vendredi



Exhortation apostolique 
« La joie de l’Evangile »
« Evangelii gaudium »


Le pape confie "la joie de l'Evangile" à toute l'Eglise
Conclusion de l'Année de la foi

Rome, 24 novembre 2013

Le pape a symboliquement remis sa première exhortation apostolique « La joie de l’Evangile », « Evangelii gaudium » à l’Eglise, pour la fin de l’Année de la foi, le 24 novembre 2013.

Le pape François a en effet conclu l’Année de la foi lors d’une messe place Saint-Pierre, ce dimanche matin, en la solennité du Christ Roi de l’univers.

Plus de 60.000 personnes étaient présentes en dépit des températures hivernales. Parmi elles, des représentants de toute l’Eglise ont reçu des mains du pape l’exhortation apostolique « Evangelii gaudium », qui conclut cette Année.

36 représentants de toute l’Eglise, venant de 18 pays et des cinq continents, ont reçu le document au terme de la célébration : un évêque, un prêtre, un diacre, des personnes consacrées et des représentants de tous les grands évènements de l’Année de la foi : confirmands, séminariste, novice, une famille, des catéchistes, une dame non voyante guidée par son chien – qui a reçu la lettre sous forme de CD-rom avec un enregistrement audio – des jeunes, des confraternités, des mouvements ecclésiaux.

Deux autres « familles » de personnes étaient représentées : les artistes, avec sculpteur japonais Etsuro Sotoo, et la peintre polonaise Anna Gulak, et les journalistes (cf. Zenit du 18 novembre 2013).

Au moment de l’angélus, le pape François a remercié les organisateurs des événements de l’Année de la foi, en particulier Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, et ses collaborateurs.

Pape François : Les apostats et les païens veulent empêcher l'adoration du Seigneur

    

jeudi

Pape François : La mort du chrétien

 Le Pape François : enseignement



Catéchèse du pape François sur le Credo : la "mort dans le Christ"
Audience générale du mercredi - Rome, 27 novembre 2013

Chers frères et sœurs, bonjour et félicitations parce que vous êtes courageux, avec ce froid sur la place. Je vous félicite !

 Je désire conclure les catéchèses sur le « Je crois en Dieu », données au cours de l’Année de la foi qui s’est conclue dimanche dernier. Dans cette catéchèse, et dans la suivante, je voudrais réfléchir au thème de la résurrection de la chair, en en saisissant deux aspects tels que les présente le Catéchisme de l’Église catholique, c’est-à-dire notre mort et notre résurrection en Jésus-Christ. Aujourd’hui, je m’arrête sur le premier aspect, la « mort dans le Christ ».

1. Il y a en général entre nous une manière erronée de regarder la mort. La mort nous concerne tous, et elle nous interroge profondément, surtout lorsqu’elle nous touche de près, ou lorsqu’elle touche les petits, ceux qui sont sans défense, d’une manière qui nous apparaît comme « scandaleuse ». Je me suis toujours posé la question : pourquoi les enfants souffrent-ils ? Pourquoi les enfants meurent-ils ? Si on la comprend comme la fin de tout, la mort effraie, terrifie, elle devient une menace qui brise tout rêve, toute perspective, qui casse/rompt toute relation et interrompt tout chemin.

C’est ce qui se passe lorsque nous considérons notre vie comme un temps renfermé entre deux pôles : la naissance et la mort, lorsque nous ne croyons pas dans un horizon qui va au-delà de celui de la vie présente, lorsqu’on vit comme si Dieu n’existait pas. Cette conception de la mort est typique de la pensée athée, qui interprète l’existence comme si nous nous trouvions par hasard dans le monde et que nous marchions vers le néant. Mais il existe aussi un athéisme pratique, qui consiste à vivre uniquement pour ses propres intérêts et vivre uniquement pour les choses terrestres. Si nous nous laissons prendre par cette vision erronée de la mort, nous n’avons pas d’autre choix que d’occulter la mort, de la nier, ou de la banaliser, pour qu’elle ne nous fasse pas peur.

2. Mais devant cette fausse solution, le « cœur » de l’homme - son désir d’infini, qui est en chacun de nous, sa nostalgie de l’éternité, qui est en chacun de nous - se rebelle. Alors, quel est le sens chrétien de la mort ? Si nous regardons les moments les plus douloureux de notre vie, lorsque nous avons perdu une personne qui nous était chère – nos parents, un frère, une sœur, un époux, un enfant, un ami – nous nous rendons compte que, même dans le drame que représente cette perte, même déchirés par cet éloignement, il monte du cœur la conviction que ce n’est pas possible que tout soit fini, que le bien donné et reçu n’a pas été inutile. Il y a un instinct puissant en nous qui nous dit que notre vie ne finit pas avec la mort.

Cette soif de vie a trouvé sa réponse réelle et fiable dans la résurrection de Jésus-Christ. La résurrection de Jésus ne donne pas seulement la certitude de la vie au-delà de la mort, mais elle éclaire aussi le mystère même de la mort de chacun de nous. Si nous vivons unis à Jésus, si nous lui sommes fidèles, nous serons capables aussi d’affronter avec espérance et sérénité le passage de la mort. L’Église, en effet, prie ainsi : « Si la certitude de devoir mourir nous attriste, la promesse de l’immortalité future nous console ». C’est une belle prière de l’Église !

Une personne a tendance à mourir comme elle a vécu. Si ma vie a été un chemin avec le Seigneur, un chemin de confiance dans son immense miséricorde, je serai préparé à accepter le moment ultime de mon existence terrestre comme un abandon confiant et définitif dans ses mains accueillantes, dans l’attente de contempler son visage face à face. C’est ce qui peut nous arriver de plus beau : contempler face à face ce visage merveilleux du Seigneur, le voir tel qu’il est, beau, plein de lumière, plein d’amour, plein de tendresse. Nous marchons pour arriver là : voir le Seigneur.

3. Dans cette perspective, on comprend l’invitation de Jésus à être toujours prêts, vigilants, sachant que la vie dans ce monde nous est donnée pour préparer l’autre, la vie avec le Père céleste. Et pour cela, il existe une voie sure : bien se préparer à la mort, en restant proche de Jésus. Voici la certitude : je me prépare à la mort en restant proche de Jésus.

Et comment être proche de Jésus ? Par la prière, les sacrements et aussi par la pratique de la charité. Rappelons-nous que Jésus est présent dans les plus faibles et les plus démunis. Il s’est lui-même identifié à eux, dans la fameuse parabole du jugement final, où il dit : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir… dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,35-36.40).

Par conséquent, une voie sûre c'est de retrouver le sens de la charité chrétienne et du partage fraternel, de soigner les plaies corporelles et spirituelles de notre prochain. La solidarité qui fait compatir aux souffrances et donner de l’espérance est une prémisse et une condition pour recevoir en héritage le Royaume préparé pour nous. Celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Pensez bien à cela : celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Vous êtes d’accord ? Disons-le ensemble pour ne pas l’oublier ! Celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Et pourquoi ne craint-il pas la mort ? Parce qu’il la regarde en face dans les blessures de ses frères, et il la surmonte avec l’amour de Jésus-Christ.

Si nous ouvrons la porte de notre vie et de notre cœur aux plus petits de nos frères, alors notre mort aussi deviendra une porte qui nous introduira dans le ciel, la patrie bienheureuse, vers laquelle nous nous dirigeons, aspirant à demeurer pour toujours avec notre Père, avec Jésus, Marie et les saints.

Veillée de prières pour la vie le 30 novembre

  Cardinal Barbarin, évêque de Lyon

Jésus dit : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère.»


Saint Matthieu 12, 46-50

 Comme Jésus parlait encore à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient  au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là  dehors, qui cherchent à te parler. » Jésus répondit à cet homme : « Qui est ma  mère, et qui sont mes frères ? » Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit : «  Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux  cieux, celui-là est pour moi un frère, une soeur et une mère. »

 Prière d’introduction 
 Seigneur, tu t’es incarné ; tu es devenu l’un de nous pour nous montrer le chemin  vers le Père. Enseigne-nous à suivre l’exemple de ta Mère qui a dit ‘oui’ à la  volonté de Dieu. Aide-nous à être de vrais frères et de vrais soeurs pour chaque  personne que nous rencontrons.

 Demande 
 Seigneur, aide-moi à chercher la volonté du Père et accorde-moi la force pour  l’accomplir.

mardi

Pape François :" Ne pas suivre les faux messies, ni se laisser paralyser par la peur"


Le Pape à l'Angélus :" Ne pas suivre les faux messies, ni se laisser paralyser par la peur"

« Tout d’abord, ne pas se laisser tromper par les faux messies et ne pas se laisser paralyser par la peur. Ensuite, vivre le temps de l’attente comme un temps du témoignage et de la persévérance ». Ce sont les suggestions faites par le Pape François « sur ce temps de l’attente du Seigneur dans lequel nous sommes », tirées de l’Evangile de ce dimanche et proposées à la foule immense présente pour l’Angélus Place Saint-Pierre, sous un beau soleil d’automne.

« Aujourd’hui encore, a dénoncé le Pape, nous trouvons de faux sauveurs, qui tentent de se substituer à Jésus : leaders de ce monde, marabouts, ou sorciers en tous genres, personnages qui veulent en tout cas capturer les esprits et les cœurs, spécialement des jeunes ». « Contre ce mauvais esprit, a souligné le Pape, Jésus nous met en garde : ‘Ne les suivez pas !’ Et Il nous aide également à ne pas avoir peur : face aux guerres, aux révolutions, mais également face aux calamités naturelles, aux épidémies. Jésus nous libère du fatalisme et des fausses visions apocalyptiques. »

Le pape pense aux chrétiens persécutés

Pour le Pape François, donc, l’avertissement de Jésus « est toujours d’actualité, pour nous qui vivons au 21ème siècle. Il nous répète : ‘Faites attention à ne pas vous laisser tromper. Beaucoup viendront en effet en mon nom’. Et c’est, a ajouté le Pape, une invitation au discernement ». « Jésus, a encore expliqué le Pape, a expliqué à ses disciples qu’ils devront souffrir, et même être persécutés ». « Les adversités que nous rencontrons à cause de notre foi et notre adhésion à l’Evangile sont des occasions de témoignage, elles ne doivent pas nous éloigner du Seigneur, a-t-il poursuivi, mais bien nous pousser à nous abandonner encore plus à Lui, à la force de son Esprit et à sa grâce. » Le Pape a alors abandonné son texte pour une pensée pour « tous nos frères et sœurs chrétiens qui sont persécutés à cause de leur foi. Ils sont nombreux, peut-être même plus nombreux que durant les premiers siècles de l’Eglise : Jésus est avec eux, et nous aussi avec notre admiration et notre prière . »

Reprenant son texte, le Pape a conclu que « Jésus nous fait une promesse qui est garantie de victoire : ‘Avec votre persévérance, vous sauverez votre vie’. Quelle espérance dans ces paroles ! Elles sont un appel à l’espérance et à la patience, à savoir attendre les fruits du salut, en mettant toute sa confiance dans le sens profond de la vie et de l’histoire : les épreuves et les difficultés font partie d’un dessein plus grand ; le Seigneur, maitre de l’histoire, porte tout à son accomplissement. Malgré les désordres et les catastrophes qui secouent le monde, le dessein de bonté et de miséricorde de Dieu s’accomplira ! ». « Ce message de Jésus, a conclu le Pape, nous fait réfléchir sur notre présent et nous donne la force de l’affronter avec courage et espérance, en compagnie de la Vierge Marie, qui chemine avec nous ».

dimanche

Pape François : Le sacrement de la réconciliation, pour raviver la grâce du baptême




Le sacrement de la réconciliation, pour raviver la grâce du baptême
Catéchèse sur le baptême, texte intégral

"Je ne peux pas me faire baptiser plusieurs fois, mais je peux me confesser et renouveler ainsi la grâce du baptême": le pape François a ainsi souligné le lien entre le sacrement du baptême et le sacrement de la réconciliation qui le ravive chez les baptisés.

Le pape François a tenu l'audience du mercredi place Saint-Pierre, en présence de dizaines de milliers de visiteurs. Il a poursuivi sa catéchèse sur le Credo, dans le cadre de l'Année de la foi, commentant l'article concernant le baptême.

Il a aussi invité les baptisés à connaître, chercher, la date de leur baptême de façon à fêter ce second anniversaire!

Catéchèse du pape François

Chers frères et sœurs,

Dans le « Je crois en Dieu », par lequel nous faisons, chaque dimanche, notre profession de foi, nous affirmons : « Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés ». C’est la seule référence explicite à un sacrement à l’intérieur du « Credo ». En effet, le baptême est la « porte » de la foi et de la vie chrétienne. Jésus ressuscité a donné à ses apôtres cette consigne : « Allez dans le monde entier, proclamez l'Evangile à toute la création.Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé » (Mc 16, 15-16). La mission de l’Église est d’évangéliser et de remettre les péchés à travers le sacrement du baptême.

Mais revenons aux paroles du Credo. On peut distinguer trois parties dans cette formule : « je reconnais », « un seul baptême » et « pour le pardon des péchés ».

1. « Je reconnais » (« je professe » en italien, ndlr). Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est un terme solennel qui indique la grande importance de l’objet, c’est-à-dire du baptême. En effet, en prononçant ces paroles, nous affirmons notre véritable identité d’enfants de Dieu. Le baptême est en un certain sens la carte d’identité du chrétien, son acte de naissance. C’est l’acte de naissance dans l’Église. Vous connaissez tous le jour de votre naissance et vous fêtez votre anniversaire, n’est-ce pas ? Nous fêtons tous notre anniversaire. Je vous pose une question, que j’ai déjà posée d’autres fois, mais je le fais encore : qui parmi vous se souvient de la date de son baptême ? Levez la main : ils ne sont pas nombreux (et je ne pose pas la question aux évêques pour ne pas leur faire honte…). Mais nous allons faire quelque chose : aujourd’hui, en rentrant chez vous, demandez quel jour vous avez été baptisés, cherchez, parce que c’est notre second anniversaire.

Notre premier anniversaire est le jour de notre naissance à la vie et le second est celui de notre naissance dans l’Église. Vous le ferez ? C’est un devoir à faire en rentrant : chercher le jour où vous êtes né dans l’Église et remerciez le Seigneur parce que, le jour de notre baptême, il nous a ouvert la porte de son Église.

En même temps, notre foi dans la rémission des péchés est liée au baptême. Le sacrement de pénitence, ou confession, est, en fait, comme « un second baptême », qui renvoie toujours au premier pour le consolider et le renouveler. Dans ce sens-là, le jour de notre baptême est le point de départ d’un cheminement très beau, un cheminement vers Dieu qui dure toute la vie, un cheminement de conversion qui est continuellement soutenu par le sacrement de pénitence. Réfléchissez à cela : quand nous allons nous confesser de nos faiblesses, de nos péchés, nous allons demander pardon à Jésus, mais nous allons aussi renouveler notre baptême par ce pardon. Et c’est beau, c’est comme si nous fêtions le jour de notre baptême à chaque confession. C’est pour cela que la confession n’est pas une séance dans une salle de torture, mais c’est une fête.

La Confession est pour les baptisés ! Pour garder propre le vêtement blanc de notre dignité chrétienne !

2. Second élément : « un seul baptême ». Cette expression rappelle celle de saint Paul : « Un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Ep 4,5). Le mot « baptême » signifie littéralement « immersion » et, en effet, ce sacrement constitue une véritable immersion spirituelle dans la mort du Christ, d’où l’on ressuscite avec lui comme des créatures nouvelles (cf. Rm 6,4). Il s’agit d’un bain de régénération et d’illumination. Régénération parce qu’il réalise cette naissance de l’eau et de l’Esprit sans laquelle personne ne peut entrer dans le Royaume des cieux (cf. Jn 3,5). Illumination parce que, à travers le baptême, la personne humaine est comblée de la grâce du Christ, « lumière véritable, qui éclaire tout homme » (Jn 1,9) et qui chasse les ténèbres du péché. C’est pourquoi, dans la cérémonie du baptême, on donne aux parents un cierge allumé, pour signifier cette illumination ; le baptême nous illumine de l’intérieur avec la lumière de Jésus. En vertu de ce don, le baptisé est appelé à devenir lui-même « lumière » - la lumière de la foi que j’ai reçue - pour ses frères, spécialement pour ceux qui sont dans les ténèbres et qui n’entrevoient aucune lueur à l’horizon de leur vie.

Essayons de nous demander : pour moi, le baptême est-il un fait du passé, isolé à une date que vous allez chercher aujourd’hui, ou une réalité vivante qui concerne mon présent, à tout moment ? Est-ce que tu te sens fort, de la force que te donne le Christ par sa mort et sa résurrection ? Ou bien est-ce que tu te sens abattu, sans force ? Le baptême donne la force et donne la lumière. Est-ce que tu te sens illuminé de cette lumière qui vient du Christ ? Est-ce que tu es un homme ou une femme de lumière ? Ou bien est-ce que tu es une personne obscure, sans la lumière de Jésus ? Il faut saisir la grâce du baptême, qui est un cadeau, et devenir lumière pour les autres.

3. Enfin, quelques mots sur le troisième élément : « pour la rémission des péchés ». Dans le sacrement du baptême, tous les péchés sont remis, le péché originel et tous les péchés personnels, ainsi que toutes les peines liées au péché. Le baptême ouvre la porte à une nouvelle vie réelle qui n’est pas oppressée par le poids d’un passé négatif mais qui goûte déjà la beauté et la bonté du Royaume des cieux. C’est une intervention puissante de la miséricorde de Dieu dans notre vie, pour nous sauver. Mais cette intervention salvifique ne supprime pas la faiblesse de notre nature humaine - nous sommes tous faibles et nous sommes tous pécheurs - ; et ne nous enlève pas notre responsabilité de demander pardon chaque fois que nous nous trompons !

Je ne peux pas me faire baptiser plusieurs fois, mais je peux me confesser et renouveler ainsi la grâce du baptême. C’est comme si je recevais un second baptême. Le Seigneur Jésus est si bon qu’il ne se lasse jamais de nous pardonner. Même quand la porte que le baptême nous a ouverte pour entrer dans l’Église se referme un peu, à cause de nos faiblesses et de nos péchés, la confession la rouvre, précisément parce que c’est comme un second baptême qui nous pardonne tout, et nous illumine pour avancer avec la lumière du Seigneur. Avançons ainsi, joyeux, parce que la vie doit être vécue avec la joie de Jésus-Christ ; et ça, c’est une grâce du Seigneur.

mardi

Pape François : Quand de la "pourriture" est "recouverte de vernis"




Quand de la "pourriture" est "recouverte de vernis"

  
Jésus « ne se lasse pas de pardonner et il nous conseille » de faire la même chose. Le pape François s’est arrêté, dans son homélie, sur l’exhortation du Seigneur à pardonner notre frère qui se repent, dont parle l’Évangile de se jour. Lorsque Jésus demande de pardonner sept fois par jour, fait-il observer, « il fait son propre portrait ». Jésus, poursuit-il, « pardonne » mais, dans ce passage d’Évangile, il dit aussi « Malheur à celui par qui arrivent les scandales ». Il ne parle pas de péché, mais de scandale, ce qui est autre chose. Et il ajoute que « mieux vaudrait pour lui se voir passer autour du cou une pierre à moudre et être jeté à la mer que de scandaliser un seul de ces petits ». Mais quelle différence y a-t-il donc, se demande le pape, « entre pécher et scandaliser » ?

« La différence est que celui qui fait un péché et se repent, demande pardon, se reconnaît faible, se sent enfant de Dieu, s’humilie et demande justement à Jésus d’être sauvé. Mais l’autre qui scandalise, qu’est-ce qui scandalise ? Le fait qu’il ne se repent pas. Il continue à pécher, mais il fait semblant d’être chrétien : une double vie. Et la double vie d’un chrétien fait beaucoup de mal, beaucoup de mal. « Mais je suis un bienfaiteur de l’Église ! Je mets la main à la poche et je donne à l’Église ». Mais avec l’autre main, il vole l’État, les pauvres : il vole. C’est une personne « injuste ». C’est cela une double vie. Et celui-là mérite – c’est Jésus qui le dit, ce n’est pas moi – qu’on lui mette une meule autour du cou et qu’on le jette à la mer. Il ne parle pas de pardon, ici ».

Et cela, souligne le pape, « parce que cette personne trompe » les autres et « là où il y a de la tromperie, il n’y a pas l’Esprit de Dieu. C’est cela la différence entre un pécheur et une personne corrompue ». Celui qui « mène une double vie, insiste le pape, est une personne corrompue ». C’est différent de celui qui « pèche et qui voudrait ne pas pécher, mais qui est faible » et « va vers le Seigneur » pour lui demander pardon : « celui-là, le Seigneur l’aime ! Il l’accompagne, il est avec lui » :

« Et nous devons nous dire pécheurs, oui, tous ici, hein ! Nous le sommes tous. Corrompus, non. La personne corrompue est fixée dans un état de suffisance, elle ne sait pas ce qu’est l’humilité. Jésus disait à ces personnes corrompues : « la beauté des tombeaux blanchis », qu’ils avaient l’air beau, de l’extérieur, mais qu’à l’intérieur ils étaient pleins d’os morts et de pourriture. Et un chrétien qui se vante d’être chrétien, mais qui ne mène pas une vie de chrétien, est une de ces personnes corrompues. […] Nous connaissons tous quelqu’un qui est dans cette situation et nous savons tout le mal qu’ils font à l’Église ! Des chrétiens corrompus, des prêtres (consacrés) corrompus… Tout le mal qu’ils font à l’Église ! Parce qu’ils ne vivent pas dans l’esprit de l’Évangile, mais dans l’esprit de la mondanité ».

Saint Paul, rappelle le pape François, le dit clairement dans la Lettre aux chrétiens de Rome : « Ne vous modelez pas sur le monde présent ». Et il précise même, le « texte original est plus fort », parce qu’il veut dire « n’entrez pas dans les schémas de ce monde, dans les paramètres de ce monde ». Les schémas, redit le pape, « sont cette mondanité qui te pousse à mener une double vie » :

« Une pourriture recouverte de vernis : voilà la vie de la personne corrompue. »

Et Jésus ne les appelait pas simplement « pécheurs », mais « hypocrites ». Et comme c’est beau, l’autre, non ? « Et si sept fois le jour il pèche contre toi et que sept fois il revienne à toi, en disant : Je me repens, je suis pécheur, tu lui remettras ». C’est ce qu’il fait lui-même avec les pécheurs. Lui, il ne se lasse pas de pardonner, mais seulement à condition qu’on ne veuille pas mener cette double vie, qu’on aille à lui avec repentir : « Pardonne-moi, Seigneur, je suis pécheur ! » - « Mais avance, avance, je le sais ». Et le Seigneur est comme ça. Demandons aujourd’hui la grâce à l’Esprit-Saint qui fuit toute tromperie, demandons la grâce de nous reconnaître pécheurs : nous sommes pécheurs. Pécheurs, oui. Corrompus, non. »

Pape François : Dieu porte le nom de chaque homme



La mort est derrière l'homme, la vie est devant
Angélus du 10 novembre 2013, texte intégral


Le chemin de l’homme ne va pas « de la vie vers la mort » mais « de la mort à la vie en plénitude » : « la mort est derrière lui » et non pas « devant lui », affirme le pape François.

Le pape a célébré l’angélus à midi, ce 10 novembre 2013, place Saint-Pierre. Des dizaines de milliers de personnes étaient présentes malgré un ciel très nuageux.

Le pape a demandé la prière pour les victimes du typhon Haiyan, notamment aux Philippines, et a également invité à renouveler sa proximité et sa solidarité au peuple juif, en mémoire du 75e anniversaire de la « Nuit de cristal ».

Paroles du pape avant l’angélus

Chers frères et sœurs,

L’évangile de ce dimanche nous présente Jésus aux prises avec les saducéens, qui niaient la résurrection. C’est justement sur ce thème qu’ils adressent une question à Jésus, pour le mettre en difficulté et ridiculiser la foi en la résurrection des morts. Ils partent d’un cas imaginaire : « une femme a eu sept maris, morts l’un après l’autre » et demandent à Jésus : « à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? ». Jésus, toujours doux et patient, répond d’abord que la vie après la mort n’a pas les mêmes paramètres que la vie terrestre. La vie éternelle est une autre vie, dans une autre dimension où, entre autres, il n’y aura plus de mariage, qui est lié à notre existence en ce monde. Les ressuscités – dit Jésus – seront comme les anges, et vivront dans un état différent, que nous ne pouvons pas expérimenter et encore moins imaginer maintenant. Et Jésus explique cela.

Puis Jésus, pour ainsi dire, passe à la contre-attaque. Et il le fait en citant les Saintes-Ecritures, avec une simplicité et une originalité qui nous laissent pleins d’admiration pour notre Maître, l’unique Maître ! La preuve de la résurrection, Jésus la trouve dans l’épisode de Moïse et du buisson ardent (cf. Ex 3,1-6), là où Dieu se révèle comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Le nom de Dieu est lié aux noms des hommes et des femmes avec qui il se lie, et ce lien est plus fort que la mort. Et nous pouvons le dire aussi du rapport de Dieu avec nous, avec chacun de nous : Il est notre Dieu ! Il est le Dieu de chacun de nous ! Comme s’il portait notre nom. Il lui plaît de le dire, et cela c’est l’alliance. C’est pourquoi Jésus affirme : « Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. » (Lc 20,38). Et le lien définitif, l’alliance fondamentale est celle avec Jésus : Il est l’Alliance, Il est la Vie et la Résurrection, parce que son amour crucifié a vaincu la mort. En Jésus, Dieu nous donne la vie éternelle, Il la donne à tous, et tous grâce à Lui ont l’espérance d’une vie encore plus vraie que celle-ci. La vie que Dieu nous prépare n’est pas un simple embellissement de la vie actuelle : elle dépasse notre imagination, car Dieu nous surprend constamment avec son amour et sa miséricorde.

Par conséquent, ce qui arrivera est justement le contraire de ce qu’attendaient les saducéens. Ce n’est pas cette vie qui est la référence de l’éternité, celle qui nous attend, mais c’est l’éternité qui éclaire et donne espérance à la vie terrestre de chacun de nous !

Si nous regardons seulement à vues humaines, nous sommes portés à dire que le chemin de l’homme va de la vie vers la mort. Mais c’est seulement si l’on regarde avec les yeux humains. Jésus renverse cette perspective et affirme que notre pèlerinage va de la mort à la vie : la vie en plénitude ! Nous sommes en chemin, en pèlerinage vers la vie pleine, et cette vie pleine illumine notre chemin. Ainsi la mort est derrière, dans notre dos, non pas devant nous. Devant nous se tient le Dieu des vivants, le Dieu de l’alliance, le Dieu qui porte mon nom, notre nom, comme Il l’a dit : “Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob”, le Dieu avec mon nom, avec ton nom, avec le tien…, avec notre nom. Dieu des vivants !… [devant nous] se tient la défaite définitive du péché et de la mort, le commencement d’un nouveau temps de joie et de lumière sans fin. Mais déjà sur cette terre, dans la prière, dans les Sacrements, dans la fraternité, nous rencontrons Jésus et son amour, et ainsi nous avons un avant-goût de la vie ressuscitée. L’expérience que nous faisons de son amour et de sa fidélité allume comme un feu dans notre coeur et augmente notre foi dans la résurrection.

En effet, si Dieu est fidèle et aime, il ne peut pas l’être à temps limité : la fidélité est éternelle, elle ne peut pas changer. L’amour de Dieu est éternel, il ne peut pas changer ! Il n’est pas à temps limité : il est pour toujours ! Il est fidèle pour toujours et Il nous attend, chacun de nous, accompagne chacun de nous avec cette fidélité éternelle !

Paroles du pape après l’angélus

Cet après-midi, à Paderborn, en Allemagne, Maria Teresa Bonzel, fondatrice des Pauvres Soeurs franciscaines de l’Adoration Perpétuelle, ayant vécu au dix-neuvième, sera proclamée bienheureuse. L’Eucharistie était la source où elle puisait son énergie spirituelle, pour se dévouer avec une charité infatigable aux plus faibles. Louons le Seigneur pour son témoignage !

Je désire assurer de ma proximité les populations des Philippines et de cette région, qui ont été touchées par un terrible typhon. Malheureusement il y a tant de victimes et les dommages sont énormes. Prions un instant, en silence, [prions] la Vierge, pour nos frères et soeurs, et cherchons à leur faire parvenir notre aide concrète. Prions en silence. (Je vous salue Marie…)

C’est aujourd’hui le 75e anniversaire de la “Nuit de cristal”: les violences de la nuit entre le 9 et le 10 novembre 1938 contre les juifs, les synagogues, les habitations, les commerces, ont marqué un triste pas vers la tragédie de la Shoah. Renouvelons notre proximité et solidarité au peuple juif, nos frères plus grands, aînés. Et prions Dieu afin que la mémoire du passé, la mémoire des péchés passés nous aide à être vigilants contre toute forme de haine et d’intolérance.

En ce dimanche, en Italie, on célèbre la Journée de la Reconnaissance. J’unis ma voix à celle des évêques en exprimant ma proximité au monde agricole, spécialement aux jeunes qui ont choisi de travailler la terre. J’encourage ceux qui s’engagent pour qu’il ne manque à personne une alimentation saine et appropriée.

Je salue tous les pèlerins, venus de divers pays, les familles, les groupes paroissiaux, les associations; en particulier, les fidèles des diocèses de la Ligurie, accompagnés par le cardinal Bagnasco et d’autres évêques de la Région.

Je salue l’Institut séculaire des oeuvres paroissiales, le Centre académique romain Fundación, les fidèles des Etats-Unis d’Amérique et de Tahiti; ainsi que ceux de Riccione, Avezzano, Turin, Bertonico et Celano. Une pensée spéciale pour les jeunes des Œuvres pontificales missionnaires, les jeunes de Pescara et Monte San Savino et la Croix Verte d’Alexandrie.

Je souhaite à tous un bon dimanche. Au revoir et bon déjeuner !

Traduction de Zenit, Anne Kurian