Dans son message pour la 27e Journée
mondiale de la jeunesse, Benoît XVI propose aux jeunes 7
chemins de découverte de la « vraie joie », « pleine et durable ».
1 - Notre cœur est fait pour la joie
L’aspiration à la joie, déclare
Benoît XVI, est « imprimée dans le cœur de l’homme ». Mais pas n’importe quelle
joie, précise-t-il : « Au-delà des satisfactions immédiates et passagères,
notre cœur cherche la joie profonde, parfaite et durable qui puisse donner du
“goût” à l’existence ». Et cela, note-t-il, est particulièrement vrai pour les
jeunes, car la jeunesse est « un temps d’ouverture vers l’avenir où se
manifestent les grands désirs de bonheur, d’amitié, de partage et de vérité et
durant lequel on est porté par des idéaux et on conçoit des projets ».
Cependant, aujourd’hui, constate
le pape, face à « tant de difficultés » et « d’inquiétudes pour l’avenir », de
nombreux jeunes s’interrogent : « aujourd’hui la joie parfaite est-elle
vraiment possible ? » Et ils la recherchent parfois sur des voies « erronées »,
ou « dangereuses », mais la question demeure : « Comment trouver la vraie joie
dans la vie, celle qui dure et ne nous abandonne pas, même dans les moments
difficiles ? »
2 - Dieu est la source de la vraie
joie
En réalité, poursuit le pape, la
joie « parfaite » et « authentique » est un « fruit de l’Esprit Saint », elle
vient de Dieu : « que ce soient les petites joies du quotidien comme les
grandes joies de la vie, toutes trouvent leur source en Dieu ». Car « Dieu est
joie infinie qui n’est pas renfermée sur elle-même mais qui se propage en ceux
qu’il aime et qui l’aiment ».
Pour participer à cette joie
divine, précise Benoît XVI, il faut « découvrir que la valeur et le sens
profond de notre vie réside dans le fait d’être accepté, accueilli et aimé de
lui », d’un accueil « inconditionnel » : « Et si Dieu m’accepte, s’il m’aime et
que j’en suis certain, je sais de manière sûre et certaine qu’il est bon que je
sois là et que j’existe ».
Au final, c’est « en Jésus Christ
» que se trouve cette joie que l’homme cherche : la joie de sentir que « le mal
n’a pas le dernier mot sur notre vie » car « l’amour de Dieu est vainqueur »
grâce au salut donné par Jésus.
Le chrétien est joyeux
"N'ayez-pas peur de la joie"
3 - Garder la joie
Mais comment recevoir et garder
ce don de la joie profonde ? Pour posséder « la paix et le vrai bonheur»,
répond le pape, il ne faut pas avoir peur de « faire un choix décisif » celui
de « miser toute votre vie sur le Christ et son Evangile ». Pour vivre cette
joie donnée par la foi, le pape donne trois outils :
En premier lieu, il faut
apprendre à voir « comment Dieu agit dans vos vies », à le découvrir « caché au
cœur des événements » du quotidien. Pour cela il faut souvent « tourner les
yeux vers lui », en contemplant notamment « la croix », où il a « donné sa vie
par amour » pour chacun : « La contemplation d’un tel amour établit en nos
cœurs une espérance et une joie que rien ne peut vaincre ».
La rencontre avec Dieu se fait
également en « accueillant sa Parole », qui est « joie pour le cœur » et dans
laquelle on trouve « la réponse aux questions profondes de vérité » qui
habitent l’homme. Enfin, le pape mentionne « la liturgie » qui est « par
excellence le lieu où s’exprime cette joie que l’Eglise puise dans le Seigneur
et transmet au monde ».
4 - La joie de l’amour
Pour Benoît XVI, « la joie est
intimement liée à l’amour » car « l’amour produit la joie et la joie est une
forme d’amour ». L’amour requiert d’abord la « constance et la fidélité » aux
engagements pris : même si la joie n’est pas toujours immédiate, reconnaît le
pape, « la fidélité et la persévérance dans le bien » y conduisent.
L’amour exige aussi d’être «
généreux », c’est-à-dire, explique-t-il, ne pas nous « contenter de donner le
minimum », mais « nous engager à fond dans la vie », avec une « attention
particulière pour les plus pauvres ». Concrètement, le pape exhorte à «
chercher comment contribuer à rendre la société plus juste et plus humaine, là
où vous êtes ».
5 - La joie de la conversion
Pour vivre la vraie joie,
poursuit Benoît XVI, il faut « repérer les tentations qui en éloignent » : il
dénonce à ce propos la « culture actuelle » qui pousse souvent à rechercher des
« plaisirs immédiats », favorisant « l’inconstance » et « la logique de la
consommation ». Cependant, souligne-t-il, « l’avoir ne coïncide pas avec la
joie ».
La joie est le signe de la liberté chrétienne
Certes, le chemin du chrétien
rencontre des « obstacles » et même des « chutes », mais il ne s’agit pas de
désespérer : « Dieu, dans sa miséricorde, ne nous abandonne pas », rappelle le
pape, « il nous offre toujours la possibilité de retourner à lui, de nous
réconcilier avec lui ». C’est pourquoi Benoît XVI recommande de recourir «
souvent » au Sacrement de la Réconciliation qui est « le sacrement de la joie
retrouvée ».
6 - La joie dans les épreuves
Néanmoins, fait-il remarquer,
lorsque l’homme est confronté à la souffrance, la joie pourrait sembler un
leurre : « peut-on réellement vivre dans la joie au milieu des épreuves de la
vie, surtout les plus douloureuses et mystérieuses ? Peut-on vraiment affirmer
que suivre le Seigneur et lui faire confiance nous procure toujours le bonheur
? »
Votre tristesse se changera en joie
La joie chrétienne, répond-il,
n’est pas une « fuite de la réalité », mais une « force surnaturelle » pour
affronter et vivre les difficultés quotidiennes. Ainsi en témoigne le jeune
bienheureux Pier Giorgio Frassati, souffrant d’une épreuve sentimentale, mais
écrivant à sa sœur : « Tu me demandes si je suis joyeux. Comment pourrais-je ne
pas l’être ? Tant que la foi me donnera la force, je serai toujours joyeux !
Chaque catholique ne peut pas ne pas être joyeux (...) Le but pour lequel nous
sommes créés nous indique la voie parsemée aussi de multiples épines, mais non
une voie triste : elle est joie même à travers la souffrance » (Lettre à sa
sœur Luciana, Turin, 14 février 1925).
7 - Témoins de la joie
Pour conclure, le pape exhorte à
être « missionnaires de la joie » car « on ne peut pas être heureux si les
autres ne le sont pas : la joie doit donc être partagée ».
Il encourage les jeunes à
témoigner « en premiers », du « visage joyeux et heureux de la foi » afin de ne
pas laisser le dernier mot à certains chrétiens qui vivent de façon « fatiguée
et ennuyeuse ».
L'Eglise est joie parce qu'elle annonce
« Il vous appartient,
insiste-t-il, surtout à vous, jeunes disciples du Christ, de montrer au monde
que la foi apporte un bonheur et une joie vraie, pleine et durable. »
"Ressentons la joie des martyrs jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus"
"Témoignons de la joie du Ressuscité"
"Ressentons la joie des martyrs jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus"