lundi

Pape François aux familles: "Vivez avec foi et simplicité"



Encore des dizaines de milliers de fidèles place Saint-Pierre en ce dimanche matin, second jour du pèlerinage des familles sur la tombe de Saint Pierre organisé dans le cadre de l’Année de la Foi. Lors de la messe qu’il a présidée, le pape François est revenu bien évidemment dans son homélie sur quelques caractéristiques fondamentales de la famille chrétienne : la famille qui prie, la famille qui garde la foi, la famille qui vit la joie.

Il y a deux manières de prier : celle, fausse du pharisien et celle, authentique, du publicain. Le pharisien, a expliqué le Pape, exprime « la satisfaction de soi », tandis que le publicain « ne multiplie pas les paroles ». « Sa prière est humble, sobre, emplie de la conscience de sa propre indignité ». Il reconnaît avoir besoin de la « miséricorde de Dieu ».

Les familles doivent prier comme le publicain, sentant, comme tous, qu’elles ont « besoin de Dieu, de son aide, de sa force, de sa bénédiction, de sa miséricorde et de son pardon ». Pour prier en famille, il faut de la « simplicité » : prier le Notre Père ou le rosaire, « c’est très beau et cela donne tant de force ». Comme de prier les uns pour les autres.

Familles missionnaires
Abordant son second point, le Pape a donné quelques conseils pour que la famille soit la gardienne de la foi. A l’image de Saint Paul, le Saint-Père a exhorté les pèlerins à annoncer la foi, à la diffuser, à la porter au loin. « Saint Paul a conservé la foi parce que, comme il l’avait reçue, il l’a donnée, s’efforçant d’aller vers les périphéries, sans s’arc-bouter sur des positions défensives. » C’est pourquoi François a incité les familles, comme celles qui ont témoigné samedi après-midi, à aller en mission, ou, tout au moins, à « mettre le sel et le levain de la foi dans les actes de tous les jours. »

Autre aspect essentiel aux yeux du pape François, la joie qui vient du fait que le « Seigneur est proche, qu’il écoute le cri des humbles et les libère du mal. » Dans les familles, « la vraie joie vient d’une harmonie profonde entre les personnes qu’elles sentent toutes dans leur cœur, d’une harmonie qui nous fait voir la beauté d’être ensemble, de nous soutenir sur le chemin de la vie. »

« La présence de Dieu dans la famille » est la base de cette joie, a insisté le Pape. Cet amour qu’il prodigue, est un « amour patient » : « la patience est une vertu de Dieu et nous enseigne, en famille, à avoir cet amour patient, l’un avec l’autre. Le pape François a enfin donné un dernier conseil aux nombreuses familles réunies autour de lui : « vivez toujours avec foi et simplicité, comme la Sainte Famille de Nazareth. »

Prière à la Sainte Famille
A l’issue de la messe, après le salut de Mgr Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille, organisateur de ce pèlerinage, le Pape s’est rendu devant l’icône de la Sainte Famille installée sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, et a récité une prière dans laquelle il a demandé que « les merveilles de la grâce soient renouvelées ». Il a demandé à la Sainte Famille qu’elle « nous enseigne à imiter ses vertus, avec une sage discipline spirituelle ». « Fais renaître en nous l’estime du silence, rends nos familles cénacles de prières et transforme les en petites Eglises domestiques, renouvelle le désir de sainteté, soutiens le noble effort du travail, de l’éducation, de l’écoute, de la compréhension réciproque et du pardon » a-t-il encore demandé. Il a enfin prié pour que « la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille soit réveillé dans notre société ».

Encyclique du Pape François (et Benoît XVI) : La Lumière de la foi (à lire & télécharger)












LETTRE ENCYCLIQUE
LUMEN FIDEI
DU SOUVERAIN PONTIFE
FRANÇOIS

AUX ÉVÊQUES
AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES
AUX PERSONNES CONSACRÉES
ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS
SUR LA FOI








1. La lumière de la foi (Lumen Fidei) : Par cette expression, la tradition de l’Église a désigné le grand don apporté par Jésus, qui, dans l’Évangile de Jean, se présente ainsi : « Moi, lumière, je suis venu dans le monde, pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres » (Jn 12, 46). Saint Paul aussi s’exprime en ces termes : « Le Dieu qui a dit ‘Que des ténèbres resplendisse la lumière’, est Celui qui a resplendi dans nos coeurs » (2 Co 4, 6). Dans le monde païen, épris de lumière, s’était développé le culte au dieu Soleil, le Sol invictus, invoqué en son lever. Même si le soleil renaissait chaque jour, on comprenait bien qu’il était incapable d’irradier sa lumière sur l’existence de l’homme tout entière. En effet, le soleil n’éclaire pas tout le réel ; son rayon est incapable d’arriver jusqu’à l’ombre de la mort, là où l’oeil humain se ferme à sa lumière. « S’est-il trouvé un seul homme qui voulût mourir en témoignage de sa foi au soleil ? »[1] demande le martyr saint Justin. Conscients du grand horizon que la foi leur ouvrait, les chrétiens appelèrent le Christ le vrai soleil, « dont les rayons donnent la vie »[2]. À Marthe qui pleure la mort de son frère Lazare, Jésus dit : « Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (Jn 11, 40). Celui qui croit, voit ; il voit avec une lumière qui illumine tout le parcours de la route, parce qu’elle nous vient du Christ ressuscité, étoile du matin qui ne se couche pas.

Une lumière illusoire ?

2. Cependant, en parlant de cette lumière de la foi, nous pouvons entendre l’objection de tant de nos contemporains. À l’époque moderne on a pensé qu’une telle lumière était suffisante pour les sociétés anciennes, mais qu’elle ne servirait pas pour les temps nouveaux, pour l’homme devenu adulte, fier de sa raison, désireux d’explorer l’avenir de façon nouvelle. En ce sens, la foi apparaissait comme une lumière illusoire qui empêchait l’homme de cultiver l’audace du savoir. Le jeune Nietzsche invitait sa soeur Élisabeth à se risquer, en parcourant « de nouveaux chemins (…) dans l’incertitude de l’avancée autonome ». Et il ajoutait : « à ce point les chemins de l’humanité se séparent : si tu veux atteindre la paix de l’âme et le bonheur, aie donc la foi, mais si tu veux être un disciple de la vérité, alors cherche »[3]. Le fait de croire s’opposerait au fait de chercher. À partir de là, Nietzsche reprochera au christianisme d’avoir amoindri la portée de l’existence humaine, en enlevant à la vie la nouveauté et l’aventure. La foi serait alors comme une illusion de lumière qui empêche notre cheminement d’hommes libres vers l’avenir.

3. Dans ce processus, la foi a fini par être associée à l’obscurité. On a pensé pouvoir la conserver, trouver pour elle un espace pour la faire cohabiter avec la lumière de la raison. L’espace pour la foi s’ouvrait là où la raison ne pouvait pas éclairer, là où l’homme ne pouvait plus avoir de certitudes. Alors la foi a été comprise comme un saut dans le vide que nous accomplissons par manque de lumière, poussés par un sentiment aveugle ; ou comme une lumière subjective, capable peut-être de réchauffer le coeur, d’apporter une consolation privée, mais qui ne peut se proposer aux autres comme lumière objective et commune pour éclairer le chemin. Peu à peu, cependant, on a vu que la lumière de la raison autonome ne réussissait pas à éclairer assez l’avenir ; elle reste en fin de compte dans son obscurité et laisse l’homme dans la peur de l’inconnu. Ainsi l’homme a-t-il renoncé à la recherche d’une grande lumière, d’une grande vérité, pour se contenter des petites lumières qui éclairent l’immédiat, mais qui sont incapables de montrer la route. Quand manque la lumière, tout devient confus, il est impossible de distinguer le bien du mal, la route qui conduit à destination de celle qui nous fait tourner en rond, sans direction.

Une lumière à redécouvrir


4. Aussi il est urgent de récupérer le caractère particulier de lumière de la foi parce que, lorsque sa flamme s’éteint, toutes les autres lumières finissent par perdre leur vigueur. La lumière de la foi possède, en effet, un caractère singulier, étant capable d’éclairer toute l’existence de l’homme. Pour qu’une lumière soit aussi puissante, elle ne peut provenir de nous-mêmes, elle doit venir d’une source plus originaire, elle doit venir, en définitive, de Dieu. La foi naît de la rencontre avec le Dieu vivant, qui nous appelle et nous révèle son amour, un amour qui nous précède et sur lequel nous pouvons nous appuyer pour être solides et construire notre vie. Transformés par cet amour nous recevons des yeux nouveaux, nous faisons l’expérience qu’en lui se trouve une grande promesse de plénitude et le regard de l’avenir s’ouvre à nous. La foi que nous recevons de Dieu comme un don surnaturel, apparaît comme une lumière pour la route, qui oriente notre marche dans le temps. D’une part, elle procède du passé, elle est la lumière d’une mémoire de fondation, celle de la vie de Jésus, où s’est manifesté son amour pleinement fiable, capable de vaincre la mort. En même temps, cependant, puisque le Christ est ressuscité et nous attire au-delà de la mort, la foi est lumière qui vient de l’avenir, qui entrouvre devant nous de grands horizons et nous conduit au-delà de notre « moi » isolé vers l’ampleur de la communion. Nous comprenons alors que la foi n’habite pas dans l’obscurité ; mais qu’elle est une lumière pour nos ténèbres. Après avoir confessé sa foi devant saint Pierre, Dante la décrit dans La Divine Comédiecomme une « étincelle, qui se dilate, devient flamme vive et brille en moi, comme brille l’étoile aux cieux »[4]. C’est justement de cette lumière de la foi que je voudrais parler, afin qu’elle grandisse pour éclairer le présent jusqu’à devenir une étoile qui montre les horizons de notre chemin, en un temps où l’homme a particulièrement besoin de lumière.

5. Avant sa passion, le Seigneur assurait à Pierre : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Lc 22, 32). Puis il lui a demandé d’ « affermir ses frères » dans cette même foi. Conscient de la tâche confiée au Successeur de Pierre, Benoît XVI a voulu proclamer cette Année de la foi, un temps de grâce qui nous aide à expérimenter la grande joie de croire, à raviver la perception de l’ampleur des horizons que la foi entrouvre, pour la confesser dans son unité et son intégrité, fidèles à la mémoire du Seigneur, soutenus par sa présence et par l’action de l’Esprit Saint. La conviction d’une foi qui rend la vie grande et pleine, centrée sur le Christ et sur la force de sa grâce, animait la mission des premiers chrétiens. Dans les Actes des martyrs, nous lisons ce dialogue entre le préfet romain Rusticus et le chrétien Hiérax : « Où sont tes parents ? » demandait le juge au martyr, et celui-ci répondit : « Notre vrai père est le Christ, et notre mère la foi en lui »[5]. Pour ces chrétiens la foi, en tant que rencontre avec le Dieu vivant manifesté dans le  Christ, était une « mère », parce qu’elle les faisait venir à la lumière, engendrait en eux la vie divine, une nouvelle expérience, une vision lumineuse de l’existence pour laquelle on était prêt à rendre un témoignage public jusqu’au bout.

mercredi

Pape François - Marie modèle de vie et de foi



La Vierge Marie, unie à Dieu dans le quotidien
Paroles du pape lors de l'audience générale
Rome, 23 octobre 2013 (Zenit.org)

La vie quotidienne de la Vierge Marie fut « le lieu d’un dialogue profond entre elle et Dieu, entre elle et son Fils », souligne le pape qui exhorte le croyant à vivre comme elle, « immergée dans le mystère de Dieu » et d’avoir « une relation constante » avec le Christ.

Poursuivant les catéchèses sur l’Eglise, dans le cadre de l’Année de la foi, le pape a médité sur « Marie comme image et modèle de l’Eglise », lors de l’audience générale de ce mercredi matin, 23 octobre 2013, place Saint-Pierre.

Marie, a-t-il expliqué, est « modèle de foi » parce que « la simplicité de ses milles occupations et préoccupations quotidiennes » fut « le lieu d’un dialogue profond entre elle et Dieu, entre elle et son Fils ».

« Marie a toujours vécu immergée dans le mystère de Dieu fait homme, comme sa première et parfaite disciple, méditant toute chose dans son cœur à la lumière de l’Esprit Saint, pour comprendre et mettre en pratique toute la volonté de Dieu ».

L'Eglise apporte le Christ
Le pape a exhorté à « se laisser éclairer par la foi de Marie », y compris « dans les moments de difficulté, d’épreuve, d’obscurité ».

Marie est aussi « modèle de charité », « exemple vivant d’amour » par sa disponibilité pour « apporter Jésus », et l’Eglise est comme Marie : « l’Eglise n’est pas un magasin, ni une agence humanitaire, l’Eglise n’est pas une ONG, l’Eglise est envoyée porter à tous le Christ et son Évangile ».

L’Eglise « ne s’apporte par elle-même… l'Eglise apporte Jésus, c’est le centre de l’Eglise, porter Jésus, la charité de Jésus, l’amour de Jésus », a insisté le pape, à tel point que « s’il arrivait que l’Eglise n’apportait pas Jésus, ce serait une Eglise morte ! »

Relation constante avec le Christ
Le pape a invité à se demander « quel est le genre d’amour que nous portons aux autres ? » : « un amour fort, ou faible ? Gratuit ou intéressé ? … est-ce que nous parlons mal les uns des autres ou bien nous nous préoccupons les uns des autres ? »

Enfin, « Marie est modèle d’union avec le Christ » : « toutes ses actions étaient accomplies en union parfaite avec Jésus. Cette union atteint son sommet sur le Calvaire : ici Marie s’unit au Fils dans le martyre du cœur et dans l’offrande de sa vie au Père pour le salut de l’humanité ».

