Sainte Bernadette Soubirous
07 janvier 1844 - 16 avril 1879
Le moulin de Boly est loin d’être misérable avec ses deux cheminées dans les chambres, ses nombreuses ouvertures et ses pièces claires et propres. Avant les apparitions, il est exploité depuis 1786 par la famille maternelle de Bernadette, les Castérot. Pour toute la joie vécue en ce lieu, Bernadette appellera cette demeure «le moulin du bonheur».
Le couple formé par François Soubirous et Louise Castérot est un couple qui s’aime. Ce mariage d’amour va durer toute leur vie. Ils auront neuf enfants dont cinq mourront en bas âge. Auprès de ses parents, Bernadette fera une découverte très importante dans l’existence de tout homme, de toute femme : la beauté et la grandeur de l'amour humain. Cette expérience fera d’elle une personne profondément équilibrée, surtout au moment de l’épreuve, de la misère et de la maladie.
Lourdes, au milieu du XIXème siècle
Au milieu du XIXème siècle, Lourdes est un chef-lieu de canton d’environ 4 000 habitants, au pied des Pyrénées, en pays de Bigorre. Petite ville tranquille restée à l’écart de l’agitation à la mode des villes d’eau voisines, elle se situe sur la rive droite du Gave, au pied de son vieux château fort. Comme toutes les villes de son importance, elle possède sa mairie, son commissariat de police, son tribunal, son église. Parmi ses habitants, on compte des notaires, avocats, médecins, officiers, instituteurs mais aussi des personnes qui travaillent de leurs mains comme les petits artisans, carriers, manœuvres ainsi que nombreux meuniers. A cette époque où la nourriture est à base de pain et où la grande peur de manquer de farine est toujours présente, les moulins sont nombreux, s’égrenant le long d’un des ruisseaux se jetant dans le Gave : le Lapacca.
Les épreuves
En novembre 1844, Louise se brûle un sein et ne peut plus allaiter Bernadette qu’il faut envoyer en nourrice aux environs de Lourdes, à Bartrès. Bernadette y reste un an et demi.
En avril 1845, le premier deuil frappe les Soubirous : la mort de leur deuxième enfant, Jean, âgé de deux mois.
Puis, les affaires vont mal au moulin. François Soubirous est un brave homme, il n’est jamais pressé de se faire payer, surtout par les clients les plus pauvres.
En 1850, l’état de santé de Bernadette s’aggrave : elle souffre d’asthme mais aussi de maux d’estomac et de la rate. Puis, son père se crève un œil en repiquant les meules du moulin devenues trop lisses: son œil gauche a été atteint de plein fouet par un éclat.
En 1854, l’année des 10 ans de Bernadette, la famille Soubirous doit déménager. Bernadette quitte le gai moulin de son enfance.
Le mobilier des Soubirous est transporté à la maison Laborde et le père commence à chercher des travaux précaires pour nourrir ses quatre enfants. De meunier, François Soubirous devient brassier. Louise aussi s’est mise à travailler : ménages, lessives et travaux agricoles.
Durant l’automne 1855, une épidémie de choléra déferle sur Lourdes. Bernadette en réchappe mais sa santé, devenue fragile dès ses 6 ans, atteint un nouveau stade de détérioration. Cette fois, l’asthme ne la quittera plus.
Le décès de la grand-mère Castérot vient rétablir financièrement la situation précaire de la famille. Les Soubirous achètent un peu de bétail et louent le moulin de Sarrabeyrouse (commune d'Arcizac-ez-Angles, à quelques kilomètres de Lourdes, sur la route de Bagnères-de-Bigorre). Mais le contrat que François Soubirous signe est ruineux.
Durant l’hiver 1856-1857, les Soubirous dans la misère se résignent à contre-coeur à se séparer de Bernadette. Sa marraine, tante Bernarde, la prend chez elle, comme petite servante (ménage à la maison et service au comptoir du cabaret).
Un des aspects de la vie quotidienne de Bernadette durant toutes ces épreuves est sa vie de prière. Elle ignore tout du catéchisme, mais cela ne l’empêche pas d’être élevée chrétiennement. Elle sait son «Notre Père» en français et son «Je vous salue Marie». Elle porte toujours sur elle un chapelet.
En 1856, une famine est annoncée. Début 1857, à cause du chômage, les Soubirous revenus à Lourdes sont expulsés de la maison Rives et s’installent au cachot, sombre pièce de 3,72 m sur 4,40 m.
Le 27 mars 1857, la gendarmerie débarque au cachot. Elle emmène François Soubirous comme un malfaiteur : deux sacs de farine ont été volés chez le boulanger Maisongrosse et celui-ci accuse le père de Bernadette. Le voilà tombé au rang des voleurs. Il est bientôt innocenté.
En septembre 1857, Bernadette retourne à Bartrès chez sa nourrice Marie Lagües, pour soulager un peu la famille. Le soir venu, sa nourrice lui donne quelques cours rudimentaires de catéchisme. Mais Bernadette ne veut pas vivre loin des siens, loin de ceux qu'elle aime tant. De plus, elle a dans son coeur le projet de faire sa première communion et il lui tarde de bien s'y préparer. Alors, le 17 janvier 1858, elle revient à Lourdes, chez les siens, au cachot, rue des Petits Fossés.
Les apparitions de 1858
Jeudi 11 février 1858 : la première rencontre
Première apparition. Accompagnée de sa sœur et d'une amie, Bernadette se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort. Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau et aller dans la Grotte, elle entend un bruit qui ressemblait à un coup de vent, elle lève la tête vers la Grotte : "J'aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied". Bernadette fait le signe de la croix et récite le chapelet avec la Dame. La prière terminée, la Dame disparaît brusquement.
Dimanche 14 février 1858 : l'eau bénite
Deuxième apparition. Bernadette ressent une force intérieure qui la pousse à retourner à la Grotte malgré l'interdiction de ses parents. Sur son insistance, sa mère l'y autorise ; après la première dizaine de chapelet, elle voit apparaître la même Dame. Elle lui jette de l'eau bénite. La Dame sourit et incline la tête. La prière du chapelet terminée, elle disparaît.
Jeudi 18 février 1858 : la Dame parle
Troisième apparition. Pour la première fois, la Dame parle. Bernadette lui présente une écritoire et lui demande d'écrire son nom. Elle lui dit : "Ce n'est pas nécessaire.", et elle ajoute : "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre. Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?"
Vendredi 19 février 1858 : le premier cierge
Quatrième apparition. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge bénit et allumé. C'est de ce geste qu'est née la coutume de porter des cierges et de les allumer devant la Grotte.
Samedi 20 février 1858 : la grande tristesse
Cinquième apparition. La Dame lui a appris une prière personnelle. A la fin de la vision, une grande tristesse envahit Bernadette.
Dimanche 21 février 1858 : "Aquero"
Sixième apparition. La Dame se présente à Bernadette le matin de bonne heure. Une centaine de personnes l'accompagnent. Elle est ensuite interrogée par le commissaire de police Jacomet. Il veut lui faire dire ce qu'elle a vu. Bernadette ne lui parle que d' "Aquero" (cela).
Mardi 23 février 1858 : le secret
Septième apparition. Entourée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la Grotte. L'Apparition lui révèle un secret "rien que pour elle ".
Mercredi 24 février 1858 : «Pénitence !»
Huitième apparition. Message de la Dame : "Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! "
Jeudi 25 février 1858 : la source
Neuvième apparition. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette raconte : "Elle me dit d'aller boire à la source (…). Je ne trouvai qu'un peu d'eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. Elle me fit également manger une herbe qui se trouvait près de la fontaine puis la vision disparut et je m'en allai." Devant la foule qui lui demande: "Sais-tu qu'on te croit folle de faire des choses pareilles ?, elle répond : "C'est pour les pécheurs."
