Mise à jour 2 août 2013 :
Le Conseil Constitutionnel valide la loi
Comprendre ce qui est en jeu :
Loin d’être un sujet purement scientifique et technique, la recherche sur l’embryon humain est avant tout un sujet éthique et éminemment politique. Cette loi bouleverse un principe fondamental de notre société qui protège l’embryon humain au nom de l’intégrité et de la non-marchandisation du corps humain.
De plus elle est scientifiquement injustifiable : des avancées majeures confirment l’inutilité de la recherche sur l’embryon. Au-delà des cellules souches adultes et de sang de cordon qui permettent déjà de soigner, les cellules reprogrammées dites iPS** sont très prometteuses. En particulier, après l’annonce du gouvernement japonais au printemps dernier d’un investissement massif sur les cellules reprogrammées, des essais cliniques seront autorisés mi-juillet.
Alors que la communauté scientifique internationale concentre aujourd’hui ses efforts humains et financiers sur ces nouvelles techniques éthiques et efficaces,comment comprendre que la France persiste dans une voie qui va non seulement à l’encontre de l’éthique et du bien commun, mais également à contresens des évolutions scientifiques ?
« Non à la vivisection des embryons humains » – « Embryons disséqués, humanité défigurée » : par une scénographie spectaculaire, le collectif Un de nous a manifesté le 11 juillet 2013, au moment même de l’examen de la proposition de loi aux abords immédiats de l’Assemblée nationale contre l’injustice subie par les embryons livrés à des processus d’expérimentation qui conduisent à leur destruction.
Les quatre associations du Collectif Un de nous se sont engagées à rassembler le maximum de signatures, dans le cadre de l’initiative européenne citoyenne contestant le financement par l’Union Européenne de la recherche sur l’embryon humain (Objectif pour l’Union Européenne : 1 million de signatures dûment enregistrées en octobre 2013). A l’automne, le seuil de signatures franchi, la Commission européenne examinera l’initiative. Le niveau européen est aujourd’hui le recours à saisir d’urgence.
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*Alliance VITA, la Fondation Jérôme Lejeune, la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques et le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine.
**Induced Pluripotent Stem Cells : cellules découvertes par le Pr Yamanaka ce qui lui a valu le Prix Nobel de Médecine 2012.
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Le pape François défend fermement l'embryon
Par Jean-Marie Guénois
Mis à jour le 13/05/2013
François a lancé dimanche un appel très ferme pour la défense «juridique de l'embryon» et «la sacralité de la vie», à l'issue de la première messe de canonisation de son pontificat.
Le pape François a été jusque-là plutôt discret sur les questions éthiques. Dimanche pourtant, à l'occasion de la prière du Regina Coeli (qui remplace l'Angelus jusqu'à la Pentecôte), il a nettement pris position pour «le respect pour la vie dès le moment de sa conception», s'opposant, en clair, à l'avortement. Il a aussi encouragé les fidèles italiens à se joindre à une campagne de signatures européenne visant à «garantir la protection juridique de l'embryon».
Une première donc qui n'est pourtant pas une surprise. Le jésuite Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, a toujours été sans aucune ambiguïté sur le sujet. Au strict diapason de l'enseignement moral de l'Église catholique où les dissidences sont rares. Sa conduite de pasteur consistant plutôt à ne pas trop parler de cette position très connue de l'Église pour se concentrer sur ce qu'il considère comme le message essentiel de l'Église catholique et sur lequel il a insisté dès ses premières homélies: «la miséricorde de Dieu».
Cette intervention de dimanche ne s'explique donc que par l'initiative de la «Marche pour la vie» qui avait organisé, entre le Colisée et le Château Saint-Ange, une manifestation contre l'avortement réunissant selon les organisateurs 30.000 personnes qui ont ensuite convergé vers la place Saint-Pierre pour la bénédiction papale.
L'objectif de ces mouvements est de soutenir l'initiative «Un de nous» qui vise à réunir une pétition à l'échelle européenne pour obtenir une «protection juridique de l'embryon» afin de garantir, sous la forme d'une «tutelle», «tout être humain dès le premier instant de l'existence».
Pour le docteur Xavier Mirabel, président d’Alliance VITA : « Autoriser la recherche sur l’embryon est grave éthiquement car c’est chosifier l’ être humain à son premier stade. De plus il n’y a aucune raison scientifique à traiter l’embryon humain comme un cobaye de laboratoire. Le prix Nobel de médecine vient d’être décerné au japonais Shinya Yamanaka et au britannique John Gurdon pour leurs découvertes sur la reprogrammation nucléaire, qui est une technique éthique. En autorisant explicitement la recherche sur l’embryon conduisant à sa destruction, la proposition de loi bouleverse un principe bioéthique majeur qui confère à l’embryon humain une protection symbolique. Je rappelle que la recherche sur l’embryon n’a donné aucun résultat probant à ce jour, et que les autres pays se tournent vers les cellules souches reprogrammées (iPS). A titre d’exemple, la société américaine Geron, qui avait annoncé un essai clinique à base de cellules souches embryonnaires en 2009, a mis fin à ses recherches en 2011, faute de résultats probants ; en sens inverse, le Japon est en cours d’autorisation de recherche clinique à base de cellules iPS concernant une maladie de l’œil, ce qui constituerait une première mondiale très prometteuse. »
Alliance VITA demande au Parlement et au Gouvernement de privilégier les recherches éthiques et exige un moratoire sur la congélation des embryons humains. En son absence, il faut appliquer strictement la loi bioéthique, en limitant les dérogations trop largement accordées. VITA rappelle que la France reste en pleine contradiction avec les orientations européennes qui interdisent tout brevet sur l’embryon humain et la convention d’Oviedo qui, dans son article 18, exige une « protection adéquate » dont doivent bénéficier les embryons in vitro.
Alliance VITA, avec les autres associations partenaires du Collectif « Un de nous », demande l’arrêt des financements par l’Union européenne de la recherche sur l’embryon impliquant sa destruction, comme l’a demandé la Commission des affaires juridiques du Parlement européen dans le cadre de l’examen du programme-cadre pour la recherche et l’innovation « Horizon 2020 ».