Là encore, le pape a invité à un examen de conscience : « est-ce que nous nous souvenons de Jésus seulement lorsque quelque chose ne va pas ou est-ce que nous avons une relation constante, une amitié profonde, même quand il s’agit de le suivre sur le chemin de croix ? »

mardi

Sainte Bernadette Soubirous


Sainte Bernadette Soubirous 
07 janvier 1844 - 16 avril 1879

L'enfance 

C'est au moulin de Boly (ce nom lui vient de son ancien propriétaire) que Bernadette Soubirous naît le 7 janvier 1844, un an après le mariage de ses parents. Elle est baptisée le 9 janvier 1844, dans l'église paroissiale Saint-Pierre, à Lourdes (église aujourd'hui disparue). Dix ans durant, Bernadette habitera le moulin de Boly avec ses parents, Louise et François Soubirous, des meuniers qui gagnent dignement leur vie. De nos jours, un siècle et demi plus tard, la demeure n’a pas beaucoup changé : on pourrait croire que les Soubirous viennent de la quitter. Il ne manque que le ruisseau Lapacca pour faire tourner les meules du moulin : le cours d'eau a depuis lors été canalisé sous le boulevard de la Grotte.


Le moulin de Boly est loin d’être misérable avec ses deux cheminées dans les chambres, ses nombreuses ouvertures et ses pièces claires et propres. Avant les apparitions, il est exploité depuis 1786 par la famille maternelle de Bernadette, les Castérot. Pour toute la joie vécue en ce lieu, Bernadette appellera cette demeure «le moulin du bonheur».

Le couple formé par François Soubirous et Louise Castérot est un couple qui s’aime. Ce mariage d’amour va durer toute leur vie. Ils auront neuf enfants dont cinq mourront en bas âge. Auprès de ses parents, Bernadette fera une découverte très importante dans l’existence de tout homme, de toute femme : la beauté et la grandeur de l'amour humain. Cette expérience fera d’elle une personne profondément équilibrée, surtout au moment de l’épreuve, de la misère et de la maladie.

Lourdes, au milieu du XIXème siècle

Au milieu du XIXème siècle, Lourdes est un chef-lieu de canton d’environ 4 000 habitants, au pied des Pyrénées, en pays de Bigorre. Petite ville tranquille restée à l’écart de l’agitation à la mode des villes d’eau voisines, elle se situe sur la rive droite du Gave, au pied de son vieux château fort. Comme toutes les villes de son importance, elle possède sa mairie, son commissariat de police, son tribunal, son église. Parmi ses habitants, on compte des notaires, avocats, médecins, officiers, instituteurs mais aussi des personnes qui travaillent de leurs mains comme les petits artisans, carriers, manœuvres ainsi que nombreux meuniers. A cette époque où la nourriture est à base de pain et où la grande peur de manquer de farine est toujours présente, les moulins sont nombreux, s’égrenant le long d’un des ruisseaux se jetant dans le Gave : le Lapacca.

Les épreuves

En novembre 1844, Louise se brûle un sein et ne peut plus allaiter Bernadette qu’il faut envoyer en nourrice aux environs de Lourdes, à Bartrès. Bernadette y reste un an et demi.
En avril 1845, le premier deuil frappe les Soubirous : la mort de leur deuxième enfant, Jean, âgé de deux mois.

Puis, les affaires vont mal au moulin. François Soubirous est un brave homme, il n’est jamais pressé de se faire payer, surtout par les clients les plus pauvres.


En 1850, l’état de santé de Bernadette s’aggrave : elle souffre d’asthme mais aussi de maux d’estomac et de la rate. Puis, son père se crève un œil en repiquant les meules du moulin devenues trop lisses: son œil gauche a été atteint de plein fouet par un éclat.


En 1854, l’année des 10 ans de Bernadette, la famille Soubirous doit déménager. Bernadette quitte le gai moulin de son enfance.

Le mobilier des Soubirous est transporté à la maison Laborde et le père commence à chercher des travaux précaires pour nourrir ses quatre enfants. De meunier, François Soubirous devient brassier. Louise aussi s’est mise à travailler : ménages, lessives et travaux agricoles.

Durant l’automne 1855, une épidémie de choléra déferle sur Lourdes. Bernadette en réchappe mais sa santé, devenue fragile dès ses 6 ans, atteint un nouveau stade de détérioration. Cette fois, l’asthme ne la quittera plus.

Le décès de la grand-mère Castérot vient rétablir financièrement la situation précaire de la famille. Les Soubirous achètent un peu de bétail et louent le moulin de Sarrabeyrouse (commune d'Arcizac-ez-Angles, à quelques kilomètres de Lourdes, sur la route de Bagnères-de-Bigorre). Mais le contrat que François Soubirous signe est ruineux.

Durant l’hiver 1856-1857, les Soubirous dans la misère se résignent à contre-coeur à se séparer de Bernadette. Sa marraine, tante Bernarde, la prend chez elle, comme petite servante (ménage à la maison et service au comptoir du cabaret).

Un des aspects de la vie quotidienne de Bernadette durant toutes ces épreuves est sa vie de prière. Elle ignore tout du catéchisme, mais cela ne l’empêche pas d’être élevée chrétiennement. Elle sait son «Notre Père» en français et son «Je vous salue Marie». Elle porte toujours sur elle un chapelet.
En 1856, une famine est annoncée. Début 1857, à cause du chômage, les Soubirous revenus à Lourdes sont expulsés de la maison Rives et s’installent au cachot, sombre pièce de 3,72 m sur 4,40 m.

Le 27 mars 1857, la gendarmerie débarque au cachot. Elle emmène François Soubirous comme un malfaiteur : deux sacs de farine ont été volés chez le boulanger Maisongrosse et celui-ci accuse le père de Bernadette. Le voilà tombé au rang des voleurs. Il est bientôt innocenté.


En septembre 1857, Bernadette retourne à Bartrès chez sa nourrice Marie Lagües, pour soulager un peu la famille. Le soir venu, sa nourrice lui donne quelques cours rudimentaires de catéchisme. Mais Bernadette ne veut pas vivre loin des siens, loin de ceux qu'elle aime tant. De plus, elle a dans son coeur le projet de faire sa première communion et il lui tarde de bien s'y préparer. Alors, le 17 janvier 1858, elle revient à Lourdes, chez les siens, au cachot, rue des Petits Fossés.


Les apparitions de 1858



Jeudi 11 février 1858 : la première rencontre
Première apparition. Accompagnée de sa sœur et d'une amie, Bernadette se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort. Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau et aller dans la Grotte, elle entend un bruit qui ressemblait à un coup de vent, elle lève la tête vers la Grotte : "J'aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied". Bernadette fait le signe de la croix et récite le chapelet avec la Dame. La prière terminée, la Dame disparaît brusquement.

Dimanche 14 février 1858 : l'eau bénite
Deuxième apparition. Bernadette ressent une force intérieure qui la pousse à retourner à la Grotte malgré l'interdiction de ses parents. Sur son insistance, sa mère l'y autorise ; après la première dizaine de chapelet, elle voit apparaître la même Dame. Elle lui jette de l'eau bénite. La Dame sourit et incline la tête. La prière du chapelet terminée, elle disparaît.

Jeudi 18 février 1858 : la Dame parle
Troisième apparition. Pour la première fois, la Dame parle. Bernadette lui présente une écritoire et lui demande d'écrire son nom. Elle lui dit : "Ce n'est pas nécessaire.", et elle ajoute : "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre. Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?"

Vendredi 19 février 1858 : le premier cierge
Quatrième apparition. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge bénit et allumé. C'est de ce geste qu'est née la coutume de porter des cierges et de les allumer devant la Grotte.