Samedi 27 février 1858 : silence
Dixième apparition. Huit cents personnes sont présentes. L'Apparition est silencieuse. Bernadette boit l'eau de la source et accomplit les gestes habituels de pénitence.
Dimanche 28 février 1858 : pénitence
Onzième apparition. Plus de mille personnes assistent à l'extase. Bernadette prie, baise la terre et rampe sur les genoux en signe de pénitence. Elle est ensuite emmenée chez le juge Ribes qui la menace de prison.
Lundi 1er mars 1858 : la première miraculée de Lourdes
Douzième apparition. Plus de mille cinq cents personnes sont rassemblées et parmi elles, pour la première fois, un prêtre. Dans la nuit, Catherine Latapie, une amie lourdaise, se rend à la Grotte, elle trempe son bras déboîté dans l'eau de la source : son bras et sa main retrouvent leur souplesse.
Mardi 2 mars 1858 : le message aux prêtres
Treizième apparition. La foule grossit de plus en plus. La Dame lui demande : "Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle". Bernadette en parle à l'abbé Peyramale, curé de Lourdes. Celui-ci ne veut savoir qu'une chose : le nom de la Dame. Il exige en plus une preuve : voir fleurir en plein hiver le rosier (l'églantier) de la Grotte.
Mercredi 3 mars 1858 : le sourire de la Dame
Quatorzième apparition. Dès 7 heures le matin, en présence de trois mille personnes, Bernadette se rend à la Grotte, mais la vision n'apparaît pas ! Après l'école, elle entend l'invitation intérieure de la Dame. Elle se rend à la Grotte et lui redemande son nom. La réponse est un sourire. Le curé Peyramale lui redit : "Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu'elle dise son nom et qu'elle fasse fleurir le rosier de la Grotte".
Jeudi 4 mars 1858 : huit mille personnes à la Grotte
Quinzième apparition. La foule toujours plus nombreuse (environ huit mille personnes) attend un miracle à la fin de cette quinzaine. La vision est silencieuse. Le curé Peyramale campe sur sa position. Pendant vingt jours, Bernadette ne va plus se rendre à la Grotte : elle n'en ressent plus l'irrésistible attrait.Jeudi 25 mars 1858 : la Dame révèle enfin son nom
Seizième apparition. La vision révèle enfin son nom, mais le rosier (ou églantier) sur lequel elle pose les pieds au cours de ses Apparitions ne fleurit pas. Bernadette raconte : "Elle leva les yeux au ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues et ouvertes vers la terre, et me dit: Que soy era immaculada councepciou". Bernadette part en courant et répète sans cesse, sur le chemin, des mots qu'elle ne comprend pas. Ces mots troublent le brave curé. Bernadette ignorait cette expression théologique qui désigne la Sainte Vierge. Quatre ans plus tôt, en 1854, le pape Pie IX en avait fait une vérité de la foi catholique (dogme).
Mercredi 7 avril 1858 : le miracle du cierge
Dix-septième apparition.Pendant cette Apparition, Bernadette tient son cierge allumé. La flamme entoure longuement sa main sans la brûler. Ce fait est immédiatement constaté par le médecin, le docteur Douzous.
Vendredi 16 juillet 1858 : la toute dernière apparition
Dix-huitième apparition. Bernadette ressent le mystérieux appel de la Grotte, mais l'accès à Massabielle est interdit et fermé par une palissade. Elle se rend donc en face, de l'autre côté du Gave... et voit la Vierge Marie, une ultime fois : "Il me semblait que j'étais devant la grotte, à la même distance que les autres fois, je voyais seulement la vierge, jamais je ne l'ai vue aussi belle !".
