et nous sommes exposés à la tentation de penser à la manière des hommes et non de Dieu.

Et quand on pense à la manière du monde, quel est la conséquence ? « Les dix autres se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean » (v. 41). Ils s’indignent. Si la mentalité du monde prend le dessus, surgissent les rivalités, les jalousies, les factions …

Alors, cette parole que le Seigneur nous adresse aujourd’hui est très salutaire ! Elle nous purifie intérieurement, elle fait la lumière dans nos consciences, elle nous aide à nous mettre pleinement en accord avec Jésus, et à le faire ensemble, au moment où le Collège des Cardinaux s’agrandit par l’entrée de nouveaux membres.

« Jésus les appela près de lui… » (Mc 10,42). Voici l’autre geste du Seigneur. Le long du chemin, il se rend compte qu’il y a besoin de parler aux douze, il s’arrête et les appelle à lui. Frères, laissons le Seigneur Jésus nous appeler à lui ! Laissons-nous convoquer par lui. Et écoutons-le, dans la joie d’accueillir ensemble sa Parole, de nous laisser instruire par elle et par le Saint Esprit, pour devenir toujours plus un seul cœur et une seule âme, autour de lui.

Et alors que nous sommes ainsi convoqués, « appelés près de lui » par notre unique Maître, moi aussi je vous dis ce dont l’Église a besoin : elle a besoin de vous, de votre collaboration, et plus encore de votre communion, communion avec moi et entre vous. L’Église a besoin de votre courage, pour annoncer l’Évangile en toute occasion, opportune ou inopportune, et pour rendre témoignage à la vérité.

L’Église a besoin de votre prière pour le bon cheminement du troupeau du Christ, la prière qui, avec l’annonce de la Parole, est la première tâche de l’Évêque. L’Église a besoin de votre compassion surtout en ce moment de douleur et de souffrance dans de nombreux pays du monde. Nous voulons exprimer notre proximité spirituelle à toutes les communautés ecclésiales et à tous les chrétiens qui souffrent de discriminations et de persécutions. L’Église a besoin de notre prière pour eux, afin qu’ils soient forts dans la foi et qu’ils sachent réagir au mal par le bien. Et notre prière s’étend à tout homme et à toute femme qui subit l’injustice à cause de ses convictions religieuses.

L’Église a besoin de nous aussi pour que nous soyons des hommes de paix et fassions la paix par nos œuvres, nos désirs, nos prières : pour cela invoquons la paix et la réconciliation pour les peuples qui en ces temps sont éprouvés par la violence et par la guerre.

Merci, Frères très chers ! Marchons ensemble derrière le Seigneur, et laissons-nous toujours davantage convoquer par lui, au milieu du peuple fidèle, de la sainte Mère Église.


jeudi

Chiara Luce Badano, 18 ans : « Un chef-d’œuvre lumineux »

Chiara Badano voit le jour à Sassello (diocèse d’Acqui, province de Savone), le 29 octobre 1971, après 11 ans d’attente de ses parents. Elle vit une enfance et une adolescence sereines, dans une famille unie dont elle reçoit une solide éducation chrétienne. Elle est d’un caractère généreux, exubérant : dès l’âge de 4 ans elle choisit avec soin les jouets qu’elle veut offrir aux enfants démunis : « Je ne vais quand même pas donner des jouets cassés à des enfants qui n’en ont pas ! » Au cours préparatoire, elle est pleine d’attentions pour sa voisine de banc qui a perdu sa maman.
 Elle écoute avec attention les paraboles de l’Évangile et se prépare avec beaucoup de sérieux à recevoir Jésus Eucharistie pour la première fois. Elle rend visite aux « petites grands-mères » de la maison de retraite. Sa vie est constellée d’acte d’amours tout simples. Elle note un soir dans son journal : « Une de mes camarades a la scarlatine et tous ont peur d’aller la voir. D’accord avec mes parents, je vais aller lui porter les devoirs pour qu’elle ne se sente pas seule. Je crois qu’il est important de dépasser la crainte, pour aimer. »


Vie de la Bienheureuse Chiara Luce Badano
Une jeune sainte de notre temps

À 9 ans, elle découvre le mouvement des Focolari et adhère à cent pour cent à « l’idéal de l’unité » de ce mouvement. Elle est également active dans sa paroisse et son diocèse. En 1981, elle participe avec ses parents à un festival mondial des familles à Rome, organisé par les Focolari. C’est le début, pour tous les trois, d’une nouvelle vie. Dans son village, elle se lance avec enthousiasme pour aimer ses camarades de classe et tous ceux qu’elle côtoie, décidée à vivre à fond l’Évangile qui l’a fascinée. De sa correspondance et des témoignages transparaissent la joie et l’émerveillement devant la vie. Chiara est une fille comme les autres : joyeuse et vive, elle aime la musique, la natation, le tennis, les randonnées en montagne. Elle a beaucoup d’amis, et lorsqu’on lui demande si elle leur parle de Dieu, elle répond : « Je ne dois pas parler de Jésus, mais je dois le donner aux autres par ma manière de me comporter. »

Son parcours n’est pas celui d’une solitaire. C’est un chemin parcouru ensemble avec les jeunes des Focolari : ils ne perdent pas une occasion pour, comme ils le disent, « sceller leur unité ». Pendant leurs rencontres, ils se racontent comment ils ont cherché à vivre l’Évangile, et communiquent aussi entre eux par des coups de fils, des visites, des lettres, des fêtes, des balades, des cadeaux. La mise en commun des biens est pour eux une réalité. Jusqu’à sa mort, Chiara conservera dans sa chambre une liste de ses objets personnels, pour les mettre à la disposition de qui pourrait en avoir besoin.

Elle a 17 ans lorsqu’au cours d’une partie de tennis, une forte douleur à l’épaule alerte les médecins. Commencent alors les examens cliniques et très vite le diagnostic tombe : cancer des os. En février 89, Chiara subit une première intervention chirurgicale : l’espoir de guérison est très faible. Les amis des Focolari s’alternent à l’hôpital pour la soutenir, elle et sa famille. Les périodes d’hospitalisation à Turin sont de plus en plus fréquentes, et avec elles les thérapies lourdes auxquels Chiara fait face avec beaucoup de courage. À chaque nouvelle « surprise », son offrande est décidée : « Pour toi Jésus, si tu le veux, je le veux moi aussi. » Chiara perd très vite l’usage de ses jambes. Une nouvelle intervention douloureuse se révèle après coup inutile.

Dans les moments les plus durs, son union avec Jésus abandonné – qui sur la croix ne perçoit plus la présence consolante du Père – la soutient. Elle confie même : « Si on me demandait maintenant si je voudrais marcher, je dirais non car ainsi je suis plus proche de Jésus. » Son médecin, non croyant et critique envers l’Église, dira plus tard : « Depuis que j’ai rencontré Chiara, quelque chose a changé en moi. Ici, il y a une cohérence, ici tout me plaît du christianisme. »

Contrainte désormais à l’immobilité, Chiara reste néanmoins très active : elle suit grâce au téléphone le groupe naissant des Jeunes pour un Monde Uni de Savone, elle se rend présente au moment des congrès et des différentes activités des Focolari. Elle invite beaucoup de ses amis et ses camarades de classe au Genfest 1990 (festival international des Jeunes pour un Monde Uni, à Rome en mai 90), qu’elle a la joie de suivre en direct grâce à l’antenne parabolique montée sur le toit de sa maison.

« C’est seulement la volonté de Dieu qui m’intéresse, dit-elle, bien la faire, dans l’instant présent. » Et encore : « À présent, je n’ai plus rien, mais j’ai encore mon cœur et avec lui je peux aimer. » La certitude d’être « aimée immensément de Dieu » la soutient. Sa confiance est inébranlable. À sa maman, anxieuse à l’idée de comment elle pourra vivre sans elle, elle répond : « Fais confiance à Dieu et tout sera fait ! »

En juillet 1990, Chiara Luce écrit : « La médecine a déposé les armes. Avec l’arrêt des traitements, les douleurs dans le dos ont augmenté et je n’arrive presque plus à me tourner sur le côté. Je me sens tellement petite et le chemin à parcourir est si ardu… Mais c’est l’Époux qui vient à ma rencontre… »

Avec l’aggravation de la maladie, il faudrait augmenter les doses de morphine, mais Chiara Luce refuse : « Cela m’enlève ma lucidité et la souffrance est la seule chose que je peux offrir à Jésus. » Désormais, il est clair pour elle qu’elle pourra bientôt Le rencontrer et elle se prépare. Un matin, après une nuit difficile, elle répète spontanément à intervalles réguliers : « Viens Seigneur Jésus. » Il est 11 heures du matin, lorsqu’un prêtre du Mouvement passe la voir à l’improviste. Chiara Luce est très heureuse car depuis son réveil, elle désirait ardemment recevoir Jésus Eucharistie, qui va devenir son
viatique.

