Le pape rencontre les jeunes du Molise et des Abruzzes, Rome, le 5 juillet 2014
« Une génération sans travail est une défaite pour la patrie
et pour l'humanité », affirme le pape François, invitant à « vaincre » le
problème du chômage.
Au cours d'un emploi du temps chargé, il avait rendez-vous
cet après-midi avec les jeunes, au sanctuaire de Castelpetroso où l'on vénère
Notre Dame des douleurs, proclamée sainte patronne de la région par Paul VI en
1973. Jean-Paul II avait célébré une messe en ce lieu le 19 mars 1995.
La Vierge Marie y est apparue en 1888 à Fabiana Cicchino et
Serafina Valentino : le corps de son Fils mort devant elle, la Vierge était à
genoux, le regard tourné vers le ciel et les bras ouverts en signe d'offrande.
Arrivé en hélicoptère aux environs de 15h, le pape François
a rencontré plus de 20.000 jeunes des diocèses des Abruzzes et du Molise, sur
l'esplanade du sanctuaire. Coiffés de casquettes multicolores, habillés d'un
tee-shirt blanc au logo de la rencontre – sur le thème "Dieu ne se lasse
jamais de pardonner" – agitant avec enthousiasme des ballons de baudruches
au couleurs du Vatican, les jeunes ont accueilli le pape en chantant « Jesus
Christ you are my life ».
Après s'être recueilli en privé dans le sanctuaire, tandis
que les cloches sonnaient à toute volée, le pape est ressorti en prenant le
temps de saluer des enfant et des personnes handicapées, derrière des
barrières.
Rejoignant le podium, il a remercié les jeunes pour leur
enthousiasme : « L'enthousiasme est contagieux », leur a-t-il dit, précisant le
sens grec du mot : « l'enthousiasme, c'est avoir quelque chose de Dieu en soi
».
Il les a invités à ne pas craindre d'« aller de l'avant »
car « un jeune ne peut pas rester immobile ». Mais il ne s'agit pas de devenir
« des errants » : « la vie n'est pas faite pour tourner en rond mais pour
marcher ».
Le pape les a mis en garde contre « la culture du provisoire
», qui consiste à « faire des choix tout en en laissant d'autres portes
ouvertes » pour changer éventuellement : « cela rend la tête dure et le coeur
froid ».
Celui qui ne suit que ses désirs de l'instant vit la vie
comme un « labyrinthe » : « Si vous
vivez comme cela, arrêtez-vous. Cherchez le fil pour sortir du labyrinthe », a
exhorté le pape : « Il est triste, arrivé à un certain âge, de regarder sa vie
et de voir qu'il n'y avait pas de définitif, d'unité... seulement du provisoire
».
Parabole du riche et du pauvre Lazare privé de travail, de soins et même de nourriture, ce que peuvent avoir les chiens du riche |
L’être humain aspire pourtant à quelque chose de « définitif
» : « aimer et être aimé ». En ce sens, la culture du provisoire « n'exalte pas
sa liberté, mais le prive de son vrai destin ». « Ne vous laissez pas voler le
désir de construire dans votre vie des choses grandes et solides ! », a insisté
le pape.
« Le courage et l'espérance sont des qualités de tous, mais
surtout des jeunes », a-t-il fait observer. « Ayez le courage de sortir de
vous-mêmes et de mettre pleinement votre avenir en jeu avec Jésus », a-t-il
poursuivi sous les applaudissements, en assurant : « Jésus n'enlève pas la
liberté, au contraire il rend [les hommes] forts dans leur fragilité et leur
permet d'être vraiment libres. »
A sa mort, les anges emportent l'âme de Lazare au Ciel |
Le pape a conclu en invitant à « vaincre en communauté » le
problème du chômage des jeunes : « Que ne se perde pas une génération !... Une
génération sans travail, c'est une défaite pour la patrie et pour l'humanité »,
a-t-il affirmé, plaidant pour « la solidarité ».
Le pape devait ensuite rencontrer les détenus de la prison
d'Isernia et des malades dans la cathédrale de la ville. Enfin, il ouvrira
l'Année jubilaire consacrée à Célestin V à Isernia, avant de rentrer au
Vatican.
Ce matin, le pape a réservé sa première visite au monde du
travail, à l'Université du Molise à Campobasso. Puis il a célébré une messe en
présence de quelque 80.000 personnes à l'ancien stade Romagnoli de Campobasso.
A son tour le riche décède, son âme est conduite par les démons en enfer, là où vont les injustes |
Après la messe, il a salué un groupe de malades dans la
cathédrale de Campobasso, et a déjeuné en compagnie des pauvres assistés par la
Caritas locale.