Le discernement
Au lendemain des apparitions, Bernadette s'interroge sur le sens à donner à sa vie. Elle se sent appelée à devenir religieuse, mais dans quelle congrégation? Elle se met en recherche, d'abord attirée par le carmel de Bagnères-de-Bigorre. En 1860-1861, elle parle aussi de rejoindre un ordre religieux dédié à saint Bernard. Elle aimerait y entrer pour les veilles, jeûnes, discipline et autres mortifications qui s'y vivent… mais sa mauvaise santé semble être un obstacle ainsi que sa pauvreté car une dot est demandée.
En 1863, les sœurs de la Charité de Nevers, en mission à l’hospice de Lourdes, l’orientent vers le soin des malades. Pour Bernadette, à leurs côtés, c'est une expérience décisive. Ce qu’elle apprécie, entre autres, chez les sœurs de Nevers, c’est leur discrétion à son égard, en contraste avec d’autres, qui la sollicitent de toutes parts. Elle dira plus tard : «Je vais à Nevers parce qu’on ne m’y a pas attirée».
Le 27 septembre 1863, Bernadette a une conversation très intéressante sur son avenir avec Mgr Forcade, évêque de Nevers, de passage à Lourdes. Les mois suivants, Bernadette mûrit son discernement. Le 4 avril 1864, après une messe célébrée à l’hospice de Lourdes, elle va trouver la supérieure des religieuses, sœur Alexandrine Roques et lui dit : «Je sais maintenant, ma chère Mère, où je dois me faire religieuse […]. Chez vous, ma chère Mère».
Du 4 octobre au 19 novembre 1864, Bernadette est partie se reposer, loin de Lourdes, sans avoir la réponse à sa demande du 4 avril. A Nevers, la supérieure, Mère Joséphine Imbert, hésite : elle s’inquiète des perturbations que la célébrité de Bernadette risque d’entraîner pour la maison religieuse qui la recevrait. Mère Marie-Thérèse Vauzou, la maîtresse des novices, émet un avis favorable. L’évêque de Nevers appuie la demande.
Le 19 novembre 1864, en rentrant à Lourdes, Bernadette trouve une bonne nouvelle : la réponse est positive. Le postulat peut donc commencer dès à présent, depuis Lourdes. Mais Bernadette tombe gravement malade, de début décembre 1864 à la fin du mois de janvier 1865. Sa convalescence est attristée par le décès de Justin, l'un de ses petits frères.
Bernadette commence finalement son postulat en février 1865. En avril 1866, elle rédige sa demande d'entrée au noviciat de Nevers. Désormais, elle peut rejoindre la maison-mère des Soeurs de la Charité.
Le 28 avril 1866, Bernadette annonce son départ pour Nevers. Mais Mgr Laurence, l'évêque de Tarbes, tient à ce qu’elle soit présente à l’inauguration de la crypte (érigée à l'aplomb de la Grotte, dans le sanctuaire naissant). Bernadette assiste à la célébration et participe à la première procession officielle qui répond à la demande de la Vierge Marie. A cette occasion, Bernadette subit les assauts des curieux. Mgr Laurence autorise vite le départ de Bernadette pour Nevers.
Le 3 juillet 1866, toute la famille Soubirous est réunie au moulin Lacadé - nouveau lieu d'habitation - pour le repas d’adieu. A Lourdes, Bernadette aura mûri pendant huit ans sa vocation de baptisée.
La vocation religieuse
Du 4 au 7 juillet 1866, Bernadette voyage de Lourdes vers Nevers. Une fois arrivée à la maison-mère des Soeurs de la Charité, après le témoignage qu’elle fera des apparitions, Bernadette coiffe le petit bonnet et revêt la pèlerine de postulante. Bernadette a formellement précisé qu’elle venait pour «se cacher».
Bernadette a le mal du pays. Elle dira : «C’est le plus grand sacrifice de ma vie». Elle surmonte ce déracinement avec courage, mais aussi avec humour. De plus, elle assume sans arrière-pensée cette nouvelle étape : «Ma mission est finie à Lourdes», «Lourdes n’est pas le ciel».
Bernadette prend l’habit religieux le 29 juillet 1866, trois semaines après son arrivée, avec 42 autres postulantes. Elle reçoit le nom de sœur Marie-Bernard.
En septembre 1866, Bernadette voit son état de santé s’aggraver. En octobre 1866, elle est à toute extrémité. Le docteur Robert Saint-Cyr, médecin de la communauté, assure qu’elle ne passera pas la nuit. Mère Marie-Thérèse juge bon que Bernadette face profession in articulo mortis... Elle survivra à cette nuit.
Le 2 février 1867, Bernadette, guérie, revient au noviciat.
Le 30 octobre 1867, Bernadette fait profession entre les mains de Mgr Forcade, l'évêque de Nevers. Elle s’engage pour la vie à pratiquer les vœux de «pauvreté, chasteté, obéissance et charité». Chaque professe reçoit : le crucifix, le Livre des Constitutions, la lettre d’obédience et son affectation dans une maison religieuse. Bernadette est affectée à la maison-mère en tant qu'aide infirmière.
En 1869, Bernadette est confrontée à de nouveaux problèmes de santé. En mars 1871, elle apprend le décès de son papa, François.
De 1875 à 1878, la maladie progresse et c'est souffrante que Bernadette prononce ses vœux perpétuels.
Le 11 décembre 1878, Bernadette s’alite définitivement, dans sa "chapelle blanche" comme elle appelle le grand lit à rideaux dans lequel elle passe ses longues nuits d'insomnie.
Le 16 avril 1879, Bernadette décède : elle entre dans la Vie pour retrouver à jamais Jésus et la Vierge Marie, mais aussi tous ceux qui lui sont chers. Le 30 mai 1879, son cercueil est descendu dans le caveau de l’oratoire Saint-Joseph, dans le jardin de la maison-mère des Soeurs de la Charité de Nevers.
Treize années durant, Bernadette aura pleinement vécu sa vocation de religieuse.
Le corps intact de Bernadette, à Nevers
L'instruction de la cause de béatification de Bernadette, décédée à Nevers le 16 avril 1879, va nécessiter l’exhumation du corps. Cela se fait en trois temps : septembre 1909, avril 1919 et avril 1925. A la grande surprise des observateurs, le corps de Bernadette est découvert intact. Un véritable mystère qui n'est cependant pas unique au monde. La science et la médecine émettent des hypothèses.
Depuis le 3 août 1925, le corps de Bernadette repose dans une châsse de verre située dans la chapelle de l'ancien couvent Saint-Gildard, à Nevers. Le site est celui de la maison-mère des Soeurs de la Charité, appelée maintenant "Espace-Bernadette-Soubirous-Nevers". Sur le visage et sur les mains de Bernadette ont été déposés de très fins masques de cire.
«Les pèlerins qui défilent à Nevers devant la châsse où demeure ce corps en attente de la résurrection perçoivent là un témoignage de cette destinée : la lumière y a jailli de la nuit, et le bonheur, du malheur, comme la Gloire de la Croix du Christ».
Père René Laurentin
Espace-Bernadette-Soubirous-Nevers
34, rue Saint-Gildard
58000 Nevers (France)
Site Internet : www.sainte-bernadette-nevers.com
Tél : +33 (0)3 86 71 99 50
Fax : +33 (0)3 86 71 99 51
Une petite châsse dans les Sanctuaires de Lourdes
Il existe dans les Sanctuaires de Lourdes une petite châsse contenant des reliques de Bernadette : elle est située, à l'année, dans une petite chapelle située à l'entrée de la crypte, sous la basilique de l'Immaculée Conception. Chaque année, le 18 février, la châsse est portée en procession dans les rues de la cité mariale.
