La mort est derrière l'homme, la
vie est devant
Angélus du 10 novembre 2013, texte intégral
Angélus du 10 novembre 2013, texte intégral
Le
chemin de l’homme ne va pas « de la vie vers la mort » mais « de la mort à la
vie en plénitude » : « la mort est derrière lui » et non pas « devant lui »,
affirme le pape François.
Le pape a célébré l’angélus à midi, ce 10 novembre 2013, place Saint-Pierre. Des dizaines de milliers de personnes étaient présentes malgré un ciel très nuageux.
Le pape a demandé la prière pour les victimes du typhon Haiyan, notamment aux Philippines, et a également invité à renouveler sa proximité et sa solidarité au peuple juif, en mémoire du 75e anniversaire de la « Nuit de cristal ».
Paroles du pape avant l’angélus
Chers frères et sœurs,
L’évangile de ce dimanche nous présente Jésus aux prises avec les saducéens, qui niaient la résurrection. C’est justement sur ce thème qu’ils adressent une question à Jésus, pour le mettre en difficulté et ridiculiser la foi en la résurrection des morts. Ils partent d’un cas imaginaire : « une femme a eu sept maris, morts l’un après l’autre » et demandent à Jésus : « à la résurrection, cette femme, de qui sera-t-elle l'épouse, puisque les sept l'ont eue pour femme ? ». Jésus, toujours doux et patient, répond d’abord que la vie après la mort n’a pas les mêmes paramètres que la vie terrestre. La vie éternelle est une autre vie, dans une autre dimension où, entre autres, il n’y aura plus de mariage, qui est lié à notre existence en ce monde. Les ressuscités – dit Jésus – seront comme les anges, et vivront dans un état différent, que nous ne pouvons pas expérimenter et encore moins imaginer maintenant. Et Jésus explique cela.
Puis Jésus, pour ainsi dire, passe à la contre-attaque. Et il le fait en citant les Saintes-Ecritures, avec une simplicité et une originalité qui nous laissent pleins d’admiration pour notre Maître, l’unique Maître ! La preuve de la résurrection, Jésus la trouve dans l’épisode de Moïse et du buisson ardent (cf. Ex 3,1-6), là où Dieu se révèle comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Le nom de Dieu est lié aux noms des hommes et des femmes avec qui il se lie, et ce lien est plus fort que la mort. Et nous pouvons le dire aussi du rapport de Dieu avec nous, avec chacun de nous : Il est notre Dieu ! Il est le Dieu de chacun de nous ! Comme s’il portait notre nom. Il lui plaît de le dire, et cela c’est l’alliance. C’est pourquoi Jésus affirme : « Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; tous vivent en effet pour lui. » (Lc 20,38). Et le lien définitif, l’alliance fondamentale est celle avec Jésus : Il est l’Alliance, Il est la Vie et la Résurrection, parce que son amour crucifié a vaincu la mort. En Jésus, Dieu nous donne la vie éternelle, Il la donne à tous, et tous grâce à Lui ont l’espérance d’une vie encore plus vraie que celle-ci. La vie que Dieu nous prépare n’est pas un simple embellissement de la vie actuelle : elle dépasse notre imagination, car Dieu nous surprend constamment avec son amour et sa miséricorde.
Par conséquent, ce qui arrivera est justement le contraire de ce qu’attendaient les saducéens. Ce n’est pas cette vie qui est la référence de l’éternité, celle qui nous attend, mais c’est l’éternité qui éclaire et donne espérance à la vie terrestre de chacun de nous !
Si nous regardons seulement à vues humaines, nous sommes portés à dire que le chemin de l’homme va de la vie vers la mort. Mais c’est seulement si l’on regarde avec les yeux humains. Jésus renverse cette perspective et affirme que notre pèlerinage va de la mort à la vie : la vie en plénitude ! Nous sommes en chemin, en pèlerinage vers la vie pleine, et cette vie pleine illumine notre chemin. Ainsi la mort est derrière, dans notre dos, non pas devant nous. Devant nous se tient le Dieu des vivants, le Dieu de l’alliance, le Dieu qui porte mon nom, notre nom, comme Il l’a dit : “Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob”, le Dieu avec mon nom, avec ton nom, avec le tien…, avec notre nom. Dieu des vivants !… [devant nous] se tient la défaite définitive du péché et de la mort, le commencement d’un nouveau temps de joie et de lumière sans fin. Mais déjà sur cette terre, dans la prière, dans les Sacrements, dans la fraternité, nous rencontrons Jésus et son amour, et ainsi nous avons un avant-goût de la vie ressuscitée. L’expérience que nous faisons de son amour et de sa fidélité allume comme un feu dans notre coeur et augmente notre foi dans la résurrection.
En effet, si Dieu est fidèle et aime, il ne peut pas l’être à temps limité : la fidélité est éternelle, elle ne peut pas changer. L’amour de Dieu est éternel, il ne peut pas changer ! Il n’est pas à temps limité : il est pour toujours ! Il est fidèle pour toujours et Il nous attend, chacun de nous, accompagne chacun de nous avec cette fidélité éternelle !
Paroles du pape après l’angélus
Cet
après-midi, à Paderborn, en Allemagne, Maria Teresa Bonzel, fondatrice des
Pauvres Soeurs franciscaines de l’Adoration Perpétuelle, ayant vécu au
dix-neuvième, sera proclamée bienheureuse. L’Eucharistie était la source où
elle puisait son énergie spirituelle, pour se dévouer avec une charité
infatigable aux plus faibles. Louons le Seigneur pour son témoignage !
Je désire assurer de ma proximité les populations des Philippines et de cette région, qui ont été touchées par un terrible typhon. Malheureusement il y a tant de victimes et les dommages sont énormes. Prions un instant, en silence, [prions] la Vierge, pour nos frères et soeurs, et cherchons à leur faire parvenir notre aide concrète. Prions en silence. (Je vous salue Marie…)
C’est aujourd’hui le 75e anniversaire de la “Nuit de cristal”: les violences de la nuit entre le 9 et le 10 novembre 1938 contre les juifs, les synagogues, les habitations, les commerces, ont marqué un triste pas vers la tragédie de la Shoah. Renouvelons notre proximité et solidarité au peuple juif, nos frères plus grands, aînés. Et prions Dieu afin que la mémoire du passé, la mémoire des péchés passés nous aide à être vigilants contre toute forme de haine et d’intolérance.
En ce dimanche, en Italie, on célèbre la Journée de la Reconnaissance. J’unis ma voix à celle des évêques en exprimant ma proximité au monde agricole, spécialement aux jeunes qui ont choisi de travailler la terre. J’encourage ceux qui s’engagent pour qu’il ne manque à personne une alimentation saine et appropriée.
Je salue tous les pèlerins, venus de divers pays, les familles, les groupes paroissiaux, les associations; en particulier, les fidèles des diocèses de la Ligurie, accompagnés par le cardinal Bagnasco et d’autres évêques de la Région.
Je salue
l’Institut séculaire des oeuvres paroissiales, le Centre académique romain
Fundación, les fidèles des Etats-Unis d’Amérique et de Tahiti; ainsi que ceux
de Riccione, Avezzano, Turin, Bertonico et Celano. Une pensée spéciale pour les
jeunes des Œuvres pontificales missionnaires, les jeunes de Pescara et Monte
San Savino et la Croix Verte d’Alexandrie.
Je souhaite à tous un bon dimanche. Au revoir et bon déjeuner !
Je souhaite à tous un bon dimanche. Au revoir et bon déjeuner !
Traduction de Zenit, Anne Kurian