Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
On célébrait à Jérusalem l'anniversaire de la dédicace du Temple. C'était l'hiver. Jésus allait et venait dans le Temple, sous la colonnade de Salomon. Les Juifs se groupèrent autour de lui ; ils lui disaient : « Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ? Si tu es le Messie, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit : « Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père, voilà ce qui me rend témoignage. Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. »
Année de la Foi - 5ème dimanche de Pâques
Thème : conversion - union à Dieu - joie spirituelle - action chrétienne
Audience du Pape François
Thème : Vie chrétienne et Jugement Dernier
Audience du Pape François
Thème : Contempler la Seigneurie du Christ pour agir dans notre quotidien
Audience du Pape François du 10 avril.
Thème : La liberté des enfants de Dieu
Audience du Pape François (année de la Foi) "En avant les jeunes !"
Ouverture de
l'Année de la foi : homélie de Benoît XVI
Un "pèlerinage dans les déserts
du monde contemporain"
ROME, jeudi
11 octobre 2012 (ZENIT.org)
– « Voici la façon dont nous pouvons penser cetteAnnée de la foi :
un pèlerinage dans les déserts du monde contemporain, au cours duquel il nous
faut emporter seulement ce qui est essentiel : ni bâton, ni sac, ni pain, ni
argent et n’ayez pas deux tuniques – comme dit le Seigneur à ses Apôtres en les
envoyant en mission – mais l’Évangile et la foi de l’Église dont les
documents du Concile Œcuménique Vatican II sont l’expression lumineuse, comme
l’est également le Catéchisme de l’Église catholique, publié
il y a 20 ans maintenant » : c’est ainsi que le pape Benoît XVI
conclut son homélie de la messe d’inauguration solennelle de l’Année de la foi,
place Saint-Pierre, ce 11 octobre.
Une messe
ponctuée de gestes et de signes rappelant le 50e anniversaire de l’ouverture du
Concile, dont le trône de l’évangéliaire, représentant le Christ vivant.
Homélie de
Benoît XVI :
Chers frères
et sœurs,
A 50
ans de l’ouverture du Concile Œcuménique Vatican II, c’est avec une joie
profonde que nous inaugurons aujourd’hui l’Année de la foi. Je
suis heureux de saluer toutes les personnes présentes, en particulier Sa
Sainteté Bartholomée I, Patriarche de Constantinople, ainsi que Sa Grâce Rowan
Williams, Archevêque de Canterbury. J’ai une pensée spéciale pour les
Patriarches et les Archevêques majeurs des Églises orientales catholiques et
pour les Présidents des Conférences épiscopales. Pour faire mémoire du Concile,
que certains d’entre nous ici présents – et que je salue affectueusement – ont
eu la grâce de vivre personnellement, cette célébration est encore enrichie par
quelques signes spécifiques : la procession initiale qui rappelle la procession
inoubliable des Pères conciliaires lorsqu’ils firent leur entrée solennelle
dans cette Basilique ; l’intronisation de l’Evangéliaire, copie de celui-là
même qui a été utilisé durant le Concile ; les sept Messages finaux du Concile
ainsi que le Catéchisme de l’Église catholique que je remettrai à la fin de la
Messe, avant la Bénédiction. Non seulement ces signes ne nous font pas
seulement souvenir, mais ils nous offrent aussi l’opportunité de dépasser cette
perspective pour aller au-delà. Ils nous invitent à entrer plus avant dans le
mouvement spirituel qui a caractérisé Vatican II, pour se l’approprier et lui donner
tout son sens. Ce sens fut et demeure la foi en Christ, la foi apostolique,
animée par l’élan intérieur qui pousse à annoncer le Christ à chaque homme et à
tous les hommes pendant le pèlerinage de l’Église sur les chemins de
l’histoire.
La cohérence
entre l’Année de la foi que nous ouvrons aujourd’hui et le
chemin que l’Église a parcouru depuis les 50 dernières années est évidente : à
commencer par le Concile, puis à travers le Magistère du Serviteur de Dieu Paul
VI qui, déjà en 1967, avait proclamé une « Année de la foi », jusqu’au Grand
Jubilée de l’an 2000 par lequel le Bienheureux Jean-Paul II a proposé à nouveau
à toute l’humanité Jésus-Christ comme unique Sauveur, hier, aujourd’hui et pour
toujours. Entre ces deux pontifes, Paul VI et Jean-Paul II, existe une
convergence totale et profonde précisément au sujet du Christ, centre du cosmos
et de l’histoire, ainsi qu’au regard du zèle apostolique qui les a portés à
l’annoncer au monde. Jésus est le centre de la foi chrétienne. Le chrétien
croit en Dieu par Jésus qui nous en a révélé le visage. Il est
l’accomplissement des Écritures et leur interprète définitif. Jésus-Christ
n’est pas seulement objet de la foi mais, comme le dit la Lettre aux
Hébreux, il est « celui qui donne origine à la foi et la porte à sa
plénitude » (He 12,2).
L’Évangile
de ce jour nous dit que Jésus, consacré par le Père dans l’Esprit-Saint, est le
sujet véritable et pérenne de l’évangélisation. « L’Esprit du Seigneur est sur
moi pour cela il m’a consacré par l’onction et m’a envoyé annoncer aux pauvres
une bonne nouvelle » (Lc 4,18). Cette mission du Christ, ce mouvement, se
poursuit dans l’espace et dans le temps, il traverse les siècles et les
continents. C’est un mouvement qui part du Père et, avec la force de l’Esprit,
porte la bonne nouvelle aux pauvres de tous les temps, au sens matériel et
spirituel. L’Église est l’instrument premier et nécessaire de cette œuvre du
Christ parce qu’elle est unie à Lui comme le corps l’est à la tête. « Comme le
Père m’a envoyé, moi-aussi je vous envoie » (Jn 20, 21). C’est ce qu’a dit le
Ressuscité aux disciples et, soufflant sur eux, il ajouta : « Recevez l’Esprit
Saint » (v. 22). C’est Dieu le sujet principal de l’évangélisation du monde, à
travers Jésus- Christ ; mais le Christ lui-même a voulu transmettre à l’Église
sa propre mission, il l’a fait et continue de le faire jusqu’à la fin des temps
en répandant l’Esprit-Saint sur les disciples, ce même Esprit qui se posa sur
Lui et demeura en Lui durant toute sa vie terrestre, Lui donnant la force de «
proclamer aux prisonniers la libération et aux aveugles la vue », de « remettre
en liberté les opprimés » et de « proclamer une année de grâce du Seigneur »
(Lc 4, 18-19).
Le Concile
Vatican II n’a pas voulu consacrer un document spécifique au thème de la foi.
Pourtant, il a été entièrement animé par la conscience et le désir de devoir,
pour ainsi dire, s’immerger à nouveau dans le mystère chrétien, afin d’être en
mesure de le proposer à nouveau efficacement à l’homme contemporain. A cet
égard, le Serviteur de Dieu Paul VI déclarait deux ans après la clôture de
l’Assise conciliaire : « Si le Concile ne traite pas expressément de la foi, il
en parle à chaque page, il en reconnaît le caractère vital et surnaturel, il la
répute entière et forte et établit sur elle toutes ses affirmations
doctrinales. Il suffirait de rappeler quelques affirmations conciliaires [...]
pour se rendre compte de l’importance essentielle que le Concile, en cohérence
avec la tradition doctrinale de l’Église, attribue à la foi, à la vraie foi,
celle qui a pour source le Christ et pour canal le magistère de l’Eglise
(Catéchèse de l’Audience générale du 8 mars 1967). Ainsi
s’exprimait Paul VI.
Mais nous
devons maintenant remonter à celui qui a convoqué le Concile Vatican II et qui
l’ouvrit : le Bienheureux Jean XXIII. Dans son discours inaugural, celui-ci
présenta le but principal du Concile en ces termes : « Voici ce qui intéresse
le Concile Œcuménique : que le dépôt sacré de la doctrine chrétienne soit
défendu et enseigné de façon plus efficace. (...) Le but principal de ce
Concile n’est donc pas la discussion de tel ou tel thème de doctrine ... pour
cela il n’est pas besoin d’un Concile ... Il est nécessaire que cette doctrine
certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et
présentée de façon à répondre aux exigences de notre temps » (AAS 54 [1962],
790.791-792)
A la lumière
de ces paroles, on comprend ce que j’ai moi-même eu l’occasion d’expérimenter:
durant le Concile il y avait une tension émouvante face au devoir commun de
faire resplendir la vérité et la beauté de la foi dans l’aujourd’hui de notre
temps, sans pour autant sacrifier aux exigences du moment présent ni la
confiner au passé : dans la foi résonne l’éternel présent de Dieu, qui transcende
le temps et qui pourtant ne peut être accueillie par nous que dans notre
aujourd’hui qui est unique. C’est pourquoi je considère que la chose la plus
importante, surtout pour un anniversaire aussi significatif que celui-ci, est
de raviver dans toute l’Église cette tension positive, ce désir d’annoncer à
nouveau le Christ à l’homme contemporain. Mais afin que cet élan intérieur pour
la nouvelle évangélisation ne reste pas seulement virtuel ou ne soit entaché de
confusion, il faut qu’il s’appuie sur un fondement concret et précis, et ce
fondement est constitué par les documents du Concile Vatican II dans lesquels
il a trouvé son expression. Pour cette raison, j’ai insisté à plusieurs
reprises sur la nécessité de revenir, pour ainsi dire, à la “ lettre ” du Concile
– c’est-à-dire à ses textes – pour en découvrir aussi l’esprit authentique, et
j’ai répété que le véritable héritage du Concile Vatican II réside en eux. La
référence aux documents protège des excès ou d’une nostalgie anachronique et ou
de courses en avant et permets d’en saisir la nouveauté dans la continuité. Le
Concile n’a rien produit de nouveau en matière de foi et n’a pas voulu en ôter
ce qui est antique. Il s’est plutôt préoccupé de faire en sorte que la même foi
continue à être vécue dans l’aujourd’hui, continue à être une foi vivante dans
un monde en mutation.
Si nous
acceptons la direction authentique que le Bienheureux Jean XXIII a voulu
imprimer à Vatican II, nous pourrons la rendre actuelle durant toute cette Année
de la foi, dans l’unique voie de l’Église qui veut continuellement
approfondir le dépôt de la foi que le Christ lui a confié. Les Pères
conciliaires entendaient présenter la foi de façon efficace. Et s’ils se sont
ouverts dans la confiance au dialogue avec le monde moderne c’est justement
parce qu’ils étaient sûrs de leur foi, de la solidité du roc sur lequel ils
s’appuyaient. En revanche, dans les années qui ont suivi, beaucoup ont
accueilli sans discernement la mentalité dominante, mettant en discussion les
fondements même du depositum fidei qu’ils ne ressentaient
malheureusement plus comme leurs dans toute leur vérité.
Si
aujourd’hui l’Église propose une nouvelle Année de la foi ainsi
que la nouvelle évangélisation, ce n’est pas pour célébrer un anniversaire,
mais parce qu’on en a besoin, plus encore qu’il y a 50 ans ! Et la réponse à
donner à cette nécessité est celle voulue par les Papes et par les Pères du
Concile, contenue dans ses documents. L’initiative même de créer un Conseil
pontifical destiné à promouvoir la nouvelle évangélisation, que je remercie
pour les efforts déployés pour l’Année de la foi, entre dans
cette perspective. Les dernières décennies une « désertification » spirituelle
a progressé. Ce que pouvait signifier une vie, un monde sans Dieu, au temps du
Concile, on pouvait déjà le percevoir à travers certaines pages tragiques de
l’histoire, mais aujourd’hui nous le voyons malheureusement tous les jours
autour de nous. C’est le vide qui s’est propagé. Mais c’est justement à partir
de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau
la joie de croire, son importance vitale pour nous, les hommes et les femmes.
Dans le désert on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre ;
ainsi dans le monde contemporain les signes de la soif de Dieu, du sens ultime
de la vie, sont innombrables bien que souvent exprimés de façon implicite ou
négative. Et dans le désert il faut surtout des personnes de foi qui, par
l’exemple de leur vie, montrent le chemin vers la Terre promise et ainsi
tiennent en éveil l’espérance. La foi vécue ouvre le cœur à la Grâce de Dieu
qui libère du pessimisme. Aujourd’hui plus que jamais évangéliser signifie
témoigner d’une vie nouvelle, transformée par Dieu, et ainsi indiquer le
chemin.
La première
Lecture nous a parlé de la Sagesse du voyageur (cf. Sir 34,9-13)
: le voyage est une métaphore de la vie et le voyageur sage est celui qui a
appris l’art de vivre et est capable de partager avec ses frères – comme c’est
le cas pour les pèlerins sur le Chemin de Saint-Jacques ou sur les autres voies
qui ont connu récemment, non par hasard, un regain de fréquentation. Comment se
fait-il que tant de personnes ressentent le besoin de parcourir ces chemins ?
Ne serait-ce pas parce qu’il trouvent là, ou au moins y perçoivent quelque
chose du sens de notre être au monde ? Voici alors la façon dont nous pouvons
penser cette Année de la foi : un pèlerinage dans les déserts
du monde contemporain, au cours duquel il nous faut emporter seulement ce qui
est essentiel : ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent et n’ayez pas deux
tuniques – comme dit le Seigneur à ses Apôtres en les envoyant en mission (cf. Lc9,3)
– mais l’Évangile et la foi de l’Église dont les documents du Concile
Œcuménique Vatican II sont l’expression lumineuse, comme l’est également le Catéchisme
de l’Église catholique, publié il y a 20 ans maintenant.
Vénérés et
chers Frères, le 11 octobre 1962 on célébrait la fête de la Vierge Marie, Mère
de Dieu. C’est à elle que nous confions l’Année de la foi, comme
je l’ai fait il y a une semaine lorsque je suis allé en pèlerinage à Lorette.
Que la Vierge Marie brille toujours comme l’étoile sur le chemin de la nouvelle
évangélisation. Qu’elle nous aide à mettre en pratique l’exhortation de
l’Apôtre Paul : « Que la Parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse
; instruisez- vous et reprenez-vous les uns les autres avec une vraie
sagesse... Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit
toujours au nom du Seigneur Jésus Christ, en offrant par lui votre action de
grâce à Dieu le Père » (Col 3,16-17). Amen.