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Pape François : Rien ne surpasse l'Amour de Dieu


Laisse-toi regarder par Jésus
Angélus du 3 novembre 2013

"Si tu as un poids sur la conscience, si tu as honte de tant de choses que tu as commises, arrête-toi un peu, n’aie pas peur. Pense qu’il y a quelqu’un qui t’attend parce que tu as cessé de te souvenir ; et ce quelqu’un c’est ton père, c’est Dieu qui t’attend !": c'est en ces termes que le pape François a commenté l’Évangile de la rencontre de Jésus et de Zachée, lu lors de la messe de ce dimanche 3 novembre.

Le pape redit, selon un leitmotiv de ses conseils spirituels: "Laisse-toi regarder par Jésus".

Le pape a souligné que dans ce passage de l’Évangile de Luc, Jésus monte à Jérusalem en passant par Jéricho: "C’est la dernière étape d’un voyage qui résume le sens de toute la vie de Jésus, dédiée à chercher et sauver les brebis perdues de la maison d’Israël."

Zachée, "exploiteur et voleur", complice avec "l'occupant romain", monte sur un arbre pour voir Jésus. Le pape raconte: "Quand Jésus arrive près de l’arbre, il l’appelle par son nom : «Zachée, descends vite : aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison » (Lc19,5). Cet homme petit de stature, rejeté par tous, et loin de Jésus, est comme perdu dans l’anonymat; mais Jésus l’appelle, et ce nom "Zachée", dans la langue de ce temps, a une belle signification, pleine d’allusions: "Zachée" en effet veut dire : "Dieu se souvient"."

Sans tenir compte des commentaires malveillants, Jésus se rend chez lui: "La joie est désormais entrée dans la maison de Zachée, la paix est entrée, le salut est entré, Jésus est entré."

Et voilà l'exhortation du pape à croire dans le pardon toujours offert: "Il n’y a pas de profession ou de condition sociale, il n’y a pas de péché ou de crime d’aucune sorte qui puisse effacer un seul de ses enfants de la mémoire ni du cœur de Dieu. Dieu se souvient, toujours, il n’oublie aucun de ceux qu’il a créés ; c’est un père toujours en attente vigilante et aimante, de voir renaître dans le cœur de son fils le désir de revenir à la maison. Et quand il reconnaît ce désir, même seulement évoqué, et si souvent, quasi inconsciemment, il se rend immédiatement présent, et par son pardon il rend le chemin de conversion et de retour plus facile."

Voilà pourquoi le pape ajoute en passant au tutoiement de ce qui l'écoutent: "Si tu as un poids sur la conscience, si tu as honte de tant de choses que tu as commises, arrête-toi un peu, n’aie pas peur. Pense qu’il y a quelqu’un qui t’attend parce que tu as cessé de te souvenir ; et ce quelqu’un c’est ton père, c’est Dieu qui t’attend ! Grimpe comme Zachée l’a fait, monte sur l’arbre de l’envie d’être pardonné ; je t’assure que tu ne seras pas déçu. Jésus est miséricordieux et il ne se lasse jamais de pardonner !"

Il insiste: "Souvenez-vous en bien, Jésus est comme cela ! (...) Accueillons-le avec joie : lui, peut nous changer, il peut transformer notre cœur de pierre en cœur de chair, il peut nous libérer de l’égoïsme et faire de notre vie un don d’amour. Jésus peut le faire : laisse-toi regarder par Jésus !"




Rien ne surpasse l'amour de Dieu
Messe pour les cardinaux et évêques défunts, homélie du pape

« Les puissances démoniaques, hostiles à l’homme, s’arrêtent, impuissantes, devant l’union d’amour intime entre Jésus et celui qui l’accueille avec foi », déclare le pape François, pour qui « cette réalité de l’amour fidèle de Dieu aide à affronter avec sérénité et force le chemin de chaque jour ».

Le François a célébré la messe en mémoire des cardinaux et évêques décédés lors de l'année passée, en la basilique Saint-Pierre, ce lundi 4 novembre 2013 au matin.