La béatification de Bernadette, en 1925
Le 2 juin 1925, dans la salle du Consistoire, le pape Pie XI déclare que l'on peut proclamer Bernadette "bienheureuse".
Le matin du dimanche 14 juin 1925, en la fête du Très Saint-Sacrement, la basilique Saint-Pierre de Rome vibre de joie, étincelle de lumière. Sous ses voûtes et sa coupole dorées, une foule immense se trouve assemblée aux côtés de Mère Marie-Thérèse Bordenave, supérieure générale de la congrégation des Soeurs de la Charité de Nevers, et d'un grand nombre de ses religieuses.
Le texte de la béatification est sitôt lu que de partout éclatent les applaudissements. Puis on entonne le chant duTe Deum alors que les cloches de Saint-Pierre se mettent à sonner. Dans le même temps, une représentation de Bernadette est dévoilée : elle montre la petite Lourdaise portée par des anges vers la Vierge Immaculée qui lui tend les bras. Dès lors, Bernadette, honorée comme bienheureuse, a sa fête liturgique, son office propre, là où Rome le permet. On peut exposer et vénérer publiquement ses reliques.
Le 3 août 1925, le corps préservé intact de Bernadette est déposé dans le choeur de la chapelle du couvent Saint-Gildard, à Nevers (France). Il s'y trouve toujours.
La canonisation de Bernadette, en 1933
Le 8 décembre 1933, Bernadette est proclamée "sainte".
Le pape Pie XI prononce depuis Rome, solennellement, la formule de la canonisation de Bernadette: «En l'honneur de la Très Sainte et Indivisible Trinité, pour l'exaltation de la foi catholique et pour l'accroissement de la religion chrétienne, par l'autorité de Notre Seigneur Jésus Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et la Notre, après une mûre délibération et ayant souvent imploré le secours divin, de l'avis de Nos vénérables frères les cardinaux de la Sainte Église Romaine, les Patriarches, les Archevêques et Évêques, Nous déclarons et définissons Sainte la bienheureuse Marie-Bernard Soubirous et l'inscrivons dans le catalogue des Saints, statuant que sa mémoire sera pieusement célébrée dans l'Église universelle le 16 avril de chaque année, jour de sa naissance au ciel. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit».
A l'issue de la messe solennelle célébrée par le pape Pie XI, le chant de l'Ave Maria est spontanément entonné par la foule comme il l'est aux Sanctuaires à Lourdes.
Extrait de l'allocution du pape Pie XI pour la canonisation de Bernadette Soubirous
[...] "C’est la Sainte Vierge Immaculée qui vous a convoqués pour l’honorer elle-même et honorer sa petite servante, la petite, la grande sainte Bernadette, devenue la confidente de la Reine du Ciel. [...] La vie et la sainteté de Bernadette sont un fruit admirable et complet de la Rédemption. La nouvelle Sainte nous enseigne ce que le monde dédaigne et méprise : la vie cachée, la vie humble, de renoncement, qui est une des grandes leçons du Rédempteur, nous indiquant aussi ce précieux et divin enseignement : “Apprenez de Moi que je suis doux et humble de coeur”. L’Evangile se résume en cette leçon essentielle. Telle est bien la finalité de la vie chrétienne, la raison dernière des enseignements du Rédempteur qui, au cours de sa vie parmi les hommes, de Bethléem au Calvaire, est venu précisément pour que les âmes aient la vie, au sens strict du mot, et l’aient surabondamment. Le sentiment d’humilité qu’il a apporté au monde était totalement inconnu du monde païen, comme nous le constatons encore dans les régions qui ne sont pas évangélisées, infestées par les erreurs et les horreurs de toutes sortes. Quel contraste ! Après dix-neuf siècles, sainte Bernadette vient encore rappeler cette grande leçon à un monde où sévissaient l’arrogance de l’esprit, la superbe du coeur et le mépris de l’humilité, la petite sainte de Lourdes a été un parfait modèle de douceur et d’humilité. [...].
"Et maintenant Nous allons vous bénir et Nous mettons en cette bénédiction tous les désirs que Notre coeur peut former. Qu’elle descende sur vous tous, sur chacun, sur chacune, non seulement sur vous ici présents, mais encore sur tous ceux auxquels vous pensez. Qu’elle descende sur toutes les personnes que chacun de vous porte dans son coeur ; qu’elle descende sur vos maisons, vos familles, vos parents, tout ce que vous avez de plus cher, en un mot, sans oublier vos chers enfants, prédilection du divin Rédempteur et objet spécial de Notre sollicitude paternelle. Car nous désirons les voir, ces jeunes, profiter largement eux aussi des fruits de la Rédemption,Nous voulons les voir soustraits à tout ce qui pourrait les empêcher de profiter de ces fruits. Car nous avons le droit de compter sur cette jeunesse. Ces jeunes sont au commencement de la vie, c’est pourquoi Nous les bénissons avec préférence, pour que ces bénédictions les accompagnent dans les difficultés de l’existence.
[...] “Vous êtes venus renouveler pour Nous cette joie que nous avons goûtée à Saint-Pierre, au cours de la cérémonie où vous apportiez la contribution de votre présence si autorisée, si attendue, si justifiée, et celle de votre foi, de votre dévotion, de votre prière. Ce fut vraiment une cérémonie comme on en a rarement vu, peut-être jamais, d’aussi magnifique et d’aussi recueillie. Nous sommes heureux de vous bénir encore, de saluer en vous Lourdes, cité si heureuse et si fortunée par le choix de la Vierge Marie, pays privilégié et théâtre d’événements grandioses, où la Vierge par ses confidences à sa fidèle disciple, attire d’innombrables multitudes qui éprouvent et magnifient sa maternelle bonté et sa puissante intercession. C’est à Lourdes que nous devons non seulement les splendeurs de l’Immaculée Conception, mais ce cadeau qui se nomme votre et Notre sainte Bernadette.” [...]
“La présence des Lourdais à Nos pieds, nous rappelle nécessairement les choses magnifiques vues et admirées par Nous à Lourdes, où Nous avons pu goûter dans toute sa plénitude la douceur profonde qu’apportent à l’âme la magnificence et la sainteté de ce lieu béni, la beauté du pays et de ses montagnes, la Grotte miraculeuse vraiment mariale par excellence. Cette douceur, Nous l’avons goûtée plus intimement lors de notre première visite à Lourdes où se trouvaient seulement une famille de pèlerins de Shanghaï, le père, la mère et la fille qui étaient venus à la Grotte faire une visite d’action de grâce, à la suite d’un miracle obtenu et duquel Nous avons vu un signe évident. La beauté précieuse du silence et de la solitude qui, ce jour-là, contrastaient éloquemment et de façon suggestive avec les habituels élans de ferveur collective et les clameurs de la multitude, incitait l’âme à la confiance et à la foi, la conduisait à entendre la voix de la Vierge et à jouir de l’enchantement de son visage maternel. Quelle beauté, aussi dans la succession des nombreux et grands pèlerinages, les processions solennelles et la vue de tant de douleurs, de tant de souffrances, de patience héroïque, d’espérance et d’aspirations, lorsque Jésus, Dieu tout puissant, passe sous les Espèces Eucharistiques au milieu des acclamations, comme il passait au milieu des foules, au temps de sa vie mortelle”. [...]
10 Vidéos
Vie de Sainte Bernadette
Les 18 apparitions (sous forme de bande dessinée)
Bernadette Soubirous - L'Amour et l'Espoir
Bernadette authentique par René Laurentin
Présentation de Lourdes
Témoignages de pèlerins
Lourdes, mosaïque de lumière
Lourdes, dans les pas des bénévoles