Samedi 20 février 1858 : la grande tristesse
Cinquième apparition. La Dame lui a appris une prière personnelle. A la fin de la vision, une grande tristesse envahit Bernadette.

Dimanche 21 février 1858 : "Aquero"
Sixième apparition. La Dame se présente à Bernadette le matin de bonne heure. Une centaine de personnes l'accompagnent. Elle est ensuite interrogée par le commissaire de police Jacomet. Il veut lui faire dire ce qu'elle a vu. Bernadette ne lui parle que d' "Aquero" (cela).

Mardi 23 février 1858 : le secret
Septième apparition. Entourée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la Grotte. L'Apparition lui révèle un secret "rien que pour elle ".

Mercredi 24 février 1858 : «Pénitence !»
Huitième apparition. Message de la Dame : "Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! "

Jeudi 25 février 1858 : la source
Neuvième apparition. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette raconte : "Elle me dit d'aller boire à la source (…). Je ne trouvai qu'un peu d'eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. Elle me fit également manger une herbe qui se trouvait près de la fontaine puis la vision disparut et je m'en allai." Devant la foule qui lui demande: "Sais-tu qu'on te croit folle de faire des choses pareilles ?, elle répond : "C'est pour les pécheurs."

Samedi 27 février 1858 : silence
Dixième apparition. Huit cents personnes sont présentes. L'Apparition est silencieuse. Bernadette boit l'eau de la source et accomplit les gestes habituels de pénitence.

Dimanche 28 février 1858 : pénitence
Onzième apparition. Plus de mille personnes assistent à l'extase. Bernadette prie, baise la terre et rampe sur les genoux en signe de pénitence. Elle est ensuite emmenée chez le juge Ribes qui la menace de prison.

Lundi 1er mars 1858 : la première miraculée de Lourdes
Douzième apparition. Plus de mille cinq cents personnes sont rassemblées et parmi elles, pour la première fois, un prêtre. Dans la nuit, Catherine Latapie, une amie lourdaise, se rend à la Grotte, elle trempe son bras déboîté dans l'eau de la source : son bras et sa main retrouvent leur souplesse.

Mardi 2 mars 1858 : le message aux prêtres
Treizième apparition. La foule grossit de plus en plus. La Dame lui demande : "Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle". Bernadette en parle à l'abbé Peyramale, curé de Lourdes. Celui-ci ne veut savoir qu'une chose : le nom de la Dame. Il exige en plus une preuve : voir fleurir en plein hiver le rosier (l'églantier) de la Grotte.

Mercredi 3 mars 1858 : le sourire de la Dame
Quatorzième apparition. Dès 7 heures le matin, en présence de trois mille personnes, Bernadette se rend à la Grotte, mais la vision n'apparaît pas ! Après l'école, elle entend l'invitation intérieure de la Dame. Elle se rend à la Grotte et lui redemande son nom. La réponse est un sourire. Le curé Peyramale lui redit : "Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu'elle dise son nom et qu'elle fasse fleurir le rosier de la Grotte".

Jeudi 4 mars 1858 : huit mille personnes à la Grotte
Quinzième apparition. La foule toujours plus nombreuse (environ huit mille personnes) attend un miracle à la fin de cette quinzaine. La vision est silencieuse. Le curé Peyramale campe sur sa position. Pendant vingt jours, Bernadette ne va plus se rendre à la Grotte : elle n'en ressent plus l'irrésistible attrait.

Jeudi 25 mars 1858 : la Dame révèle enfin son nom
Seizième apparition. La vision révèle enfin son nom, mais le rosier (ou églantier) sur lequel elle pose les pieds au cours de ses Apparitions ne fleurit pas. Bernadette raconte : "Elle leva les yeux au ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues et ouvertes vers la terre, et me dit: Que soy era immaculada councepciou". Bernadette part en courant et répète sans cesse, sur le chemin, des mots qu'elle ne comprend pas. Ces mots troublent le brave curé. Bernadette ignorait cette expression théologique qui désigne la Sainte Vierge. Quatre ans plus tôt, en 1854, le pape Pie IX en avait fait une vérité de la foi catholique (dogme).

Mercredi 7 avril 1858 : le miracle du cierge
Dix-septième apparition.Pendant cette Apparition, Bernadette tient son cierge allumé. La flamme entoure longuement sa main sans la brûler. Ce fait est immédiatement constaté par le médecin, le docteur Douzous.

Vendredi 16 juillet 1858 : la toute dernière apparition
Dix-huitième apparition. Bernadette ressent le mystérieux appel de la Grotte, mais l'accès à Massabielle est interdit et fermé par une palissade. Elle se rend donc en face, de l'autre côté du Gave... et voit la Vierge Marie, une ultime fois : "Il me semblait que j'étais devant la grotte, à la même distance que les autres fois, je voyais seulement la vierge, jamais je ne l'ai vue aussi belle !".


Le discernement


Au lendemain des apparitions, Bernadette s'interroge sur le sens à donner à sa vie. Elle se sent appelée à devenir religieuse, mais dans quelle congrégation? Elle se met en recherche, d'abord attirée par le carmel de Bagnères-de-Bigorre. En 1860-1861, elle parle aussi de rejoindre un ordre religieux dédié à saint Bernard. Elle aimerait y entrer pour les veilles, jeûnes, discipline et autres mortifications qui s'y vivent… mais sa mauvaise santé semble être un obstacle ainsi que sa pauvreté car une dot est demandée.

En 1863, les sœurs de la Charité de Nevers, en mission à l’hospice de Lourdes, l’orientent vers le soin des malades. Pour Bernadette, à leurs côtés, c'est une expérience décisive. Ce qu’elle apprécie, entre autres, chez les sœurs de Nevers, c’est leur discrétion à son égard, en contraste avec d’autres, qui la sollicitent de toutes parts. Elle dira plus tard : «Je vais à Nevers parce qu’on ne m’y a pas attirée».

Le 27 septembre 1863, Bernadette a une conversation très intéressante sur son avenir avec Mgr Forcade, évêque de Nevers, de passage à Lourdes. Les mois suivants, Bernadette mûrit son discernement. Le 4 avril 1864, après une messe célébrée à l’hospice de Lourdes, elle va trouver la supérieure des religieuses, sœur Alexandrine Roques et lui dit : «Je sais maintenant, ma chère Mère, où je dois me faire religieuse […]. Chez vous, ma chère Mère».

Du 4 octobre au 19 novembre 1864, Bernadette est partie se reposer, loin de Lourdes, sans avoir la réponse à sa demande du 4 avril. A Nevers, la supérieure, Mère Joséphine Imbert, hésite : elle s’inquiète des perturbations que la célébrité de Bernadette risque d’entraîner pour la maison religieuse qui la recevrait. Mère Marie-Thérèse Vauzou, la maîtresse des novices, émet un avis favorable. L’évêque de Nevers appuie la demande.

Le 19 novembre 1864, en rentrant à Lourdes, Bernadette trouve une bonne nouvelle : la réponse est positive. Le postulat peut donc commencer dès à présent, depuis Lourdes. Mais Bernadette tombe gravement malade, de début décembre 1864 à la fin du mois de janvier 1865. Sa convalescence est attristée par le décès de Justin, l'un de ses petits frères.