Confiant les évêques et cardinaux défunts « à la miséricorde du Seigneur », il a appelé les croyants à se préparer à rencontrer Dieu à la mort : « Nous ne savons pas la date, mais la rencontre aura lieu ».

Homélie du pape François

Dans le climat spirituel du mois de novembre, marqué par le souvenir des fidèles défunts, nous faisons mémoire de nos frères cardinaux et évêques du monde entier qui sont retournés vers le Père au cours de l’année passée. En offrant pour chacun d’eux cette Eucharistie, demandons au Seigneur de leur accorder la récompense céleste promise aux serviteurs bons et fidèles.

Nous avons écouté les paroles de saint Paul : « Oui, j’en ai l’assurance, ni mort ni vie, ni anges ni principautés, ni présent ni avenir, ni puissances, ni hauteur ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8,38-39).

L’apôtre présente l’amour de Dieu comme le motif le plus profond, invincible, de la confiance et de l’espérance chrétiennes. Il énumère les forces contraires et mystérieuses qui peuvent menacer le chemin de la foi. Mais il affirme aussitôt avec assurance que même si toute notre existence est entourée de menaces, rien ne pourra jamais nous séparer de l’amour que le Christ lui-même a mérité pour nous, en se donnant totalement. Même les puissances démoniaques, hostiles à l’homme, s’arrêtent, impuissantes, devant l’union d’amour intime entre Jésus et celui qui l’accueille avec foi. Cette réalité de l’amour fidèle, que Dieu a pour chacun de nous, nous aide à affronter avec sérénité et force notre chemin de chaque jour, qui est parfois rapide, et parfois au contraire lent et fatigant.

Seul le péché de l’homme peut interrompre ce lien ; mais dans ce cas aussi, Dieu cherchera toujours celui-ci, le recherchera pour établir avec lui une union qui subsiste jusqu’après la mort, une union qui atteint même son sommet dans la rencontre finale avec le Père. Cette certitude confère un sens nouveau et plénier à la vie terrestre et nous ouvre à l’espérance de la vie au-delà de la mort.

En fait, chaque fois que nous nous trouvons face à la mort d’une personne qui nous est chère et que nous avons bien connue, une question surgit en nous : « Qu’en sera-t-il de sa vie, de son travail, de son service dans l’Église ? ». Le Livre de la Sagesse nous a donné la réponse : ils sont dans la main de Dieu ! La main est le signe de l’accueil et de la protection, c’est le signe d’une relation personnelle de respect et de fidélité : donner la main, serrer la main. Voilà que ces pasteurs zélés qui ont consacré leur vie au service de Dieu et de leurs frères, sont dans la main de Dieu. Tout ce qui leur appartient est bien gardé et ne sera pas érodé par la mort. Tous les jours de leur vie, tissés de joies et de souffrances, d’espérances et de fatigues, de fidélité à l’Évangile et de passion pour le salut spirituel et matériel du troupeau qui leur a été confié, tout cela est dans les mains de Dieu.

Les péchés aussi, nos péchés sont dans les mains de Dieu ; ces mains sont miséricordieuses, des mains « marquées par des plaies » d’amour. Ce n’est pas le hasard si Jésus a voulu conserver les plaies de ses mains pour nous faire sentir sa miséricorde qui est notre force, notre espérance.

Cette réalité, pleine d’espérance, est la perspective de la résurrection finale, de la vie éternelle, à laquelle sont destinés « les justes », ceux qui accueillent la Parole de Dieu et qui sont dociles à son Esprit.

C’est ainsi que nous voulons faire mémoire de nos frères cardinaux et évêques défunts : des hommes qui se sont consacrés à leur vocation et au service de l’Église, qu’ils ont aimée comme on aime une épouse. Confions-les, dans la prière, à la miséricorde du Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie et de saint Joseph, pour qu’il les accueille dans son royaume de lumière et de paix, là où vivent éternellement les justes et ceux qui ont été des témoins fidèles de l’Évangile. Dans cette prière, prions aussi pour nous-mêmes, afin que le Seigneur nous prépare à cette rencontre. Nous ne savons pas la date, mais la rencontre aura lieu.