Elle rend son dernier soupir le 7 octobre 1990. Elle a pensé à tout : aux chants pour son enterrement, aux fleurs, à sa coiffure, à sa robe qu’elle a voulue blanche, de mariée… Avec une recommandation : « Maman, quand tu me prépareras, tu devras toujours te répéter : ‘’À présent, Chiara Luce voit Jésus.‘’ » Et à son père qui lui demande si elle est toujours décidée à donner la cornée de ses yeux, elle répond par l’affirmative avec un sourire lumineux. Puis un dernier salut à sa maman : « Au revoir ! Sois heureuse car je le suis », et un sourire à son père.

Des centaines de jeunes ont participé aux funérailles célébrées par l’évêque et de nombreux prêtres. Un grand bouquet de fleurs et un télégramme sont arrivés à ses parents de la part de Chiara Lubich : « Remercions Dieu pour son chef-d’œuvre lumineux. »

Témoignage des parents de Chiara Luce Badano

L’évêque du diocèse d’Acqui qui l’avait confirmée et l’avait rencontrée plusieurs fois durant sa maladie, a mis en route, le 11 juin 1999 la phase diocésaine de béatification. Chiara Badano a été déclarée vénérable le 3 juillet 2008 et le 19 décembre 2009, le pape reconnaissait le miracle obtenu par son intercession, prélude de la prochaine béatification à Rome le 25 septembre 2010.

The life of Chiara Luce Badano (English)

Pape François : La confession, joie du Père qui retrouve son enfant



Catéchèse du pape François sur le sacrement de la réconciliation
Un sacrement de guérison 
Rome, 19 février 2014 

Chers frères et sœurs, bonjour !

À travers les sacrements de l’initiation chrétienne, le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie, l’homme reçoit la vie nouvelle dans le Christ. Maintenant, nous le savons tous, nous portons cette vie « dans des vases d’argile » (2 Co 4,7), nous sommes encore soumis à la tentation, à la souffrance, à la mort et, à cause du péché, nous pouvons même perdre cette vie nouvelle. C’est pourquoi le Seigneur Jésus a voulu que l’Église continue son œuvre de salut pour ses propres membres, en particulier grâce au sacrement de la Réconciliation et à celui de l’Onction des malades, qui peuvent être réunis sous le nom de « sacrements de guérison ». Le sacrement de la réconciliation est un sacrement de guérison. Lorsque je vais me confesser, c’est pour être guéri, pour guérir mon âme, guérir mon cœur et ce que j’ai fait et qui ne va pas. L’image biblique qui les exprime le mieux, dans leur lien profond, est l’épisode du pardon et de la guérison du paralytique, lorsque le Seigneur se révèle à la fois comme médecin des âmes et des corps (cf. Mc 2,1-12 ; Mt 9,1-8 ; Lc 5,17-26).

1. Le sacrement de la pénitence et de la réconciliation jaillit directement du mystère pascal. En effet, le soir même de Pâque, le Seigneur est apparu à ses disciples, enfermés au cénacle, et, après leur avoir adressé sa salutation « Paix à vous ! », il souffla sur eux et dit : « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis » (Jn 20,21-23). Ce passage nous dévoile la dynamique plus profonde qui est contenue dans ce sacrement. Avant tout, le fait que le pardon de nos péchés n’est pas quelque chose que nous pouvons nous donner à nous-mêmes. Je ne peux pas dire : je me pardonne mes péchés. Le pardon se demande, il se demande à quelqu’un d’autre et dans la Confession, nous demandons à Jésus son pardon. Le pardon n’est pas le fruit de nos efforts, mais c’est un cadeau, un don de l’Esprit-Saint, qui nous comble dans le bain régénérant de miséricorde et de grâce qui coule sans cesse du cœur grand-ouvert du Christ crucifié et ressuscité.