Bernadette commence finalement son postulat en février 1865. En avril 1866, elle rédige sa demande d'entrée au noviciat de Nevers. Désormais, elle peut rejoindre la maison-mère des Soeurs de la Charité.

Le 28 avril 1866, Bernadette annonce son départ pour Nevers. Mais Mgr Laurence, l'évêque de Tarbes, tient à ce qu’elle soit présente à l’inauguration de la crypte (érigée à l'aplomb de la Grotte, dans le sanctuaire naissant). Bernadette assiste à la célébration et participe à la première procession officielle qui répond à la demande de la Vierge Marie. A cette occasion, Bernadette subit les assauts des curieux. Mgr Laurence autorise vite le départ de Bernadette pour Nevers.

Le 3 juillet 1866, toute la famille Soubirous est réunie au moulin Lacadé - nouveau lieu d'habitation - pour le repas d’adieu. A Lourdes, Bernadette aura mûri pendant huit ans sa vocation de baptisée.


La vocation religieuse

Du 4 au 7 juillet 1866, Bernadette voyage de Lourdes vers Nevers. Une fois arrivée à la maison-mère des Soeurs de la Charité, après le témoignage qu’elle fera des apparitions, Bernadette coiffe le petit bonnet et revêt la pèlerine de postulante. Bernadette a formellement précisé qu’elle venait pour «se cacher».

Bernadette a le mal du pays. Elle dira : «C’est le plus grand sacrifice de ma vie». Elle surmonte ce déracinement avec courage, mais aussi avec humour. De plus, elle assume sans arrière-pensée cette nouvelle étape : «Ma mission est finie à Lourdes», «Lourdes n’est pas le ciel».

Bernadette prend l’habit religieux le 29 juillet 1866, trois semaines après son arrivée, avec 42 autres postulantes. Elle reçoit le nom de sœur Marie-Bernard.

En septembre 1866, Bernadette voit son état de santé s’aggraver. En octobre 1866, elle est à toute extrémité. Le docteur Robert Saint-Cyr, médecin de la communauté, assure qu’elle ne passera pas la nuit. Mère Marie-Thérèse juge bon que Bernadette face profession in articulo mortis... Elle survivra à cette nuit.

En décembre 1866, Bernadette apprend le décès de sa maman, Louise. Elle avait 41 ans.

Le 2 février 1867, Bernadette, guérie, revient au noviciat.


Le 30 octobre 1867, Bernadette fait profession entre les mains de Mgr Forcade, l'évêque de Nevers. Elle s’engage pour la vie à pratiquer les vœux de «pauvreté, chasteté, obéissance et charité». Chaque professe reçoit : le crucifix, le Livre des Constitutions, la lettre d’obédience et son affectation dans une maison religieuse. Bernadette est affectée à la maison-mère en tant qu'aide infirmière.


En 1869, Bernadette est confrontée à de nouveaux problèmes de santé. En mars 1871, elle apprend le décès de son papa, François.

De 1875 à 1878, la maladie progresse et c'est souffrante que Bernadette prononce ses vœux perpétuels.

Le 11 décembre 1878, Bernadette s’alite définitivement, dans sa "chapelle blanche" comme elle appelle le grand lit à rideaux dans lequel elle passe ses longues nuits d'insomnie.

Le 16 avril 1879, Bernadette décède : elle entre dans la Vie pour retrouver à jamais Jésus et la Vierge Marie, mais aussi tous ceux qui lui sont chers. Le 30 mai 1879, son cercueil est descendu dans le caveau de l’oratoire Saint-Joseph, dans le jardin de la maison-mère des Soeurs de la Charité de Nevers.

Treize années durant, Bernadette aura pleinement vécu sa vocation de religieuse.


Le corps intact de Bernadette, à Nevers

L'instruction de la cause de béatification de Bernadette, décédée à Nevers le 16 avril 1879, va nécessiter l’exhumation du corps. Cela se fait en trois temps : septembre 1909, avril 1919 et avril 1925. A la grande surprise des observateurs, le corps de Bernadette est découvert intact. Un véritable mystère qui n'est cependant pas unique au monde. La science et la médecine émettent des hypothèses.

Depuis le 3 août 1925, le corps de Bernadette repose dans une châsse de verre située dans la chapelle de l'ancien couvent Saint-Gildard, à Nevers. Le site est celui de la maison-mère des Soeurs de la Charité, appelée maintenant "Espace-Bernadette-Soubirous-Nevers". Sur le visage et sur les mains de Bernadette ont été déposés de très fins masques de cire.

«Les pèlerins qui défilent à Nevers devant la châsse où demeure ce corps en attente de la résurrection perçoivent là un témoignage de cette destinée : la lumière y a jailli de la nuit, et le bonheur, du malheur, comme la Gloire de la Croix du Christ».
Père René Laurentin
Espace-Bernadette-Soubirous-Nevers
34, rue Saint-Gildard
58000 Nevers (France)
Tél : +33 (0)3 86 71 99 50
Fax : +33 (0)3 86 71 99 51


Une petite châsse dans les Sanctuaires de Lourdes
Il existe dans les Sanctuaires de Lourdes une petite châsse contenant des reliques de Bernadette : elle est située, à l'année, dans une petite chapelle située à l'entrée de la crypte, sous la basilique de l'Immaculée Conception. Chaque année, le 18 février, la châsse est portée en procession dans les rues de la cité mariale.


La béatification de Bernadette, en 1925

Le 2 juin 1925, dans la salle du Consistoire, le pape Pie XI déclare que l'on peut proclamer Bernadette "bienheureuse".



Le matin du dimanche 14 juin 1925, en la fête du Très Saint-Sacrement, la basilique Saint-Pierre de Rome vibre de joie, étincelle de lumière. Sous ses voûtes et sa coupole dorées, une foule immense se trouve assemblée aux côtés de Mère Marie-Thérèse Bordenave, supérieure générale de la congrégation des Soeurs de la Charité de Nevers, et d'un grand nombre de ses religieuses.

Le texte de la béatification est sitôt lu que de partout éclatent les applaudissements. Puis on entonne le chant duTe Deum alors que les cloches de Saint-Pierre se mettent à sonner. Dans le même temps, une représentation de Bernadette est dévoilée : elle montre la petite Lourdaise portée par des anges vers la Vierge Immaculée qui lui tend les bras. Dès lors, Bernadette, honorée comme bienheureuse, a sa fête liturgique, son office propre, là où Rome le permet. On peut exposer et vénérer publiquement ses reliques.

Le 3 août 1925, le corps préservé intact de Bernadette est déposé dans le choeur de la chapelle du couvent Saint-Gildard, à Nevers (France). Il s'y trouve toujours.



La canonisation de Bernadette, en 1933

Le 8 décembre 1933, Bernadette est proclamée "sainte".


Le pape Pie XI prononce depuis Rome, solennellement, la formule de la canonisation de Bernadette: «En l'honneur de la Très Sainte et Indivisible Trinité, pour l'exaltation de la foi catholique et pour l'accroissement de la religion chrétienne, par l'autorité de Notre Seigneur Jésus Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et la Notre, après une mûre délibération et ayant souvent imploré le secours divin, de l'avis de Nos vénérables frères les cardinaux de la Sainte Église Romaine, les Patriarches, les Archevêques et Évêques, Nous déclarons et définissons Sainte la bienheureuse Marie-Bernard Soubirous et l'inscrivons dans le catalogue des Saints, statuant que sa mémoire sera pieusement célébrée dans l'Église universelle le 16 avril de chaque année, jour de sa naissance au ciel. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit».

A l'issue de la messe solennelle célébrée par le pape Pie XI, le chant de l'Ave Maria est spontanément entonné par la foule comme il l'est aux Sanctuaires à Lourdes.



Extrait de l'allocution du pape Pie XI pour la canonisation de Bernadette Soubirous

[...] "C’est la Sainte Vierge Immaculée qui vous a convoqués pour l’honorer elle-même et honorer sa petite servante, la petite, la grande sainte Bernadette, devenue la confidente de la Reine du Ciel. [...] La vie et la sainteté de Bernadette sont un fruit admirable et complet de la Rédemption. La nouvelle Sainte nous enseigne ce que le monde dédaigne et méprise : la vie cachée, la vie humble, de renoncement, qui est une des grandes leçons du Rédempteur, nous indiquant aussi ce précieux et divin enseignement : “Apprenez de Moi que je suis doux et humble de coeur”. L’Evangile se résume en cette leçon essentielle. Telle est bien la finalité de la vie chrétienne, la raison dernière des enseignements du Rédempteur qui, au cours de sa vie parmi les hommes, de Bethléem au Calvaire, est venu précisément pour que les âmes aient la vie, au sens strict du mot, et l’aient surabondamment. Le sentiment d’humilité qu’il a apporté au monde était totalement inconnu du monde païen, comme nous le constatons encore dans les régions qui ne sont pas évangélisées, infestées par les erreurs et les horreurs de toutes sortes. Quel contraste ! Après dix-neuf siècles, sainte Bernadette vient encore rappeler cette grande leçon à un monde où sévissaient l’arrogance de l’esprit, la superbe du coeur et le mépris de l’humilité, la petite sainte de Lourdes a été un parfait modèle de douceur et d’humilité. [...].

"Et maintenant Nous allons vous bénir et Nous mettons en cette bénédiction tous les désirs que Notre coeur peut former. Qu’elle descende sur vous tous, sur chacun, sur chacune, non seulement sur vous ici présents, mais encore sur tous ceux auxquels vous pensez. Qu’elle descende sur toutes les personnes que chacun de vous porte dans son coeur ; qu’elle descende sur vos maisons, vos familles, vos parents, tout ce que vous avez de plus cher, en un mot, sans oublier vos chers enfants, prédilection du divin Rédempteur et objet spécial de Notre sollicitude paternelle. Car nous désirons les voir, ces jeunes, profiter largement eux aussi des fruits de la Rédemption,Nous voulons les voir soustraits à tout ce qui pourrait les empêcher de profiter de ces fruits. Car nous avons le droit de compter sur cette jeunesse. Ces jeunes sont au commencement de la vie, c’est pourquoi Nous les bénissons avec préférence, pour que ces bénédictions les accompagnent dans les difficultés de l’existence.


[...] “Vous êtes venus renouveler pour Nous cette joie que nous avons goûtée à Saint-Pierre, au cours de la cérémonie où vous apportiez la contribution de votre présence si autorisée, si attendue, si justifiée, et celle de votre foi, de votre dévotion, de votre prière. Ce fut vraiment une cérémonie comme on en a rarement vu, peut-être jamais, d’aussi magnifique et d’aussi recueillie. Nous sommes heureux de vous bénir encore, de saluer en vous Lourdes, cité si heureuse et si fortunée par le choix de la Vierge Marie, pays privilégié et théâtre d’événements grandioses, où la Vierge par ses confidences à sa fidèle disciple, attire d’innombrables multitudes qui éprouvent et magnifient sa maternelle bonté et sa puissante intercession. C’est à Lourdes que nous devons non seulement les splendeurs de l’Immaculée Conception, mais ce cadeau qui se nomme votre et Notre sainte Bernadette.” [...]


“La présence des Lourdais à Nos pieds, nous rappelle nécessairement les choses magnifiques vues et admirées par Nous à Lourdes, où Nous avons pu goûter dans toute sa plénitude la douceur profonde qu’apportent à l’âme la magnificence et la sainteté de ce lieu béni, la beauté du pays et de ses montagnes, la Grotte miraculeuse vraiment mariale par excellence. Cette douceur, Nous l’avons goûtée plus intimement lors de notre première visite à Lourdes où se trouvaient seulement une famille de pèlerins de Shanghaï, le père, la mère et la fille qui étaient venus à la Grotte faire une visite d’action de grâce, à la suite d’un miracle obtenu et duquel Nous avons vu un signe évident. La beauté précieuse du silence et de la solitude qui, ce jour-là, contrastaient éloquemment et de façon suggestive avec les habituels élans de ferveur collective et les clameurs de la multitude, incitait l’âme à la confiance et à la foi, la conduisait à entendre la voix de la Vierge et à jouir de l’enchantement de son visage maternel. Quelle beauté, aussi dans la succession des nombreux et grands pèlerinages, les processions solennelles et la vue de tant de douleurs, de tant de souffrances, de patience héroïque, d’espérance et d’aspirations, lorsque Jésus, Dieu tout puissant, passe sous les Espèces Eucharistiques au milieu des acclamations, comme il passait au milieu des foules, au temps de sa vie mortelle”. [...]


      10   Vidéos



Vie de Sainte Bernadette

Les 18 apparitions (sous forme de bande dessinée)

Bernadette Soubirous - L'Amour et l'Espoir

Bernadette par elle-même

Bernadette authentique par René Laurentin

Le corps incorruptible de Sainte Bernadette, visible au couvent de Nevers

Présentation de Lourdes


Témoignages de pèlerins


Lourdes, mosaïque de lumière


Lourdes, dans les pas des bénévoles


Pape François - Persévérer dans la prière, insister avec Dieu

samedi

Messes de semaine, adoration, louanges et groupes de prières sur la Métropole Lilloise (à compléter par vos soins)


Rendez-vous ici pour compléter la carte (nécessite un compte Gmail ou Google)  :
Cliquez sur l'image
ADORATION

Témoignage sur l'Adoration Eucharistique

Testimony about adoration



De Lille à Dunkerque - Structures catholiques en Flandre 

From Lille to Dunkerque - Catholic monuments in French Flanders




lundi

Après 7 mois de pontificat, portrait du Pape François

On l’acclame. Il fascine les croyants, les agnostiques, les athées, ceux qui appartiennent à d’autres religions.

Pourquoi est-il si populaire ?

Tous les papes sont uniques, mais François est vraiment un pape extraordinaire, incroyable. Il nous étonne chaque jour davantage.

Il a un comportement inattendu. Il vit dans une chambre d’hôtel, voyage dans des voitures ordinaires et, lorsque c’est possible, sans escorte. Il est vêtu sobrement, chaussé de gros souliers cabossés. Il porte une croix pectorale en argent et il a fallu insister pour qu’il accepte que l’on fasse dorer son anneau.

Il visite, console et confesse les détenus, les malades du sida, les personnes qui ont des problèmes psychiques. Pas un Jeudi saint qu’il n’ait célébré hors de sa cathédrale, dans les prisons, les hôpitaux, les cliniques psychiatriques, les maisons de retraite, les orphelinats, les favelas, les quartiers les plus pauvres et les plus mal famés.

C’est une expérience particulière de le voir se déplacer au milieu de la foule. Il réconforte et calme les malades et les personnes handicapées, attrape au vol un chapelet qu’on lui envoie, remet la sucette dans la bouche d’un enfant qui pleure, signe la jambe plâtrée d’une adolescente en fauteuil roulant, salue et embrasse chacun, bénit, conseille, écoute les enfants et les personnes âgées, dialogue intensément avec la foule, l’invite à répondre à ses questions et réclame sa prière, parfois en silence.
Beaucoup sont émus.

Et puis, il téléphone en personne. C’est lui qui va chercher les brebis perdues. Il partage leurs souffrances, les appelle par leur nom, les rassure, trouve des solutions, en véritable père qui ne refuse pas sa présence et qui ramène à Dieu toutes les brebis perdues.

Il suscite un enthousiasme surprenant

Avec 10 millions de « followers » sur Twitter, le pape s’est vu attribuer récemment l’Oscar de la toile, comme Personnage de l’année au Blogfest 2013, barrant toute concurrence sur Internet.
Au Vatican, deux mille lettres lui parviennent chaque jour.

L’Angelus et l’audience du mercredi rassemblent plus de cent mille personnes, dépassant largement les records marqués par les papes précédents.

Des curés de paroisse témoignent que, depuis l’élection du pape François, jamais on n’a vu autant de personnes faire la queue pour se confesser.

En Pologne, il paraît que les demandes d’entrée au séminaire ont beaucoup augmenté ces sept derniers mois et un sondage, en Russie, a révélé que 71% de la population souhaite que le pape se rende à Moscou.

D’après un autre sondage, mené par l’Institut Toniolo auprès d’un millier de jeunes, 83,6% d’entre eux considèrent que les paroles choisies sont adaptées au monde contemporain, capables de rejoindre le cœur des personnes. Le pape est sympathique à 91,5% des personnes interrogées et 81% d’entre elles affirment qu’il peut obtenir une plus grande cohérence morale entre les comportements et les valeurs affirmées.

Quel est son secret ?

Si rien ne le différencie de ses prédécesseurs sur le plan doctrinal, en revanche, l’approche a changé. Le pape François ne se soucie pas des critiques, ne répond jamais au mal par le mal, n’accepte pas d’alimenter les polémiques ; au contraire, comme saint François, il va vers ses ennemis et essaie de les embrasser, de leur expliquer le sacrifice du Christ et il leur propose de s’abaisser ensemble sous la Croix, faisant de la faiblesse l’arme qui permet de trouver la paix.

Voici ce qu’il a dit, à ce sujet, aux rédacteurs de « La Civiltà cattolica », le 14 juin dernier, à l’occasion du 163eme anniversaire de la revue : « Il est vrai que l’Église demande d’être durs avec les hypocrisies, qui sont le fruit d’un cœur fermé, mais son devoir principal n’est pas de construire des murs, mais des ponts, c’est d’établir un dialogue avec tous les hommes, même avec ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne, tout en respectant les valeurs humaines élevées, et même ‘avec ceux qui s’opposent à l’Église et la persécutent de diverses manières’  (Vatican II, Gaudium et spes, 92)».

« Dialoguer signifie être convaincu que l’autre a quelque chose de bon à dire, faire de la place à son point de vue, à son opinion, à ses propositions, sans tomber, bien sûr, dans le relativisme. Et pour dialoguer, il faut lâcher ses défenses et ouvrir les portes ».

Et le pape François ajoutait : « Il y a tellement de questions humaines sur lesquelles discuter et partager, et dans le dialogue, il est toujours possible de s’approcher de la vérité qui est un don de Dieu et qui nous enrichit mutuellement. »

Le pape Bergoglio a rappelé l’affirmation de saint Ignace de Loyola: « il faut chercher et trouver Dieu en toutes choses ».

Dans son interview accordée à « La Civiltà cattolica », il s’explique : « J’ai une certitude dogmatique : Dieu est dans la vie de toute personne, Dieu est dans la vie de chacun de nous. Même si la vie de quelqu’un est un désastre, si elle est détruite par les vices, par la drogue ou par n’importe quoi d’autre, Dieu est dans sa vie. On peut et on doit le chercher dans toute vie humaine. Même si la vie d’une personne est un terrain couvert d’épines et de mauvaises herbes, il y a toujours en elle un espace où le bon grain peut pousser. Il faut avoir confiance en Dieu ».

Dans ce contexte, voici ce qu’il a écrit sur la diffusion de la foi dans l’encyclique « Lumen fidei » : «Il résulte alors clairement que la foi n’est pas intransigeante, mais elle grandit dans une cohabitation qui respecte l’autre. Le croyant n’est pas arrogant ; au contraire, la vérité le rend humble, sachant que ce n’est pas lui qui la possède, mais c’est elle qui l’embrasse et le possède. Loin de le raidir, la sécurité de la foi le met en route, et rend possible le témoignage et le dialogue avec tous. » (34).

À la question de savoir comment se comporter face à ceux qui attaquent ou persécutent l’Église, le pape François répond comme l’a fait le bienheureux croate Miroslav Bulesic : « Ma vengeance est le pardon ! », expliquant que « le martyre est amour, et c’est la victoire sur toute forme de haine ».

Le bienheureux Jerzy Popieluszko, martyr polonais, a lui aussi souligné que le devoir des chrétiens est de combattre « le mal, et non ses victimes ».

L’enseignement de saint Paul, dans la Lettre aux Romains, est aussi très clair : « Ne te laisse pas vaincre par le mal, sois vainqueur du mal par le bien » (12,21).

Le mal n’est pas vaincu par le mal : sur cette voie, en effet, au lieu d’être vainqueur du mal, on se fait vaincre par lui.

À ce sujet, avant l’Angelus du 15 septembre, le pape a expliqué que la justice humaine est trop limitée pour nous sauver et que si nous pratiquons « œil pour œil, dent pour dent », jamais nous ne sortirons de la spirale du mal.

La justice de Dieu est bien différente : devant les péchés et le mal, il a accepté la Croix et a donné sa vie pour nous.

Le pape François a une identité profondément forgée dans l’Évangile

Pour le Père Bergoglio, « il faut soigner le malade, même lorsqu’il inspire de la répulsion ». « Cela me fait horreur d’aller dans les prisons, a-t-il raconté, parce que ce que l’on y voit est très dur, mais j’y vais quand même parce que le Seigneur désire que je sois en contact avec ceux qui sont dans le besoin, les pauvres, les personnes qui souffrent ».

On sait que Bergoglio avait l’habitude d’aller dans les quartiers les plus mal famés de Buenos Aires et qu’il a réussi à y faire émerger des vocations.

Lorsqu’il a rencontré les jeunes détenus le Jeudi saint, 28 mars, il a souligné que, en faisant le geste de laver les pieds des autres, le Seigneur qui est le plus important, celui qui est le plus élevé, nous montre que le devoir des plus grands est de servir les plus petits.

« S’aider mutuellement, a poursuivi le pape François, voilà ce que Jésus nous enseigne et c’est cela que je suis venu faire. Je le fais avec mon cœur parce que c’est mon devoir. En tant que prêtre et évêque, je dois être à votre service. Je vous aime, et j’aime faire cela parce que c’est ce que m’a enseigné le Seigneur, mais vous aussi, aidez-vous toujours les uns les autres et, en nous aidant ainsi, nous nous faisons du bien mutuellement. »

Le pape a une idée très claire de ce que signifie servir. Aux 132 chefs d’État et princes régnants qui sont venus à Rome pour la messe d’inauguration du pontificat, il a expliqué que « le vrai pouvoir est le service ». « N’oublions jamais, a-t-il souligné, que le vrai pouvoir est le service et que le pape aussi, pour exercer le pouvoir, doit entrer toujours plus dans ce service dont le sommet lumineux est la Croix. »

Avant de recevoir les représentants de trente Églises chrétiennes, il a fait supprimer le trône et l’a remplacé par un simple siège. Il les a reçus en tant qu’évêque de Rome et s’est présenté comme « serviteur des serviteurs ».

Toute sa vie, le Père Bergoglio a lutté contre lui-même pour être proche de Jésus. Il l’a cherché dans le visage des pauvres, des malades, des pécheurs, des détenus, de ceux qui sont loin ou désespérés. En rencontrant la souffrance, la douleur, le désespoir, la Croix, le Père Bergoglio revit la passion de Jésus ; en contemplant et en soignant les blessures, il croit - et il l’espère - que le sang du Christ continue de laver tous les péchés. C’est comme une Eucharistie vécue quotidiennement à travers le soin compatissant des corps et des âmes.

Le 7 avril, Journée de la miséricorde, il expliquait à ce sujet : « Dans ma vie personnelle, j’ai vu tant de fois le visage miséricordieux de Dieu et sa patience ; j’ai vu aussi tant de personnes qui avaient le courage d’entrer dans les plaies de Jésus en lui disant : Seigneur, je suis là, accepte ma pauvreté, cache mon péché dans tes plaies, lave-le par ton sang. Et j’ai toujours vu que Dieu le faisait, il écoutait, consolait, lavait, aimait. »

Lors de sa rencontre avec le collège des cardinaux, le 15 mars, le pape François leur a adressé une invitation à « ne jamais céder au pessimisme »: « Ne cédons jamais au pessimisme et au découragement, à cette amertume que le diable nous offre chaque jour », a-t-il insisté : « ayons la ferme assurance que l’Esprit-Saint continue d’agir et cherchons de nouvelles méthodes pour annoncer l’Évangile. »

L’humilité et la miséricorde

L’humilité est une des paroles fréquemment utilisées par le pape François et dont il témoigne. Dans un essai publié par la maison d’édition EMI et intitulé  « Umiltà, la strada verso Dio » (« Humilité, la route qui mène à Dieu »), Jorge Mario Bergoglio a écrit : « C’est le Christ qui nous permet d’accéder à notre frère si nous nous abaissons ». Pour le pape François, « notre chemin sur la route du Seigneur implique d’assumer l’abaissement de la Croix. S’accuser, c’est assumer le rôle du coupable, comme l’a assumé le Seigneur en se chargeant de nos fautes », par conséquent « c’est le Christ lui-même qui permet d’accéder à notre frère à partir de notre abaissement ».

Le commentaire de l’archevêque de Buenos Aires s’inspire de certaines pensées de Dorothée de Gaza. Cet abbé, moine et ermite du VIème siècle écrivait en effet : « Crois que tout ce qui nous arrive, même les plus petites choses, vient de la providence de Dieu et tu supporteras sans impatience tout ce qui adviendra. (…) Crois que le mépris et les offenses sont des remèdes à l’orgueil de ton âme et prie pour ceux qui te traitent mal, en les considérant comme de véritables médecins ».

Et encore : « Ne cherche pas à connaître le mal qui est dans ton prochain et n’alimente pas de soupçons à son sujet. Et si notre malice en fait naître, cherche à les transformer en pensées bienveillantes ».

On raconte que Abba Zossima, un des maîtres de Dorothée de Gaza, disait qu’il faut penser à celui qui fait du mal « comme à un médecin envoyé par le Christ », « un bienfaiteur », parce que « tout est un appel à la conversion, à rentrer en soi-même et à découvrir la solidarité avec les pécheurs ».

La question de la morale

Comme beaucoup l’ont remarqué, la véritable nouveauté du pape François se trouve davantage au niveau du comportement qu’au plan doctrinal : « La première réforme, dit-il, doit être celle du comportement. Les ministres de l’Évangile doivent être des personnes capables de réchauffer le cœur des personnes, de marcher avec elles dans la nuit, de dialoguer et même de descendre dans leur nuit, dans leur obscurité, sans se perdre. Le peuple de Dieu veut des pasteurs et non des fonctionnaires ou des employés de l’État ».

« Je rêve, a-t-il ajouté, d’une Église qui soit mère et pasteur. Les ministres de l’Église doivent être miséricordieux, prendre en charge les personnes en les accompagnant comme le Bon Samaritain qui lave, nettoie, soulage son prochain. Cela, c’est l’Évangile pur. Dieu est plus grand que le péché. Les réformes d’organisation et de structures sont secondes, ce qui veut dire qu’elles viennent après. »

Il est vrai que certains se sentent orphelins de Benoît XVI et de Jean-Paul II, et disent qu’ils ne se retrouvent pas dans les paroles du pape François, surtout en matière de morale.

Et pourtant, lorsqu’il était archevêque, le Père Bergoglio a toujours été attaché et fidèle à la doctrine.

Sur l’accueil des personnes divorcées, sur la pratique de l’homosexualité, sur les personnes qui ont choisi une interruption volontaire de grossesse, sur le célibat, etc. le pape François n’apporte aucune nouveauté doctrinale ; il est extrêmement fidèle à ce qui est écrit dans le Catéchisme de l’Église catholique.

Il s’en est expliqué dans l’interview à « La Civiltà Cattolica » : « Nous ne pouvons pas insister uniquement sur les questions liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’utilisation des méthodes contraceptives. Cela n’est pas possible. Je n’ai pas beaucoup parlé de ces questions et on me l’a reproché. Mais quand on en parle, il faut en parler dans un contexte. La pensée de l’Église, de toutes façons, on la connaît et je suis un fils de l’Église, mais il n’est pas nécessaire d’en parler sans cesse. »

« Je vois clairement que ce dont l’Église a le plus besoin aujourd’hui, c’est de la capacité à soigner les blessures et à réchauffer le cœur des fidèles, de la proximité, du contact. Je vois l’Église comme un hôpital sur un champ de bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol et si son taux de sucre est élevé ! Il faut soigner ses blessures. Ensuite, nous pourrons parler de tout le reste. Soigner les blessures, soigner les blessures... Et il faut commencer en partant d’en bas. »

À l’Angelus du 7 avril, le pape a rappelé les paroles de Jésus : « Pierre, n’aie pas peur de ta faiblesse, aie confiance en moi » ; et Pierre comprend, il sent le regard d’amour de Jésus et il pleure. Comme il est beau, ce regard de Jésus, quelle tendresse ! Frères et sœurs, ne perdons jamais confiance en la patiente miséricorde de Dieu ! ».