En second lieu, il nous rappelle que c’est seulement si nous nous laissons réconcilier dans le Seigneur Jésus avec le Père et avec nos frères que nous pouvons être vraiment dans la paix. Et cela, nous l’avons tous ressenti dans notre cœur lorsque nous allons nous confesser, avec un poids sur l’âme, un peu de tristesse ; et quand nous recevons le pardon de Jésus, nous sommes en paix, avec cette paix de l’âme qui est si belle et que seul Jésus peut donner, lui seul.

2. Avec le temps, la célébration de ce sacrement est passée d’une forme publique – parce que, au début, cela se faisait publiquement – à celle, personnelle et privée, de la confession. Cela ne doit pas faire perdre la matrice ecclésiale, qui en constitue le contexte vital. En effet, c’est la communauté chrétienne qui est le lieu où se rend présent l’Esprit qui renouvelle les cœurs dans l’amour de Dieu et qui fait de tous nos frères une seule chose dans le Christ Jésus. Voilà pourquoi il ne suffit pas de demander pardon au Seigneur dans son esprit et dans son cœur, mais il est nécessaire de confesser ses péchés humblement et avec confiance au ministre de l’Église.

Dans la célébration de ce sacrement, le prêtre ne représente pas seulement Dieu mais toute la communauté, qui se reconnaît dans la fragilité de chacun de ses membres, qui est émue en entendant son repentir, qui se réconcilie avec lui, lui redonne courage et l’accompagne sur son chemin de conversion et de maturation humaine et chrétienne. On peut dire : je ne me confesse qu’à Dieu. Oui, tu peux dire à Dieu « pardonne-moi » et lui dire tes péchés, mais nos péchés sont aussi contre nos frères, contre l’Église. C’est pour cela qu’il est nécessaire de demander pardon à l’Église, à nos frères, dans la personne du prêtre. « Mais, Père, j’ai honte… ». La honte aussi est bonne, c’est sain d’avoir un peu honte, parce qu’avoir honte est salutaire. Dans mon pays, quand quelqu’un n’a pas honte, on dit qu’il est « sans vergogne », un « sin verguenza ». Mais la honte aussi nous fait du bien, parce qu’elle nous rend plus humbles et le prêtre reçoit cette confession avec amour et tendresse et il pardonne au nom de Dieu.

D’un point de vue humain aussi, pour se soulager, il est bon de parler avec son frère et de dire au prêtre ces choses qui pèsent tellement sur mon cœur. Et on sent qu’on s’épanche auprès de Dieu, auprès de l’Église, auprès de notre frère. N’ayez pas peur de la confession ! Quand on fait la queue pour se confesser, on sent tout cela, et la honte aussi, mais après quand la confession est terminée, on sort libre, grand, beau, pardonné, blanc, heureux. C’est cela qui est beau dans la confession ! Je voudrais vous demander  - mais ne le dites pas à voix haute, que chacun réponde dans son cœur – quand est ce que tu t’es confessé, quand est-ce que tu t’es confessée pour la dernière fois ? Que chacun réfléchisse… Il y a deux jours, deux semaines, deux ans, vingt ans, quarante ans ? Que chacun fasse le compte, mais que chacun se dise : quand est-ce que je me suis confessé pour la dernière fois ? Et s’il y a longtemps, ne perd pas une journée de plus, vas-y, et le prêtre sera bon. C’est Jésus qui est là, et Jésus est meilleur que les prêtres, Jésus te reçoit, te reçoit avec beaucoup d’amour. Sois courageux et va te confesser !

Pardonner

Chers amis, célébrer le sacrement de la réconciliation signifie être enveloppé dans une étreinte chaleureuse : c’est l’étreinte de l’infinie miséricorde du Père. Souvenons-nous de cette belle, belle parabole du fils qui est parti de chez lui avec l’argent de l’héritage ; il a dépensé tout l’argent et, lorsqu’il n’avait plus rien, il a décidé de rentrer chez lui, non pas comme un fils mais comme un serviteur. Il avait une telle faute sur le cœur et il avait tellement honte. La surprise a été que, lorsqu’il a commencé à parler, à demander pardon, son père ne l’a pas laissé parler, il l’a serré dans ses bras, l’a embrassé et a fait la fête. Mais moi, je vous dis : chaque fois que nous nous confessons, Dieu nous serre dans ses bras, Dieu fait la fête ! Avançons sur ce chemin ! Que le Seigneur vous bénisse !

Le péché